Histoire de l'enseignement agricole en France - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Les projets de 1845-46

Une commission du Conseil général d'agriculture, présidée par Tourret, est chargée d'étudier une organisation générale de l'enseignement agricole, et un plan d'enseignement. Après avoir fait un état de la situation, cette commission propose la création d'un établissement à caractère scientifique en région parisienne.

Pour l'enseignement, elle recommande deux types d'établissements :

  • Cinq instituts agricoles, en s'appuyant sur les trois existants (Grignon, Grand-Jouan, La Saulsaie) et en en créant un dans le Midi, destinés aux cultures méditerranéennes, et un dans le centre spécialisé dans l'élevage. Ces établissements auraient à formé les propriétaires, les fermiers importants et les enseignants des fermes-écoles.
  • Des fermes-écoles dont le but serait de former des techniciens, « des bras intelligents ».

Ce rapport propose également d'enseigner des notions d'agriculture dans les écoles normales. Un autre rapport, en 1846, préconise la création de trois niveaux d'enseignement : un institut national agronomique, équivalent d'une faculté, une vingtaine d'écoles régionales, et une ferme-école dans chaque département.

Une part de ces propositions entre en application avec la circulaire du 23 juillet 1847. On y parle de la création de fermes-écoles, dont l'enseignement est gratuit et dont le corps professoral est payé par l'État. Elle entraîne l'ouverture de dix-huit fermes-écoles.

Le ministre de l'Instruction publique, tente sans succès, notamment dans une lettre du 1er novembre 1847, d'en avoir la tutelle, ou au moins un droit de regard sur l'enseignement, arguant qu'une part de l'enseignement (mathématiques, géométrie, chimie) relève de son département.

1815-1848 : un nouvel élan

En 1822 en Lorraine, Mathieu de Dombasle crée une ferme-école à Roville-devant-Bayon. Son projet remonte à 1818. Le but est de diffuser les bonnes pratiques. Le matin l'enseignement est consacré à la pratique, et l'après midi à la théorie (botanique, agriculture, minéralogie, art vétérinaire, comptabilité). Il adjoint à son école une fabrique d'instruments agricoles.

Le public présent est essentiellement composé de fils de grands propriétaires, ou de jeune gens qui vont diriger de grands domaines. Cette école est financée par des fonds privés.

Après une visite à Roville Polonceau et Bella décident de créer, en 1827, une école de même type, l'Institution royale agronomique de Grignon, près de Paris. En 1830, près de Nantes est créé l'école de Grand-Jouan (Loire-Inférieure), dont la direction est confiée à Jules Rieffel, disciple de Mathieu de Dombasle.

Parallèlement à ces initiatives privées, l'État lance une École des haras en 1823, L'École royale des eaux et forêts de Nancy en 1824, et l'École vétérinaire de Toulouse en 1825.

Si l'École des haras ne vit que peu de temps, l'École royale des eaux et forêts, s'appuyant sur une administration remontant à Colbert, se met en place et se développe rapidement.

À partir de 1830, le Conseil supérieur de l'Agriculture est le lieu privilégié d'une politique d'enseignement agricole. On y préconise la création d'un ministère de l'agriculture, la création de fermes-écoles dans chaque département, d'une école normale d'agriculture... Si ces projets ne sont pas acceptés par le ministère de tutelle de l'époque (ministère du Commerce et des Travaux publics) qui préfère soutenir le développement des comices des sociétés locales d'agriculture, ces travaux seront à la bases des réalisations de l'enseignement agricole au cours du siècle.

Ce conseil développe aussi une politique de subvention, d'encouragements, auprès des particuliers et des départements. Les instituts agricoles de Roville, Grignon, Grand-Jouan et la Saulsaie (Montluel, créé en 1840) sont subventionnés. Des postes de professeurs d'agriculture sont crées dans certaines villes et départements. La première est à Bordeaux en 1837. En 1845, le ministère, devenu ministère du Commerce, de l'Agriculture et des Travaux publics, subventionne des chaires à Lyon, Rodez, Toulouse, Nantes, Quimper et Rouen. Le ministère subventionne également la création de ferme-écoles, dont l'enseignement est plus tourné vers la pratique que dans les instituts. En 1845, il en existe dix en France, dans l'Aube, les Bouches-du-Rhône, la Dordogne, l'Ille-et-Vilaine, la Meurthe, la Saône-et-Loire, le Morbihan, la Loire, la Charente et la Mayenne. Ce sont des institutions privées, dont le sort est lié au financement de l'État.

Page générée en 0.108 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise