De nombreuses espèces d'oiseaux peuplent la mangrove; mais les crabes, les mollusques, les crustacés et les poissons sont les plus présents. Ils sont tous amphibies. Un poisson typique des mangroves, le périophtalme a développé des nageoires lui permettant de sortir de l'eau et de se déplacer. Il peut vivre durant de longues périodes hors de l'eau. On trouve des crabes comme les ucas et les Mantous, ou le crabe "sémaphore" dit aussi violoniste. Ce surnom lui est donné en raison de la pince qu'il positionne sur l'abdomen. La zone aérienne est occupée par des insectes, des reptiles et des oiseaux.
Au Bangladesh, la mangrove est le refuge du tigre du Bengale. C'est l'un des derniers territoires où l'homme ne peut pas le menacer. Mais on y trouve aussi le cerf axis, des macaques auxquels l'enchevêtrement de branches d'arbres offre un refuge impénétrable. Les forêts de mangrove sont aussi le lieu d'habitation de nombreux oiseaux comme l'ibis rouge sur l'île de la Trinité.
Sur l'île de Bornéo, la mangrove constitue l'habitat le plus fréquent des nasiques (ces singes en voie d'extinction menacés par la chasse et la destruction de leur milieu de vie que caractérise un nez long, fort proéminent et souple). Cette espèce jouissant de capacités extraordinaires pour la nage se réfugie dans l'eau dès qu'un danger apparaît; la mangrove, située en bordure de fleuve constitue par conséquent un havre pour le nasique, qui est par ailleurs très bon grimpeur. (Voir l'article)
Dans de nombreux pays, la mangrove est un lieu de récolte et d'utilisation traditionnelle de produits utilisés par la population locale. Au Bangladesh, la mangrove produit du bois pour le charbon, mais aussi pour les constructions d'habitations. Elle fournit aussi le miel et de nombreuses plantes qui alimentent l'artisanat et la pharmacopée locale.
Quatre espèces de palétuviers sont presque toujours présentes dans une mangrove :
La mangrove est très liée à l'herbier (ou littoral) et aux récifs. En effet, elle a besoin pour se développer d'une eau calme, dénuée de houle. C'est le récif, en brisant la houle, qui protège et offre à la mangrove un environnement favorable. Mais la mangrove est aussi une excellente barrière entre l'océan violent et la côte fragile, particulièrement pendant les ouragans, qui peuvent provoquer une montée subite des eaux sur les rivages. Le système racinaire des palétuviers est tout à fait efficace pour absorber l'énergie des vagues. Ainsi, la mangrove est une excellente protection face au tsunami et réduit sensiblement les destructions occasionnés à l'arrière de cette zone de protection. Depuis la catastrophe du raz-de-marée de décembre 2004, cet atout de la mangrove a été mis en avant pour la protection des côtes. Au Bangladesh, le gouvernement essaye de développer la culture de la mangrove afin de stabiliser les côtes et de gagner des terres sur le delta du Gange.
En contrepartie, la mangrove filtre et stabilise la sédimentation, évitant aux récifs d'être recouverts de vase et donc de dépérir. Ces systèmes racinaires empêchent également l'érosion côtière. L'écoulement des eaux des marées est ralentie assez sensiblement de sorte que les sédiments se déposent au pied des racines des palétuviers. En conséquence, les palétuviers maintiennent leur propre environnement. On note également que ces trois biosystèmes : mangrove, herbier et récifs, jouent chacun un rôle dans le développement de la faune :
Les palétuviers sont à la base d'écosystèmes uniques, particulièrement autour de leurs systèmes racinaires complexes. Là où les racines sont en permanence submergées, les palétuviers sont les hôtes d'algues, de bernacles, d'huîtres, d'éponges et de cnidaires. Ils exigent tous des substrats durs pour s'ancrer tandis qu'ils filtrent leur alimentation.