Dômerie d'Aubrac | |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région | Midi-Pyrénées |
Département | Aveyron |
Ville | Saint-Chély-d'Aubrac |
Culte | Catholique romain |
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La dômerie d'Aubrac est un ancien monastère, situé sur la commune de Saint-Chély-d'Aubrac. Elle a été fondée par les nobles et les seigneurs du Rouergue et du Gévaudan pour protéger les pèlerins qui traversaient l'Aubrac.
«In loco horroris et vastae solitudinis»
C'était un lieu d'horreur et de profonde solitude. Cette inscription empruntée au cantique de Moïse (la Bible, Deutéronome chapitre 32 verset 10) était gravée sur le fronton de la porte de façade occidentale du monastère d’Aubrac.
Sur la Via Podiensis du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On vient de Nasbinals, la prochaine étape étant Saint-Chély-d'Aubrac.
Autrefois, l’Aubrac était une forêt sombre et profonde qui couvrait toute la montagne et s'étendait loin dans la plaine. Les loups et les sangliers étaient les seuls habitants de ces lieux sauvages. Toutefois un large chemin entièrement pavé, tracé par les Romains traversait la forêt dans toute sa largeur. C'était un tronçon d'un très grand chemin qui reliait Lyon à Toulouse par Javols, la célèbre voie d’Agrippa. De nos jours on en retrouve assez visiblement les traces dans toute la traversée du plateau et il est probable que cet itinéraire était le seul que l'on pouvait essayer de suivre à la saison favorable, car en hiver les risques de s'égarer étaient très grands. La neige recouvrait tout d'un épais manteau blanc, le brouillard très fréquent rendait l'orientation extrêmement difficile. De plus, dès le début du Moyen Âge, des bandes de voleurs infestaient les parages et les voyageurs ne s'aventuraient dans la montagne qu'en groupe afin de se défendre mieux contre des attaques probables.
Dans les premières années du XIIe siècle, Adalard lègue de son vivant l'hôpital d'Aubrac, ainsi que toutes les dépendances à l'Abbé Boniface qui lui donne le manse de Malesagne, (commune de Ternes : Cantal).
Incertain de l'avenir de sa fondation, Adalard avait eu en pensée de confier aux moines de Conques la charge de l'hôpital d'Aubrac qui avec l'apport du don de Malesagne faisait augmenter les revenus...
Mais après que l'établissement fut établi, il fît avec Conques de nouvelles conventions qui ne sont pas connues.
En 1120, un vicomte des Flandres, Adalard, se rendant en pèlerinage du Puy à Compostelle, est attaqué par des bandits au point le plus haut de son voyage. Au retour, c'est une terrible tempête de neige qui le cloue sur place exactement au même endroit. Il comprend que c'est un signe de Dieu et fait le vœu, s'il échappe à ce nouveau péril, de construire un hospice en vue d'assister « ceux qui passent par là pour aller visiter les églises de Notre-Dame de Rocamadour, de Santiago, de San Salvador d'Oviedo, de San Domingo d'Estrémadure et des nombreux autres saints, ainsi que ceux qui se rendent au sépulcre de Notre Seigneur »
C'est ainsi que le premier hôpital, dont il ne reste aujourd'hui plus rien, fut fondé, « l'Hospice Notre-Dame des Pauvres » par Adalard et quelques compagnons. Il devait devenir pour de longs siècles la providence des voyageurs, des pauvres, des pèlerins et rendre de signalés services dans toute la région.
Dès sa construction, les seigneurs de la contrée firent dons de domaines considérables. Le seigneur d'Apcher lui donna les terres de Montivernoux, la Fage, Grandval et autres pièces aux alentours de Fournels. Le baron de Canilhac, lui, céda des domaines au nord de Trélans, des Hermaux et des Salces, tandis que le seigneur de Peyre, donna aux moines «tous les territoires des montagnes situées entre le Bès et l'Hôpital».
A la mort d'Adalard, en 1135, la communauté de prêtres, qui étaient venue s'y installer, eut à administrer des biens importants. Elle était liée par la règle de saint Augustin.
Le monastère qui comprenait autour de l'église les bâtiments hospitaliers et diverses dépendances, dont les bâtiments conventuels et un cimetière, était entouré d'une enceinte. L'entrée principale était au couchant et une fois pénétrées à l'intérieur de la muraille, les pèlerins trouvaient une grande porte cochère dite "porte de la Miche", ainsi nommée parce que se faisait, à cet endroit, la distribution du pain à toutes les personnes qui venaient en demander. Tous y avaient droit sans restriction. Il existait en outre une chapelle attenante à l'hôpital, un cloître, et une auberge.
Au début du XIVe siècle, 120 frères et 30 sœurs vaquaient aux soins de l'institution ou des pèlerins, 4 chevaliers assuraient la protection sur la route et 15 prêtres se chargeaient des offices religieux.
Au XVIIIe siècle, la « Dômerie d'Aubrac », nom donné aux monastères dont l'abbé avait le titre de dom, comptait encore, avec ses commanderies, 80 membres.