L'époque de la Renaissance voit la naissance de cartes très détaillées. On fait à cette époque des planisphères et des atlas, principalement réalisés par des Génois, en grande concurrence avec d'autres cartographes renommés dans toute l'Europe entière. Les représentations de l'Arménie passent par des cartes plus génériques, qui montrent aussi les régions frontalières de ce pays, c'est-à-dire le Caucase, l'Anatolie, la Perse… C'est aussi à cette époque que les cartes changent de langue, on voit notamment le français qui commence à s'imposer au détriment du latin.
D'un point de vue historique, l'Arménie est divisée entre les Ottomans et les Séfévides. À cette époque apparaît vraisemblablement la première diaspora arménienne. L'Arménie est menacée par les envahisseurs, et va devenir en quelque sorte vassale de l'empire ottoman.
Le planisphère de Nicolaus de Caverio date de 1505, c'est comme pour la mappemonde de Fra Mauro, une œuvre génoise. Les dimensions de la carte sont très grandes : 1,15 × 2,25 m. Elle ne représente pas seulement l'Arménie, mais aussi toute l'Europe et même l'Arabie, mais avec une grande précision. On retrouve l'habituelle mention de l'Arménie, « Armenia », mais aussi « Tartaria » (Tartarie), écrite plus au nord. Plus bas figurent « Arabia » avec La Mecque, et « Ierusalem » (Jérusalem).
La carte est conservée à Paris (France), à la Bibliothèque nationale de France (BNF)
Ce planisphère de 1550 a pour auteur Pierre Desceliers. Il mesure 1,35 mètre sur 2,15 mètres. On peut le considérer comme une carte princière d'une grande finesse, avec de remarquables décorations. La carte oriente le nord vers le sud actuel, ce qui se faisait beaucoup à l'époque de la Renaissance. On retrouve la mention « Armenie », mais pour la première fois cette mention est bien placée, en gros caractères, et en français. Les villes arméniennes ne sont pas mentionnées. On retrouve autour de l'Arménie « Albanie », en plus petit « Iberia » et « Colcos » (Colchide), « Georgia », « Alie minor » (Asie mineure), et « Arabie de ferre » (Arabie de terre, en français actuel Terre d'Arabie, qui correspond à l'Arabie saoudite).
La carte est conservée à la British Library de Londres.
L'atlas date de 1553. Il fait partie des 33 cartes faites par Battista Agnese, un cartographe habitant à Venise et originaire de Gênes. La carte est donc logiquement écrite en italien. Ses dimensions sont de 29,5 × 49 cm. La carte correspondant à l'Arménie englobe le Caucase, l'Anatolie, la Perse, et les région situées autour de la mer Caspienne. Elle se nomme « Carta corografica della Russia, Tartaria, parte dell'Europa e dell'Asia ». Si l'on s'intéresse à l'Arménie, on aperçoit les mentions « Armenia », « Trapezonda » (Trabzon). Tout autour les mentions d'« Alepyo » (Alep), « Persidis » (Perse), « Rex Georgia[?] » (Géorgie), « Bania » et « Mengrelia » (Mingrélie). Enfin, à l'emplacement de la Turquie actuelle apparaissent les termes « Suleymanssach Imperator Turcharum », en référence au sultan ottoman Soliman le Magnifique.
Actuellement, l'atlas est gardé par le Museo Correr de Venise.
Cette grande carte de Giacomo de Maggiolo date de 1563. La famille Maggiolo était connue pour sa « domination artistique » des cartes faites par les Génois à l'époque de la Renaissance. Elle Ses dimensions sont de 1 mètre sur 85 cm. On peut signaler la présence de nombreux dessins qui représentent surtout des empereurs, comme le gigantesque « Lo gran Turco », un sultan ottoman, (Soliman le Magnifique) représenté devant sa tente, mais aussi des dessins de montagnes et de villes. On peut lire la mention « Armenia », et les dessins de quelques villes arméniennes. La carte est conservée à Paris, à la BNF.