Pendant longtemps, l'apprentissage de l'agriculture en France s'est borné à la reproduction du modèle existant. Cependant les crises agricoles qui se succèdent au XVIIe et au XVIIIe siècles amènent les physiocrates à réfléchir sur les moyens d'améliorer l'agriculture et ses rendements. Leurs réflexions débouchent sur la nécessité d'une amélioration de la connaissance, et la divulgation des nouvelles techniques.
Sous l'Ancien Régime, les premières initiatives sont prises sous l'influences des agronomes physiocrates à la fin du XVIIIe siècle. En 1762, Goyon de la Plombanie propose de créer des écoles agricoles pour retenir les fils de paysans sur leur terroir. Des idées mais peu de réalisations. À cette époque, François-Thomas Moreau de la Rochette fonde un institut horticole destiné aux orphelins parisiens, mais l'établissement ferme définitivement ses portes en 1780. D'autres expériences, comme celles de Panelier, à Compiègne, visant à instruire de jeunes laboureurs, ne durent que quelques années.
Claude Bourgelat, soutenu par le contrôleur général des finances Bertin, crée l'École vétérinaire de Lyon en 1761. Afin de pérenniser cette initiative, et inquiet d'éventuelles difficultés financières, il obtient du roi le statut d'École royale en 1764. En 1765, il crée un établissement similaire à Alfort. L'École vétérinaire de Lyon est la plus ancienne au monde ; rapidement, le mouvement s'étend à l'Europe.
François de Neufchâteau reprend, le 11 brumaire an X (2 novembre 1801), un projet présenté par l'abbé Rozier quelques années auparavant. Il échoue à nouveau.
André Thouin réalise, au sein du Muséum national d'histoire naturelle, entre 1800 et 1806, une école d'arboriculture, une école d'horticulture et une école d'agriculture pratique qui connaissent un succès substantiel.
André Thouin préconise le développement d'un enseignement agricole de masse, avec un système basé sur trois niveaux :
L'idée d'un enseignement ayant trois niveaux sera reprise dans le décret du 3 octobre 1848.
Sous la Révolution deux tendances se manifestent :
D'abord, intégrer un enseignement de l'agriculture dans l'enseignement général. C'est l'idée que défend Condorcet dans le plan qu'il soumet à l'Assemblée législative en avril 1792. Au sein de l'École normale (décret du 9 brumaire an III), il est prévu un cours d'agriculture, mais ils ne seront pas mis en place.
La deuxième idée est de créer un véritable enseignement agricole. L'abbé Rozier, tente avec l'appui de François de Neufchâteau, de faire créer une école nationale d'agriculture à Chambord .
Suite à une demande du département de l'Isère, Grégoire propose à la Convention le 4 octobre 1793 d'instituer dans chaque département « une maison d'économie rurale qui sera consacrée aux expériences propres à accélérer les progrès de l'agriculture ».
Ces projets n'aboutissent pas. Par contre, les écoles vétérinaires sont maintenues et réformées par le décret du 29 germinal an III.