Institut d'ethnologie - Définition

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Introduction

L' Institut d'ethnologie de l'Université de Paris, a été créé en 1925, par Marcel Mauss et Lucien Lévy-Bruhl, Paul Rivet en assurant le secrétariat. Suite aux réformes de l'Université de Paris, et aux transformations des Sciences Sociales à cette époque ses compétences seront assumées par le Muséum national d’histoire naturelle à partir de 1973.

Histoire

L'Institut d'ethnologie a été fondé par le Ministère des Colonies et rattaché aux quatre facultés de l’université de Paris, l’avait été dans une période d’affirmation de la puissance coloniale de la France tout autant que de dégagement des fondements de l’ethnologie française, dans un contexte international fortement marqué par la présence de l'empire britannique, voire par les suites de la puissance de l’Allemagne coloniale. Les buts de l’Institut, qui fonctionnait essentiellement par les subventions provenant des gouverneurs des colonies, étaient à l’origine de « coordonner, d’organiser et de développer les études ethnologiques, en particulier celles qui se rapportent à l'Empire colonial français, de former des travailleurs pour ces études et de publier leurs travaux ».

De plus, l’Institut pouvait, « après accord avec les gouverneurs, envoyer des missions aux colonies ». Le descriptif des matières enseignées montre bien les options culturelles et stratégiques choisies : « méthodes de la recherche et de la description ethnologiques, les institutions des indigènes, en particulier leurs langues, leurs religions, leurs coutumes, leurs techniques, leurs caractères anthropologiques, leur histoire et leur archéologie ».

La décolonisation de l'ethnologie

Cependant, les conditions politiques (décolonisation et Ve République), universitaires (nouvelle organisation des diplômes et restructurations de l’enseignement) ou circonstancielles (mort de Marcel Griaule en 1956 et de Paul Rivet en 1958) vont modifier le cours de l’Institut d’ethnologie, dans ses buts comme dans son fonctionnement, qui deviennent l’un et l’autre plus ouverts sur l’ensemble du monde professionnel : il n’est plus question de réserver le champ disciplinaire aux seules « ex-colonies » ni d’enseigner sans considérer les nombreuses autres institutions qui existent maintenant.

Par ailleurs, en 1957, lorsque André Leroi-Gourhan, fraîchement promu enseignant d’ethnologie générale à la Sorbonne, entre au comité directeur de l’Institut d’ethnologie, Paul Rivet en confie le secrétariat à Claude Lévi-Strauss. Désormais, ils vont en assumer ensemble une codirection et l’ensemble de ces changements seront actés en janvier 1962, sous la présidence de Jean Roche, recteur de l’université de Paris.

Cette question de la réforme des enseignements et de la formation pratique des futurs ethnologues touche directement le CFRE d’André Leroi-Gourhan. Le 30 novembre 1965, après un débat interne montrant quelle est son originalité, en marge des circuits habituels de la formation et sans concurrence avec les enseignements organisés à l'École des hautes études en sciences sociales (où enseignent Claude Lévi-Strauss et Jacques Soustelle), il sera rattaché à l’Institut d’ethnologie par une décision unanime de sa direction. Ce sera aussi l’occasion de mettre sur pied les principes d’une réorganisation en profondeur du CFRE pour l’actualiser, lui aussi, en cohérence avec la carte des recherches et des enseignements de l’ethnologie.

La réforme de l'Université de Paris

Mais l’événement majeur de cette période va être, pour l’Institut d’ethnologie comme pour toute la société française, le puissant mouvement de mai 1968 et sa conséquence universitaire : la loi d’orientation de l’enseignement supérieur du 12 novembre 1968.

Si la dernière assemblée générale des professeurs de l’Institut d’ethnologie ne s’était pas réunie le 4 mai comme prévu cette année-là, elle peut tenir ses travaux le 18 décembre, mais dans un tout autre contexte : il s’agit maintenant d’analyser les nouvelles modalités administratives et institutionnelles qui vont conditionner enseignement et recherche : création des universités nouvelles, après le démantèlement des anciennes, et organisation des enseignements dans le cadre d’unités d’enseignement et de recherche (UER).

L’assemblée générale du 18 décembre sera aussi, à l’occasion du renouvellement statutaire du bureau, celle de la démission de Claude Lévi-Strauss du poste de co-directeur ; il sera remplacé par Jean Guiart. Le poste de secrétaire général sera occupé par Henri Raulin qui remplace ainsi Claude Tardits, et un nouveau poste, celui de secrétaire général adjoint est attribué à Suzanne Robin. La création de ce poste avait été proposée par André Leroi-Gourhan, qui voyait là le moyen d’assurer techniquement une permanence des préoccupations de l’Institut.

Au-delà de ces modifications internes, le nouveau cadre universitaire, qui se met en place difficilement, est prétexte à des débats au sein de l’Institut d’ethnologie. Ces débats vont opposer pendant plus d’un an notamment ceux qui, suite aux propositions institutionnelles d’André Leroi-Gourhan, cherchent à voir comment le fonctionnement de l’Institut peut être compatible avec la structure des UER, à d’autres qui, suite à l’analyse de Claude Lévi-Strauss sur la situation globale de l’ethnologie, rejettent ce nouveau cadre et souhaitent trouver d’autres solutions pour poursuivre l’oeuvre de l’Institut.

C’est dans ce contexte instable que les discussions se poursuivent à l’Institut d’ethnologie, en 1969 et 1970. Son avenir, qui semble de plus en plus incertain, oscille entre les tendances, vécues comme contradictoires, vers la sociologie, la technologie, la préhistoire ou l’anthropologie physique, mais aussi d’un rattachement soit universitaire, soit extra universitaire (Collège de France, Muséum national d’histoire naturelle, fondation privée…).

Tandis que des réunions sont programmées pour tenter de créer une association rassemblant tous les ethnologues professionnels (garante de l’esprit pluridisciplinaire de l’Institut), on essaie de recadrer les missions fondamentales de l’Institut. Il ne reste plus guère que les éditions, l’information et la documentation, fonctions capitales, mais détachées de toute obligation institutionnelle. Il s’agirait de mettre sur pied un « service commun inter universitaire » qui, pour continuer à exister doit choisir un organisme de rattachement pour son ancrage budgétaire : en définitive, ce sera le Muséum national d’histoire naturelle (Musée de l'Homme).

Suite à des dernières turbulences, le décret du 4 janvier 1973 va préciser que, désormais, « les activités de recherche, d’édition et de conservation de documents et archives antérieurement exercées par l’Institut d’ethnologie de l’ancienne université de Paris sont assumées par le Muséum national d’histoire naturelle. »

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