La ligne du Tonkin, ou ligne du Sud-Léman (officiellement « Ligne de Longeray-Léaz au Bouveret », n° 892 000 du RFN), est une ligne de chemin de fer reliant Saint-Maurice à Genève (Suisse) en passant par Évian-les-Bains et Thonon-les-Bains. La ligne est encore exploitée dans le Chablais valaisan, ainsi qu'entre Évian-les-Bains et Genève, mais la section reliant Saint-Gingolph (France) à Évian-les-Bains, longue de 17,8 kilomètres, sur la rive sud-est du lac Léman, dans le Chablais français (Haute-Savoie), n'est plus utilisée depuis 1998.
Historique
Le 7 septembre 1852, des investisseurs vaudois demandent une concession au Conseil d'État du Valais pour une ligne Villeneuve - Aoste. La concession est refusée et le gouvernement valaisan demande l'étude d'une ligne Bouveret - Sion.
Le 11 janvier 1853, le gouvernement valaisan accorde la concession pour la ligne Bouveret - Sion.
Le 30 juin 1858, le tunnel de Saint-Maurice est percé.
Le 16 février 1859, le premier convoi fait le trajet du Bouveret à Vouvry.
Le 27 mars 1859, le premier train entre en gare de Monthey.
Le 3 avril 1859, la première locomotivetraverse le tunnel de Saint-Maurice.
Le 14 juillet 1859, mise en service de la ligne Le Bouveret - Saint-Maurice, sans inauguration. Trois aller-retour quotidiens ont lieu. La ligne est propriété, et exploitée, par la Compagnie de la Ligne d'Italie (LI).
En 1860, prolongation de la ligne jusqu'à Sion.
En 1874, la compagnie de la Ligne d'Italie fait faillite et c'est la compagnie du Simplon qui reprend l'exploitation de la ligne.
En 1878, la ligne est prolongée entre Le Bouveret et Saint-Gingolph.
Le 30 août 1880, mise en service de la ligne entre Collonges et Thonon-les-Bains via Annemasse, par le PLM.
Le 30 août 1880, ouverture de la ligne entre Longeray-Léaz et Thonon-les-Bains, par le PLM.
En 1881, la compagnie du Simplon fusionne avec la compagnie de Suisse Occidentale et forme la compagnie de la Suisse occidentale et du Simplon (SOS) qui exploite désormais la partie suisse de la ligne.
Le 1er juin 1882, ouverture de la ligne entre de la ligne entre Thonon-les-Bains et Évian-les-Bains, par le PLM.
Le 10 juillet 1883, mise en service de la ligne d'Annemasse à La Roche-sur-Foron, par le PLM.
Le 5 juin 1884, mise en service de la ligne d'Annecy à La Roche-sur-Foron, par le PLM.
Le 1er juin 1886, mise en service de la ligne d'Évian-les-Bains à Saint-Gingolph, par le PLM.
Suite à une nouvelle fusion, en 1889, la partie suisse de la ligne est exploitée par la compagnie du Jura-Simplon (JS).
Le 1er mai 1903, les Chemins de fer fédéraux (CFF) reprennent l'exploitation de la partie suisse de la ligne.
En 1938, le trafic voyageur est supprimé pour être reporté sur la route.
Durant la Seconde Guerre mondiale, la ligne du Tonkin a été le seul point de passage franco-suisse resté ouvert. La gare du Bouveret avait alors un trafic de 300 wagons de marchandises par jour. C'est à cette époque que le trajet Saint-Maurice — Monthey est électrifié.
En 1945 et 1946, des trains spéciaux de la Croix-Rouge transportaient des anciens prisonniers, mais aussi et surtout des vivres. Un grand nombre de ces trains assuraient des relations régulières depuis Saint-Maurice (Valais) en Suisse à Avignon et Cette (Sète) par la ligne du Tonkin et circulaient via Le Bouveret, Saint-Gingolph, Évian-les-Bains, Annemasse, Annecy, Chambéry, Montmélian, Grenoble et Valence. Ces trains étaient tractés par des locomotives à vapeur C 5/6 suisses des CFF louées par la SNCF.
Le 1er octobre 1954, mise en service par les CFF de l'électrification de la section suisse entre Saint-Gingolph et Monthey.
En hiver 1972/1973, on a comptabilisé en direction d'Évian-les-Bains et du Bouveret un trafic de marchandises de 1,000 tonnes à l'importation et de 19,000 tonnes à l'exportation, selon les sources des Directions SNCF et des Douanes de Chambéry.
Le 8 avril 1979, circulation d'un autorail spécial X 4694 (série X4500) affrété par l'ARCAR de Thonon-les-Bains entre Evian et Le Bouveret.
Le 8 avril 1984, circulation d'un train spécial de voyageurs, baptisé "Tonkin Express", affrété par les CFF et l'ATCAR entre Sion et Annecy via Martigny, Saint-Maurice (Valais), Le Bouveret, Saint-Gingolph, Évian-les-Bains, Annemasse et La Roche-sur-Foron. De Saint-Gingolph à Évian-les-Bains, ce train (composé de dix voitures Eurofima orange des CFF) a été tracté par la locomotive diesel BB 66117 (série BB 66000) de la SNCF.
En 1988, le trafic marchandise est supprimé par la SNCF.
De 1986 à 1998, le train touristique Rive-Bleue Express circulait sur cette ligne, la maintenant en état. Depuis l'arrêt de son exploitation en 1998, la ligne se dégrade.
Origine du surnom
Le surnom de ligne « du Tonkin » aurait été donné à cette ligne par ses constructeurs, qui y auraient trouvé, lors des travaux, des conditions géologiques leurs rappelant celles rencontrées lors de la construction de la « vraie » ligne du Tonkin, entre le sud de la Chine et le nord du Vietnam, alors colonie française.