L’homme-jaguar (anglais : were-jaguar) est un esprit surnaturel olmèque lié au jaguar qui apparait régulièrement comme motif dans l'Art olmèque.
La représentation de l'homme-jaguar est caractérisée par des yeux en amande, une bouche penchée vers le bas et une tête fendue. Il apparaît largement lors de recherches archéologiques Olmèque, et très souvent suivent le principe du pars pro toto, le motif de l’homme-jaguar représente le surnaturel de l’homme-jaguar. L’homme-jaguar a une fois été considéré comme le dieu primaire de la culture olmèque, mais il est maintenant admis qu’il s’agit d’un dieu parmi d’autres.
Originellement, de nombreux spécialistes pensaient que l’homme-jaguar était relié à un mythe de reproduction entre un jaguar et une femme. Bien que cette hypothèse soit toujours reconnue comme possible, d’autres explications du thème de l’homme-jaguar ont été avancée, notamment que l’homme-jaguar représente finalement qu’un jaguar.
En anglais, l’homme-jaguar se dit were-jaguar et suit la même formation que le loup-garou werewolf.
L’homme-jaguar a une tête divisée en deux, des yeux obliques en amande avec des iris ronds, une bouche tournée vers le bas avec une lèvre supérieure épaisse et des gencives sans dents. L’apparence de l’homme-jaguar a été publiée pour la première fois par Marshall Saville en 1929 puis complétée par l’artiste et archéologue Miguel Cavarrubias dans ses livres de 1946 et 1957. Dans ce dernier ouvrage, Indian Art of Mexico & Central America, il inclut un arbre généalogique montrant que le « masque du jaguar » est ancestral à tout les dieux de la pluie mésoaméricains.
En 1955, Matthew Stirling met en avant ce qui est depuis connu comme l’hypothèse Stirling, que l’homme-jaguar était le résultat d’un croisement entre un jaguar et une femme.
En réponse à ce travail préparatoire, l’homme-jaguar devint le pilier de l’iconographie olmèque. Presque toutes les représentations montrant une bouche tournée vers le bas ont été décrites comme un homme-jaguar. En 1965, une exposition majeure orientée vers l’art olmèque fut intitulée « Les enfants des jaguars » (The Jaguar’s Children) et décrivait l’homme-jaguar comme « le pouvoir divin de la civilisation olmèque » (« the divine power of the Olmec civilization »).
Le paradigme fut indéterminé par la découverte la même année de Las Limas Monument 1, la sculpture greenstone montre non seulement un enfant homme-jaguar mais également quatre autres êtres surnaturels, qui avait tous une tête divisée. En se basant sur des analyses de cette sculpture, en 1976, Peter David Joralemon proposa de définir huit être surnaturels olmèques, chacun étant caractérisés par des combinaisons iconographiques spécifiques.
A travers les recherches de Joralemon, il devint évident que toutes les têtes divisée et les bouches tournées vers le bas ne représentent pas un homme-jaguar. Quelques chercheurs ont affiné leur représentation de l’homme-jaguar à celle d’une divinité de la pluie, proposition pourtant déjà effectuée par Miguel Covarrubias dès 1946 dans Mexico South.
L'être surnaturel olmèque de la pluie (ou dieu) ne présente pas uniquement les yeux en amandes, la tête divisée et la bouche tournée vers le bas – qui est caractéristique du thème de l’homme-jaguar – mais possède de nombreux autres attributs comme un bandeau sur la tête et une coiffe, souvent divisée. Le bandeau est souvent divisé horizontalement et décoré avec des ornements régulièrement espacés. De plus, cet être surnaturel porte souvent des cache-oreilles plissés et un icône en forme de croix sur la poitrine et/ou le nombril.
Quelques universitaires ont tenté de changer le terme « homme-jaguar ». Par exemple, dans une monographie de 1996, Anatole Pohorilenko utilise le terme « anthropomorphe composite » et dans un livre de 1993, Mary Ellen Miller et Karl Taube estiment que la théorie globale de l’homme-jaguar ne peut expliquer la complexité des divinités olmèques.