La reproduction est saisonnière, avec une période d'accouplement faisant un pic de fin septembre à début novembre, couplée à une période de naissance en mars-avril. Les femelles en œstrus présentent un fort gonflement de la zonne ano-génitale et initient les copulations par des approches et des présentations devant les mâles.
Le comportement sexuel du macaque du Tibet est, par ailleurs, assez complexe. Vingt catégories de comportements sexuels ont été rapportés démontrant la grande complexité du répertoire des interactions socio-sexuelles de cette espèce comparativement à d'autres macaques. La diversité du mode de regroupement est importante durant la saison de reproduction. Les montes sont plus fréquentes au centre du groupe qu'à la périphérie, bien que la compétition y soit plus importante. Les jeunes mâles adultes immigrants sont les plus actifs sexuellement. Les individus subordonnés ( mâles et femelles ) semblent avoir une stratégie d'appariement moins risquée à la périphérie du groupe.
Les jeunes mâles adultes, classe d'âge la plus active sexuellement et dans les migrations inter-groupes, reçoivent le plus de blessures. Les mâles adultes plus âgés sont les plus agressifs et infligent de nombreuses blessures aux mâles sub-adultes et jeunes adultes. Pendant la saison de reproduction, une très forte proportion de jeunes mâles adultes et quelques mâles plus âgés changent de groupe. Bien que les jeunes mâles adultes encourent plus de risques de blessures, ils acquièrent généralement un rang hiérarchique plus élevé suite à ce transfert. Les mâles adultes plus âgés émigrent moins fréquemment mais chutent dans la hiérarchie de dominance. Les mâles sub-adultes périphériques, qui émigrent rarement, jouent un rôle actif et déterminant dans le taux de blessures ainsi que dans le taux et la direction des migrations au sein du groupe. Certaines blessures infligées par les mâles résidents conduisent à la mort des mâles immigrants.
Les copulations non-reproductives, qui ont lieu en dehors de la saison de reproduction, sont moins fréquentes, moins longues et ne sont pas entrecoupées de pauses avec des vocalisations comme c'est le cas pour les copulations ayant lieu lors de la saison de reproduction. Ces montes ont souvent lieu lorsqu'une femelle qui n'allaite pas est impliquée dans un conflit ou qu'elle approche le mâle pour susciter l'accouplement. Aucune femelle gestante ou allaitante n'est généralement concernée par ces montes non-reproductives. Les paires d'individus ayant effectué ces montes non-reproductives passent plus de temps ensemble lors de la recherche alimentaire, ce qui reflète une plus grande tolérance sociale de la part du mâle. Les mâles juvéniles, qui copulent rarement à la saison de reproduction, sont impliqués dans ces montes, et bien qu'elles n'aient pas de fonctions reproductives, elles semblent remplir une fonction sociale pour les femelles, comme le soutien ou l'apaisement des mâles lors de conflits ou un meilleur accès aux ressources alimentaires. Ceci est à mettre en parallèle avec les interventions pacifiques dans les conflits que l'on rencontre fréquemment chez les macaques de Sulawesi, réputés pour la grande tolérance sociale de leur organisation.
Le macaque du Tibet est essentiellement terrestre et dépose des marques au sol sur ses trajets habituels de déplacement et de recherche alimentaire. Dans son aire de distribution ( 25 à 33 ° N et 1000 à 2500 m d'altitude ), le climat varie du sub-tropical humide au modérément continental humide. L'habitat de prédilection de ces macaques est la forêt pluviale persistente de moyenne montagne. Cette espèce peut toutefois se déplacer vers les zones adjacentes de clairières naturelles, de forêts persistentes de bambou et les champs cultivés. Dans certaines aires, une migration saisonnière peut avoir lieu, entre les hautes altitudes en été ( 1300 à 1700 m ) et les basses altitudes en hiver ( 400 à 600 m ). En pareil cas, les animaux exploitent les versant nords l'été et sud en hiver, vraisemblablement pour s'adpater aux variations extrêmes de température aussi bien qu'à la disponibilité des ressources végétales. Dans d'autres zones, le macaque du Tibet demeure à haute altitude en automne et en hiver.
Les macaques du Tibet sont parmi les rares macaques à ne pas dormir dans des arbres mais plutôt sur des rochers ou dans des grottes.