Jacques Sevin, né à Lille le 7 décembre 1882 et décédé à Boran-sur-Oise le 19 juillet 1951 était un prêtre jésuite français. Il est un des co-fondateurs en 1920 avec le chanoine Cornette et d'autres des Scouts de France. Il créa également l’Office International des Scouts catholiques.
Jacques Sevin est né dans la maison de ses grands-parents maternels, au 136, rue Colbert à Lille. Il est baptisé le lendemain en la paroisse Notre-Dame de Consolation, qui fut celle de Vauban. Toute sa jeune enfance se déroule entre Tourcoing, où il est élève à l'Institution libre du Sacré-Cœur, et Dunkerque.
Il devient pensionnaire en sixième au Collège de la Providence, à Amiens. Le Père Duvocelle, son professeur, avait des méthodes pédagogiques originales : en effet, la classe était divisée en deux camps, deux frégates : l’Alerte et la Joyeuse, et aux murs resplendissaient les armoiries d’un Ordre de Chevalerie dans lequel on pouvait devenir successivement chevalier, baron, comte, marquis ou duc, et grand maître de l’Ordre! Il tirera un enthousiasme certain pour la marine et la chevalerie (qu’il utilisera par la suite dans le scoutisme).
Très tôt, Jacques Sevin songea à faire de sa vie quelque chose de grand : « Ah! que de fois, adolescent, j’ai fait ce rêve : Etre une âme héroïque et forte, qui se lève...» A l’âge de 13 ans ce rêve devient une certitude : « En 1895, le 30 juin, au cours d’une promenade de collège, je pris conscience de ma future vocation sacerdotale, que je n’envisageais pas autrement que religieuse. »
Après son baccalauréat, en 1900, il commence une licence d’anglais à l’Université Catholique de Lille. Le 1er août, le Père Bastien, confesseur de son père lui dit
- « Que faites-vous ?
- - Ma licence.
- - Vous n’en avez pas besoin pour entrer au noviciat. Demandez à votre père quand il vous autorise à partir ».
La Première Guerre mondiale éclate, le Père Sevin n’est pas mobilisable, ayant été exempté du service militaire en 1902. Il reste en Belgique lors de la guerre. En 1916 il est nommé professeur de première au collège du Tuquet à Mouscron, ville belge à la frontière française.
Huit jours après son arrivée à Mouscron, les allemands fermeront le collège où il enseignait pour le transformer en hôpital militaire. Le père Sevin va alors devoir se trouver une nouvelle occupation et c'est tout naturellement qu'il va songer à s'occuper de scoutisme.
Entre 1917 et 1919, il rédige son maître livre Le scoutisme, étude documentaire et applications et surtout, il fonde la première troupe scoute catholique à Mouscron (1918). Lentement mais surement il fait comprendre et accepter que la pédagogie scoute, fort décriée dans les milieux ecclésiastiques de l'époque, correspondait en profondeur à une vision chrétienne de l'homme. Par la fondation de l'Association des Scouts de France en juillet 1920, il fédère les expériences de scoutisme catholique qui existent en France depuis 1911 et se fait l'artisan d'une alliance entre le scoutisme de Baden-Powell et l'Évangile. Il commence la publication du bulletin mensuel Le Chef en 1921.
« La rencontre entre la méthode scoute et les intuitions du P. Sevin, a permis d'élaborer une pédagogie basée sur les valeurs évangéliques, où chaque jeune est conduit à s'épanouir et à développer sa personnalité en faisant fructifier les talents qu'il porte en lui » « Le père Sevin se dépense sans compter pour faire connaître la richesse du scoutisme et toute sa valeur éducative et évangélique. Tâche parfois difficile », commente Mère Madeleine Bourcereau sur le site des Scouts et Guides de France.
Il a mis en musique une prière de Saint Ignace de Loyola, devenue la "prière scoute" :