Iakov Tchernikhov | |
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Présentation | |
Naissance | 5 décembre 1889 Pavlograd, Ukraine |
Décès | 9 mai 1951 (à 61 ans) Moscou, (URSS) |
Nationalité | Russie |
Mouvement(s) | Constructivisme |
Formation | Léonti Benois et Ivan Fomine |
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Iakov Gueorguievitch Tchernikhov (Яков Георгиевич Чернихов) né le 5 (17) décembre 1889 à Pavlograd (Ukraine) et mort le 9 mai 1951 à Moscou (URSS), est un artiste russe, architecte visionnaire et constructiviste, dessinateur et peintre. Il a projeté plus d’une soixantaine d’édifices dont une partie seulement fut réalisée, en particulier dans la région de Leningrad. Également enseignant, il est l’auteur de plusieurs livres sur l’architecture et le graphisme entre 1927 et 1933, qui comptent parmi les plus créatifs et intéressants de cette période.
Iakov Tchernikhov naît dans une famille modeste, entre cinq frères et cinq sœurs, à Pavlograd, une petite ville d’Ukraine. À dix-sept ans, il décide mener une vie indépendante, dans le but d’entrer à l’école d’art d’Odessa, où, parti contre la volonté de ses parents, il commence par travailler comme docker au port. De 1907 à 1914, il y suit les cours de peinture et d’architecture. Il étudie pendant onze années à l’école d’art d’Odessa, exerçant également des activités de graveur sur bois, de menuisier, de photographe de 1902 à 1907 et d’aide-architecte pour la foire industrielle d’Odessa. Il termine ses études avec succès et obtient une bourse d’études pour l’Académie impériale des beaux-arts de Petrograd (Saint-Pétersbourg). En 1914, il arrive dans la capitale, alors en pleine effervescence artistique, et entre dans la plus prestigieuse institution pour la formation artistique, architecturale et pédagogique du pays. En même temps, il donne des leçons de dessin d’art et de dessin technique dans un lycée et des écoles commerciales. Il s’inscrit à la fois aux cours de pédagogie et de peinture. Il achèvera les premiers en 1917. En 1916, il passe de la faculté de peinture à celle d’architecture, et doit entamer son service militaire et ne reprend vraiment ses études d’architecture qu’en 1926. Il reçoit l’enseignement classiciste des architectes académiciens, Léonti Nokolaïevitch Benois et Ivan Alexandrovitch Fomine, éminentes figures de la scène culturelle léningradoise, avec lesquels il se lie et envers qui il continuera d’exprimer sa reconnaissance. Il manifeste son intérêt envers l’avant-garde, notamment le Futurisme et le Constructivisme. Lorsqu’il termine sa formation d’architecte en 1925, il est âgé de trente-six ans. Diplômé, il acquiert une expérience de la construction, travaillant sur des chantiers de construction et exécute des projets, essentiellement d’architecture industrielle, qu’il réalise de 1927 à 1936. Il expose ses idées à travers un cycle de publications, éditées entre le milieu des années 1920 et 1933, traitant de son approche typographique, architecturale et méthodologique. Ses trois ouvrages principaux sont :
Les Fantaisies architecturales sont un recueil de planches graphiques colorées qui reflètent les multiples apports de l’avant-garde picturale pré et post révolutionnaire et témoignent de son ralliement plutôt tardif à l’avant-garde ; elles représentent probablement le dernier livre d’art constructiviste à avoir été publié en URSS durant la période stalinienne.
Dans les années 1930, les travaux de Tchernikhov, notamment l’impression de ses Fantaisies, sont soumis aux critiques de ses contemporains. Tchernikhov réalise la fabrique Krasnoe znamja « Drapeau rouge », d’après le projet d’Erich Mendelsohn avec lequel il partage certaines approches esthétiques. L’un de ses plus sévères contradicteurs, Alekseï Mikhaïlov, stigmatise en lui le « fétichisme de la machine » et la manifestation de la « restauration bourgeoise ». Celui-ci qualifie de « tchernikhoverie » les postures jugées mensongères.
Après avoir épousé Dimitrievna Tchernikhova (Varsovie 1906 ; † Moscou 1977) en 1935, Iakov Tchernikhov, ses qualités de pédagogue lui permettent toutefois d’échapper au pire : il est nommé professeur à Moscou, en 1936.