Histoire cartographique de l'Arménie - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Antiquité

L'Antiquité cartographique, bien que peu développée, a laissé de très belles cartes, qui ont pour auteurs Hécatée de Milet, Ptolémée, etc… Mais malheureusement, ces chefs-d'œuvre ne sont plus existants et ce sont donc le plus souvent des reproductions de l'époque médiévale.

D'un point de vue historique, les origines de l'Arménie viennent des peuples (Armens et Hayasa-Azzi) qui vivaient dans l'Anatolie et qui se sont déplacés vers le Caucase. Là, ils vont se fondre avec les Urartéens, une civilisation rivale de l'Assyrie. Puis ce royaume urartéen va disparaître, et les Arméniens vont se créer des dynasties au moment de la naissance de J.-C. (Dynasties orontide, artaxiade, arsacide). Vers l'an 301, l'Arménie devient chrétienne, puis en 405, Mesrop Machtots crée l'alphabet arménien. Là commence le Moyen Âge.

Carte d'Hécatée de Milet

La carte d'Hécatée de Milet date du VIe av. J.-C., mais sa reconstitution date du XIXe. Cette carte est abondamment citée par Hérodote dans ces écrits. Sur cette œuvre d'Hécatée, on trouve (pour la première fois) l'inscription « Armenioi », (en grec arménien, Αβεποὶ), la mention de l'empire achéménide, les peuples Matiènes, Gordyens, Mèdes, Parthes.

La carte est actuellement exposée à la BNF, bibliothèque nationale de France, située à Paris.

Carte de Ptolémée

Carte de Ptolémée

Cette carte date du IIe, mais son exemplaire est une reconstitution de 1466. Elle est en latin. L'auteur est Ptolémée, mais son statut est toutefois rarement contesté. Sur la carte, on distingue le Caucase : Arménie « Armenia Maior », l'Ibérie « Iberia », la Colchide « Colchis », l'Albanie « Albania ». À part le Caucase, la carte permet de voir la Médie « Mediae Pars », l'Assyrie « Assyria Pars' » et les mers Caspienne et Noire. Beaucoup de lieux historiques sont représentés, comme la ville d'« Artaxata », « Tigranocerte » ou encore le lac de Van, « Thospitis ».
Cette carte est exposée à Modène (Italie), à la Biblioteca Estence.

Carte de Jérôme

Carte présumée de Jérôme

La carte de Jérôme date du Ve siècle. L'original étant perdu, la représentation de cette carte est une reconstitution du XIIe siècle. Jérome est un écrivain latin chrétien mort en 420. Il fut prêtre au Proche-Orient pendant la fin de sa vie. La carte est en fait une représentation de l'Asie, c'est-à-dire l'Anatolie (à l'époque, le terme Asie correspondait à l'Anatolie et au Caucase actuel). Sur sa carte, Jérôme représente l'Araxe qui se jette dans la mer Caspienne, et plus à droite, le Tigre et l'Euphrate ; entre ces deux fleuves, il écrit le terme « Armenia Maior » (Arménie Majeure). Il indique à droite les villes de Nisibine, Carrhes, Samosate, Édesse. Au sud de l'Euphrate est représentée la mention « Armenia » (Arménie), et « Armenia inferior » (Arménie inférieure).
La Carte de Jérôme est conservée à Londres, à la British Library.

XVIIe et XVIIIe siècles

Cette époque est riche en cartes. On peut voir de très belles cartes, (comme « Armenia Vetus » de Phillipe de la Rue) très détaillées et très complètes. C'est aussi à cette époque que pour la première fois une carte représentant l'Arménie a été faite par un Arménien, c'est la « Tabula Chorographia Armenica » d'Érémia Tchélébi Keumurdjian. On ne retrouve plus de portulans ou de mappemondes comme au Moyen Âge où à la Renaissance, mais de simples cartes ou des Tabula.

Historiquement, l'Arménie est sous domination ottomane et ses habitants vivent en communauté appelée millet.

« Romani Imperii Oriens » par Nicolas Sanson

Cette carte, appelée Romani Imperii Oriens(Empire Romain d'Orient), date de 1637. Faite par Nicolas Sanson, un des premiers cartographes français, elle est écrite en latin. Les dimensions de cette carte sont plutôt petites (40 × 55 cm). Elle n'est pas comme les autres cartes des autres cartographes qui représentent la région comme elle l'était à leur époque, mais montre de manière précise l'Asie Mineure (la Turquie actuelle) et le Caucase (donc l'Arménie) tels qu'ils étaient treize siècles auparavant. On peut voir les mentions qui jadis étaient « Armenia maior » (Arménie majeur), « Armenia prima » et « Armenia secunda » (Arménie première et seconde). Si l'on s'intéresse aux détails, on peut observer plusieurs mentions dont « Tigranocerta » (Tigranocerte était la capitale arménienne du roi Tigrane II), et « Euphrates » (l'Euphrate). Ainsi plus au nord, on peut observer des inscriptions déjà rencontrées ci-dessus, « Colchis », « Iberia » et « Albania ».
La carte est actuellement conservée à Paris dans une collection privée.

« Armenia vertus » par Philippe de la Rue

Carte datant de 1579

Cette carte, datant de 1653, a pour auteur un certain Philippe De la Rue. « Armenia Vetus » (le nom de la carte) signifie Arménie ancienne. La particularité est qu'elle ne montre que l'Arménie, car le plus souvent les représentations de ce pays au niveau cartographique apparaissent dans d'autres cartes plus génériques. Les dimensions sont de 40 × 55 cm. Elle représente l'Arménie à l'époque de Justinien, un empereur byzantin, mais elle comporte une erreur : le terme « Armenia Maior » correspondrait pour l'auteur à l'« Armenia IV ». Malgré cette erreur, la carte montre de manière très précise l'Arménie avec la plupart de ses villes.
La carte est conservée dans une collection particulière de Paris.

« Tabula Chorographia Armenica » par Érémia Tchélébi Keumurdjian

Cette « Tabula Chorographia Armenica » a été faite à Constantinople par Érémia Tchélébi Keumurdjian. Ce dernier a été un célèbre cartographe arménien , et c'est la première fois que l'Arménie est cartographiquement représentée par un Arménien. La carte a été commandée par un diplomate constantinopolitain dénommé Marsili. Les dimensions de la carte peuvent être considérées comme immenses : elle fait 3,5 m de long et 1,2 m de large. D'autant plus que, restée enfermée et oubliée pendant près de trois siècles, elle a été redécouverte dans la ville italienne de Bologne, en 1991, dans un très bon état de conservation. Elle représente de façon assez précise l'Arménie, avec les mentions de beaucoup de villes, et les dessins de lacs, de montagnes, de fleuves, de monastères… Et surtout un très beau dessin d'Etchmiadzin, le siège de l'église apostolique arménienne. On peut ainsi observer le majestueux Ararat avec son apparence enturbanée.

La carte est actuellement conservée à la Biblioteca Universitaria, Fondo Marsili de Bologne.

« Carte des pays voisins de la mer Caspie[n]ne » par Guillaume Delise

Cette carte, faite en 1723, a pour auteur Guillaume Delisle. Elle mesure 46 × 62 cm. Elle montre l'Arménie, alors partagée entre la Perse et les terres du sultan ottoman, de manière très détaillée. On peut observer une multitude de commentaires démographiques, historiques… C'est une source pour les historiens. La particularité de cette carte est une erreur : les lacs d'Ourmiah et de Van se touchent, alors qu'ils sont distants de plusieurs centaines de kilomètres. La carte a été commandée par les Arméno-géorgiens Orbélian, une famille royale. On peut observer les termes « Erivan », qui correspond à l'actuelle capitale de l'Arménie, Erevan, « Armenie », qui est en français, chose encore assez rare à cette époque. On peut aussi voir les frontières arméniennes avec le « Curdistan » (Kurdistan), « Diarbeck », (actuellement Diyarbakır), « Ouroumi » (Orumieh), « Chirvan », qui correspond à l'Azerbaïdjan de nos jours, etc…
La carte est actuellement conservée à Paris, dans une collection particulière.

« La turchia d'Asia »

« La turchia d'Asia », carte du Vénitien Antonio Zatta, date de 1784. De petite dimension (30 × 40 cm), elle représente intégralement l'Arménie. Curieusement, on retrouve les lacs d'Ourmiah et de Van très proches l'un de l'autre. Chose inhabituelle, la Cilicie se nomme « Caramania », c'est en fait la référence à la dynastie des Karamanides, qui étaient des Turcomans. Si l'on s'intéresse à l'Arménie, on observe l'habituelle mention d'« Armenia », et d'« Erivan », avec les inscriptions de nombreuses villes arméniennes et caucasiennes.

La carte est elle aussi gardée dans collection particulière de Paris.

Page générée en 0.143 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise