Ibrahim Abouleish né le 23 mars 1937 à Mashtul, est un médecin et un chimiste égyptien . Connu pour son implication dans le renouveau de l'économie durable en Égypte, il est récipiendaire du prix Nobel alternatif en 2003.
Né en Egypte, dans une famille bourgeoise, Ibrahim Abouleish reçoit une éducation ouverte sur le monde par son père, qui l'incite à s'intéresser à l'Europe. Il fréquente une école française puis une école égyptienne. Les influences de sa famille déterminent sa carrière : un grand père négociant en engrais chimiques, un père qui avait créé une fabrique de savon et une autre de sucrerie, un oncle lettré qui l'incite à la lecture. Alors qu'il est adolescent, à la suite de la découverte des « Souffrances du jeune Werther» de Goethe, il prend la décision intérieure de poursuivre ses études en Europe.
En 1956, Ibrahim Abouleish déménage en Autriche où il commence ses études de chimie et de médecine, à l'université de Graz. En 1960, il épouse Gudrun Erdinger; de cette union naissent deux enfants : Helmy Abouleish né en 1961, et Mona en 1963. Il passe son doctorat en 1969 dans le domaine de la pharmacologie, travaille ensuite dans la recherche pharmaceutique et dépose des brevets pour un certain nombre de nouveaux médicaments, en particulier contre l'ostéoporose et l'artériosclérose.
Durant cette période, la réflexion d'Ibrahim Abouleish trouve son inspiration chez des penseurs européens, tels que Johann Wolfgang von Goethe, ou Rudolf Steiner et son mouvement anthroposophique d'influence chrétienne. Son passage en Europe l'a marqué et, comme il le dit lui-même : « Depuis, je porte la culture européenne en moi. ».
Au cours d'une visite en Égypte en 1975, il est accablé par les conditions déplorables, économiques et sociales, de son pays d'origine (crise de l'éducation, surpopulation, pollution).
En 1977, Ibrahim Abouleish y retourne avec une vision claire d'un projet de communauté intégrée où il veut faire pousser des aliments biologiques. Il veut associer lier les aliments sains au développement communautaire et agricole en Egypte. En 1979, il fonde SEKEM (un projet global de développement).
SEKEM est la première entité à développer des méthodes d'agriculture biodynamique en Égypte. Durant les premières années, ces méthodes lui attirent les foudres des fabricants de pesticides, qui cherchent par tous les moyens à briser son développement (campagne de presse calomnieuse, basée sur la supersition, pression armée..). A partir de 1990, l'organisation grandit beaucoup jusqu'à devenir le leader du marché des produits biologiques. Cet engagement en matière de développement innovant a conduit à une utilisation généralisée de méthodes biodynamiques dans le contrôle des nuisibles (ou ravageurs) et pour l'amélioration des rendements..
SEKEM travaille en appliquant en partie des méthodes du label Demeter. 50% de sa production est réservée pour le marché intérieur d'Egypte. Elle gère des écoles, du travail et des programmes d'éducation, un centre médical et un collège d'arts appliqués et de sciences. Dans le cadre du projet global, la clinique de jour et les écoles sont, par contre, orientées vers la culture islamique. Mais les soins médicaux sont dominés par l'approche anthroposophique.
En 1984, Ibrahim Abouleish fonde l'Association égyptienne pour la promotion du développement culturel; et en 1990, il crée l'Académie Héliopolis pour les arts appliqués, de la Science et la Technologie.
En 1994, Ibrahim Abouleish met au point une méthode biologique pour la culture du coton, réduisant la pollution de l'environnement.
En août 2003, la fondation Schwab, en association avec le Forum économique mondial de Davos fait figurer Ibrahim Abouleish sur sa liste des 25 chefs d'entreprise d'exception, à forte conscience sociale. En 2006, il est nommé conseiller au Conseil pour l'avenir du monde.
Parallèlement au travail de développement de SEKEM, Ibrahim Abouleish s'engage dans une forme d'activisme mondial en faveur de la biodiversité et du droit des peuples de disposer d'eux-mêmes, ainsi par exemple :