L’algèbre est la branche des mathématiques qui s’intéresse aux ensembles et aux relations qui peuvent y être établies. Elle recherche les conséquences générales qui découlent des propriétés de ces relations, indépendamment de la nature précise des ensembles et des relations en cause. Parmi les relations étudiées, les lois de composition interne occupent une place privilégiée.
Nous avons tous depuis le primaire une assez bonne idée de la notion d'opérations telles que l'addition (L'addition est une opération élémentaire, permettant notamment de décrire la...), la soustraction (La soustraction est l'une des opérations basiques de l'arithmétique. La soustraction...), la multiplication (La multiplication est l'une des quatre opérations de l'arithmétique élémentaire...) ou la division (La division est une loi de composition qui à deux nombres associe le produit du premier par...). Une opération (interne) dans un ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble désigne intuitivement une collection...) est une relation interne dans cet ensemble, qui, à deux éléments quelconques de cet ensemble, appelés opérandes, en associe éventuellement un troisième, unique, nommé résultat, toujours dans ce même ensemble.
Pour que l’opération considérée soit effectivement une loi de composition interne, il faut qu’elle ait un sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...) quels que soient les deux éléments de l’ensemble choisis (on dit formellement que l'opération doit être définie partout). Ainsi :
En résumé, une loi de composition interne dans un ensemble E, ou, plus simplement une loi dans E, est une opération qui donne un résultat dans E pour tous les couples possibles d'éléments de E.
On appelle loi de composition interne sur un ensemble E toute application de E × E dans E.
Un ensemble E muni d’une loi de composition interne constitue une structure algébrique (En mathématiques, plus particulièrement en algèbre, une structure algébrique...) appelée magma et notée « ( E,
) ».
Quelques exemples triviaux, pour un ensemble E non vide :
Dans l’ensemble des entiers relatifs, l’addition est une loi de composition interne ayant entre autres les propriétés suivantes, qui seront définies plus formellement dans la seconde ( Seconde est le féminin de l'adjectif second, qui vient immédiatement après le premier ou qui...) partie de l’article :
Ces quatre propriétés, existence d’un élément neutre, existence de symétriques, commutativité, associativité, peuvent se retrouver pour d’autres ensembles et d’autres lois. Ainsi, on peut étudier l’ensemble des translations (c’est-à-dire les déplacements en ligne droite : par exemple, se déplacer de 3 mètres vers la gauche et de 2 mètres vers le haut), et une loi de composition interne sur cet ensemble, la composition : la composition de deux translations consistant simplement à faire le premier déplacement ( En géométrie, un déplacement est une similitude qui conserve les distances et les angles...), puis le second. On retrouve pour la composition les mêmes propriétés que pour l’addition :
L’ensemble des entiers relatifs avec l’addition, et l’ensemble des translations avec la composition ont ces propriétés simples en commun. Un ensemble et une loi qui possèdent ces quatre propriétés particulières s’appelle en algèbre (L'algèbre, mot d'origine arabe al-jabr (الجبر), est la branche...) un groupe abélien. L’algèbre s’attache ensuite à rechercher d’autres propriétés plus complexes qui découlent de ces quatre premières. Ces nouvelles propriétés seront alors valables aussi bien pour l’ensemble des entiers relatifs que pour celui des translations, et pour tout autre ensemble et tout autre loi de composition interne ayant la structure d’un groupe abélien, sans qu’il soit nécessaire de le redémontrer pour chacun.