Homme-jaguar - Définition

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Origines

En tant que prédateur principal en Mésoamérique, le jaguar était révéré par les sociétés pré-colombienne, et l’adoption du thème du jaguar par l’élite a été utilisée pour renforcer ou valider leur leadership. Cependant, cela n’explique pas l’origine de l’homme-jaguar.

L’hypothèse Stirling

Matthew Stirling, qui est l’un des découvreurs majeurs des vestiges olmèques au milieu du XXe siècle, proposa que l’homme-jaguar était issu d’un mythe de copulation entre le jaguar mâle et une femme. Cette hypothèse s’appuie largement sur :

  • Le monument 3 de Potrero Nuevo,
  • Le monument 1 de Tenochititlán,
  • Le monument 20 de Laguna de los Cerros
  • des peintures murales de Chalcatzingo.

L’ « hypothèse Stirling » a gagné le support de nombreux archéologues postérieurs, dont Michael D. Coe. Des analyses additionnelles de ces sculptures par des universitaires tels que Whitney Davis, Carolyn Tate, Carson Murdy, et Peter Furst, ont mis en doute cette hypothèse, sans toutefois proposer des alternatives pour expliquer les caractéristiques de jaguar.

Le jaguar en tant que vainqueur

Dans son article de 1978, Whitney Davis suggère que les représentations de copulation entre l’homme et le jaguar précédemment citées sont plutôt le commencement d’un culte du jaguar ou sont représentatives d’une victoire dans une bataille plutôt que d’une conquête sexuelle. Plus que de voir des situations sexuelles entre l’homme et le jaguar, Davis voit le jaguar, ou un homme portant une peau de jaguar, comme l’agresseur d’un opposant vaincu. La plupart des représentations sont habillées de pagnes, ce qui devrait infirmer l’hypothèse d’une relation sexuelle, et Davis croit que les personnes nues sont mortes ou agonisante, et ne représentent pas une position sexuelle. Il est fréquent de voir des hommes nus comme représentations des prisonniers captifs ou des vaincus, comme les danzante du Monte Alban.

La « présentation » d’un bébé homme-jaquar inerte est un thème commun dans l’art olmèque.

Malformations génétiques

Michael Coe étudia la possibilité d’une cause biologique permettant d’expliquer les lèvres épaisses, la tête fendue, et la bouche édentée. Les difformités génétiques telles que le syndrome de Down et la spina bifida sont des explications communément mise en relief. Une autre maladie pourrait être l’encephalocele qui peut causer la séparation des sutures crâniennes et former des dépressions sur la tête. Cranium bifidum peut également produire des résultats similaires. De plus, ce genre de malformations surviennent favorablement chez les personnes d’une même famille et il est probable que les mariages furent importantes au sein de l’élite. Si un enfant naissant avec ce type d’affection est considéré comme divin ou spécial, de nombreuses naissances d’enfants malades pouvaient renforcer les familles et leur pouvoir.

Une espèce de crapaud

Peter Furst a suggéré que l’homme-jaguar représente une variété de crapaud et plus particulièrement « un crapaud anthropomorphique avec les caractéristiques du jaguar » (« an anthropomorphically conceived toad with jaguar characteristics »).

Les espèces de crapauds que l’on trouvait communément en Mésoamérique, comme Bufo marinus ou Bufo valliceps ont une division profonde sur la tête, et comme tous les crapauds, ont de grosses lèvres sans dent. Ces espèces de crapauds sont connues pour leurs propriétés hallucinogènes pour de nombreuses cultures mésoaméricaines. Des restes de squelettes, en particulier de Bufo marinus, ont été retrouvés dans plusieurs sites archéologiques de Mésoamérique, y compris les centres de cérémonie olmèques.

Ces espèces de crapauds sont des symboles du pouvoir inhérents à leur cycle de vie métamorphique, leur fertilité, leur venin hallucinogène et leur mue. Les représentations d’hommes-jaguars possédant des crocs peuvent corroborer la version du crapaud. En effet, plusieurs fois par an, les crapauds matures muent puis avalent leur ancienne peau : tandis qu’ils avalent, leur peau ressort de leur bouche comme des crocs. La mue aurait pu symboliser la mort et la renaissance, avec toutes ses implications religieuses.

Deux bébés hommes-jaguars sur la face droite d’un monument de La Venta.
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