Christian Horace Bénédict Alfred Moquin-Tandon, né à Montpellier le 7 mai 1804 et mort à Paris le 15 avril 1863, est un botaniste, médecin et écrivain français.
Il commence à travailler comme simple copiste et caissier dans la maison de commerce Moquin-Tandon et compagnie. Il étudie notamment auprès du botaniste Michel Félix Dunal (1789-1856) et obtient son titre de docteur ès sciences le 9 décembre 1826, puis de docteur en médecine le 18 août 1828. Il est professeur de zoologie à l'Athénée de Marseille de 1829 à 1830, puis professeur d’histoire naturelle à la faculté des sciences de Toulouse de 1833 à 1838, puis professeur de botanique dans cette même faculté de 1838 à 1852, tout en enseignant et dirigeant le jardin botanique de 1834 à 1852. Enfin, il enseigne l’histoire naturelle médicale à Paris à partir de 1853.
En septembre 1834, il fait un voyage de quelques semaines à Paris. Outre les deux personnalités qu'il était venu consulter à Paris, le chimiste Louis Jacques Thénard et le ministre François Guizot, il rencontre un grand nombre de scientifiques : Étienne Geoffroy Saint-Hilaire (1772-1844), Pierre Marcel Toussaint de Serres (v. 1780-1862), Marie Jean-Pierre Flourens (1794-1867), Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841), André-Marie Ampère (1775-1836), Victor Cousin (1792-1867), Adolphe Brongniart (1801-1876). Il tire un récit de ce court séjour où ses remarques ne sont pas toutes élogieuses : « J'ai remarqué que beaucoup de ces messieurs étaient fort au-dessous de leur réputation. L'usurpation du génie est assez commune à Paris. » Ce récit a été réédité en 1999.
Il est élu mainteneur de l'Académie des Jeux floraux en 1844. Il fait un voyage en Corse en 1850. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1854. Il prononce l'éloge d’André Marie Constant Duméril (1774-1860) devant la faculté de médecine de Paris. Outre ses travaux en botanique, on lui doit des recherches sur les mollusques et les sangsues.
Moquin-Tandon utilise plusieurs pseudonymes notamment pour réaliser des supercheries littéraires. Il fait paraître à Toulouse en 1836 Carya magalonlensis :
« Moquin-Tandon ne s’est pas contenté de simuler un manuscrit du commencement du quatorzième siècle, de l’inventer, en langue romane, de parler le langage qu’on parlait alors à Montpellier ; mais, pour tromper encore la clairvoyance des critiques les plus éprouvés, il ne fit tirer son œuvre qu’à cinquante exemplaires, soigneusement numérotés. Il l’orna d’un fac-simile du manuscrit prétendu original, et lui-même lithographia, dora et coloria ces cinquante exemplaires. »
L’illusion fut si complète que des spécialistes de la langue romane s’y trompèrent. Aujourd'hui, il est souvent considéré comme appartenant à la catégorie des « fous littéraires ». Augustin Pyrame de Candolle a fait de lui ce portrait :
« M. Moquin qui se trouva avec Belanger dans mon herbier est tout opposé à son caractère. C'est un homme actif, laborieux et qui a le travail facile. Il venait étudier les Chénopodées et familles voisines et a depuis publié sur cette famille une excellente monographie. Il a toute la vivacité languedocienne et nous amusa beaucoup en nous lisant un petit ouvrage de sa composition dans la langue des troubadours supposé trouvé à Maguelonne et assez bien fait dans le genre pour avoir pu tromper M. Rainouard. »