Jean-Antoine Chaptal | |
---|---|
| |
Naissance | 3 juin 1756 Nojaret ( France) |
Décès | 30 juillet 1832 Paris ( France) |
Nationalité | française |
Champs | chimie |
Diplômé | Université de médecine de Montpellier |
Célèbre pour | chaptalisation |
Distinctions | Son nom est sur la Liste des soixante-douze noms de savants inscrits sur la tour Eiffel |
modifier |
Jean-Antoine Chaptal, comte de Chanteloup né le 3 juin 1756, à Nojaret (Lozère) et mort le 30 juillet 1832 à Paris, inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 89), est un chimiste et homme politique français.
Chaptal fait des études de médecine à Montpellier jusqu'en 1777 avant de se rendre à Paris pour étudier la chimie. Sa renommée est surtout due aux applications qu'il fit de la chimie dans l'industrie, notamment avec l'amélioration de la production de l'acide chlorhydrique. Il donne son nom à la chaptalisation, procédé permettant d’augmenter par sucrage la teneur en alcool des vins.
Il revient à Montpellier en 1780 pour y occuper la chaire de chimie universitaire. En 1781, il épouse Anne Lajard, fille d’un négociant qui lui fait connaître les besoins des manufactures textiles. Ce sont surtout les applications industrielles de la science qui l’intéressent. Fils cadet, désavantagé par le droit d’aînesse, c’est son oncle Claude Chaptal, médecin à Montpellier, qui, après avoir assumé les frais de son éducation et de ses études de médecine puis de chimie, l’aidera à bâtir des ateliers pour y expérimenter et développer ses découvertes, avant d’en faire son héritier. Il crée une fabrique de produits chimiques qui le fait bientôt connaître dans toute l'Europe, et dès 1786 il reçoit de Louis XVI des titres de noblesse.
Une très grande importance doit être attribuée à son application de la formule de Lavoisier sur la transformation du sucre en alcool : on peut considérer que cette application de la formule capitale de l’œnologie constitue l’acte de naissance de la chimie moderne du vin. Chaptal avait développé sa doctrine sur la vinification dès 1799 lors de la rédaction de l’article « vin » du Dictionnaire d’agriculture de François Rozier. Immédiatement, les propriétaires de vignobles s’emparent de son travail et des savants tels qu'Antoine-Alexis Cadet-de-Vaux et Jean-Louis Roard publient cette nouvelle doctrine avec leurs propres observations. Fort de tous les renseignements que lui fournissent ceux qui ont adopté ses principes, Chaptal développe son sujet dans son traité de 1807, qui a révolutionné l'art de la vinification.
En 1793, il dirige à Paris la fabrique de poudre de guerre de Grenelle. Il concourt également avec Berthollet, Laplace et Monge à la création de l'École d'arts et métiers.Il enseigne la chimie végétale à l'École polytechnique et devient membre de l'Académie des sciences en 1796. Le 21 janvier 1801, Napoléon Bonaparte le nomme ministre de l'Intérieur. Chaptal est à l'origine d'une réorganisation complète de l'instruction publique et en particulier de la création de l'école de sages-femmes de l'Hospice de la maternité de Paris en 1802. On doit à son administration l’arrêté Chaptal, qui est l’acte fondateur des français musées de province. Il démissionne en 1804 lorsque Bonaparte se fait proclamer empereur, afin de se consacrer à ses travaux scientifiques. Il est reçu à l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen le 27 juillet 1803.
Il est nommé sénateur en 1805, sera fait Pair de France une première fois lors des Cent-Jours et ne le redeviendra sous la Restauration qu'en 1819. En 1823, ruiné par les dettes de son fils, il doit vendre son château de Chanteloup, acquis en 1802, et il meurt dans la pauvreté en 1832.
Chaptal n'a fait aucune découverte de premier ordre, mais il a propagé l'étude de la chimie par ses leçons et ses écrits. On lui doit la fabrication artificielle de l'alun, du salpêtre, de ciments imitant ceux de pouzzolane, le blanchiment à la vapeur, l'art de teindre le coton en rouge d'Andrinople. Il fut un des fondateurs, avec les trois Consuls, de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, et son premier président jusqu'à sa mort, en 1832 (le baron Louis Jacques Thénard lui succède). Les conceptions qu'il professe sont très proches de celles de Jacques Claude Marie Vincent de Gournay, de la Société d'Agriculture, de Commerce et des Arts de Bretagne.