Insertion sociale et professionnelle - Définition

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Critique de certains aspects de l'insertion professionnelle

Une critique importante de la politique d'insertion professionnelle est qu'elle n'aurait pas réellement d'effet sur la quantité d'emploi mais ne ferait varier que les individus occupant ces emplois. Cela ne remet donc pas en cause les politiques d'insertion ciblant des publics discriminés (en fonction du sexe, du handicap, de la couleur de peau, du nom, de l'age...) mais les politiques visant à faire de l'insertion généralisée qui au final rendraient inefficaces les insertions ciblées.

Une autre critique porte plus sur la dimension politicienne de cette volonté affichée de développer l'insertion professionnelle comme cela fut fait en France, en 2007, via la loi LRU qui a ajoutée aux missions de l'université l'insertion professionnelle ou via le développement de la préoccupation constante de la notion d'insertion professionnelle au sein du lycée et par certains aspects au collège qui servirait en réalité a sorti de l'école les élèves en échec scolaire et d'influer sur le contenu des programmes. Le monde de l'éducation estime dans sa grande majorité que l'enseignement ne doit pas avoir une vision utilitariste et que d'autres aspects sont autrement plus importants tel que former des citoyens, transmettre des connaissances ou développer l'esprit critique.

Trente ans de politiques d’insertion

Il faut d’abord noter que, sous une forme ou sous une autre, les politiques d’insertion professionnelle et sociale des jeunes et des adultes ont été relancées par tous les gouvernements successifs depuis le début des années 1980.

Sur le plan de l’insertion sociale, certains chercheurs soulignent l’importance du rôle des instances de l’insertion dans le soutien aux chômeurs, leur évitant une rupture complète avec le monde social. Ainsi, Stéphane Beaud et Michel Pialoux, insistent-ils sur « l’aide tangible que les professionnels de l’insertion apportent aux jeunes : tant matérielle (contacts avec les employeurs, petits contrats, rémunération, soutien dans les démarches administratives – inscription à l’ANPE, droit à la couverture sociale) que morale ( remise en confiance des plus fragiles, appui psychologique, etc.)[11] Dans le même sens, pour Robert Castel  : « Il serait tout à fait mal venu de critiquer d’une manière unilatérale ces politiques. Elles ont à coup sûr évité bien des explosions et bien des drames, même si cette action n’est pas facilement ‘ évaluable ‘. Elles ont aussi fonctionné comme des laboratoires où s’est expérimenté un redéploiement de l’action publique. »

Sur le plan de l’insertion professionnelle, en revanche, l’appréciation relevée dans nombre d’analyses est beaucoup plus mitigée, malgré certains effets positifs concernant surtout les chômeurs les plus qualifiés. Il faut préciser, cependant, que l’ambition des politiques d’insertion professionnelle est « de freiner la progression du chômage et d’en atténuer les conséquences », en complément des politiques plus globales, macroéconomiques et structurelles. Dans cette perspective, les critiques convergent sur deux points :

  • Sur le plan général, la coupure entre la sphère de l’insertion et celle de la production renforce une orientation de traitement social du chômage, au détriment d’un traitement plus économique. Simon Wuhl montre qu’à l’observation, le modèle d’insertion professionnelle de coopération, c’est-à-dire d’interaction entre les acteurs de l’insertion et ceux de la production, est très peu développé dans les orientations locales.
  • Sur le plan de l’accès aux mesures d’insertion professionnelle, la logique générale observée n’inverse pas la tendance sélective du marché du travail particulièrement défavorable aux moins qualifiés. Florence Lefresne relève par exemple que dans le cas des jeunes, les mesures d’insertion qualifiante en entreprise (les contrats en alternance), les plus performantes en termes d’intégration professionnelle pérenne, accueillent de plus en plus les diplômés ; en revanche, les jeunes les moins formés sont relégués dans les dispositifs plus éloignés du monde de l’entreprise, avec les chances d’accès à l’emploi les plus faibles.
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