Marée verte - Définition

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Conséquence écologique

Dans la laisse de mer, la couche d'algues peut atteindre plusieurs dizaines de centimètres d'épaisseur.

Le développement des algues vertes est la « réponse » naturelle des écosystèmes littoraux face à un excès d’apport de nutriment. Les pullulation d'ulves ont un impact négatif sur l'écosystème des laisses de mer, mais limite l’eutrophisation de l’espace intertidal, malgré les apports terrigènes chroniques.

Par exemple en baie de Saint-Brieuc, on est dans une situation de baie oligotrophe de type océanique, avec une faible productivité et présentant une grande inertie d’évolution à moyen et long terme. La productivité de l’estran est comparable en baie de Saint-Brieuc touchée par les marées vertes, à celle de la baie du Mont Saint-Michel où le phénomène est absent. Néanmoins l’accumulation des algues dans les secteurs d’échouages peut avoir des conséquences écologiques complexes, et encore difficiles à appréhender.

  • des phénomènes graves d'écotoxicité, voire de zone marine morte peuvent apparaître localement et pourraient se développer.
  • Impacts sur le schorre : Les ulves recouvrent partiellement les prés-salés dès le printemps, essentiellement sur le front de progression. Les algues constitueraient une pellicule suffisamment épaisse pour empêcher la lumière de pénétrer et donc limiter l'activité photosynthétique de la végétation en pleine période de croissance. Les algues limiteraient donc l’extension des prés-salés. De plus, les algues sont dégradées par des bactéries aérobies entraînant une consommation en oxygène importante et la production de composés sulfurés (hydrogène sulfuré en particulier) entraînant une diminution de la biodiversité du marais maritime. Il ne peut donc plus jouer son rôle épurateur, favorisant ainsi l'arrivée d’autres polluants au milieu marin.
  • Impacts sur la macrofaune benthique ; Avant le stade de zone morte, l'impact d’une surdensité ou d'une couverture d’algues vertes sur la composition du benthos n’est pas très clairement compris. Globalement la composition et la richesse du benthos ne semblent pas toujours modifiés. Certaines études ont mis en évidence une augmentation de l’abondance des gastéropodes et des amphipodes herbivores. On observe également une augmentation de la densité du benthos prédateurs que certains auteurs relient à l’augmentation de la faune détritivore. Le groupe des annélides polychètes a une réponse plus complexe face au développement des algues vertes. Mais des auteurs suggèrent que la décomposition de quantités très importantes d’algues affecte certaines espèces de bivalves (comme Macoma balthica) et plus particulièrement leur recrutement c’est-à-dire l’installation des larves planctoniques dans le sédiment. Néanmoins Hull en 1987 a montré que quand les volumes d’algues vertes sont peu importants, les phénomènes de recrutement peuvent être favorisés grâce à la réduction des vitesses des courants provoquées par les rideaux d’algues en suspension.
    Les ulves, si elles sont en concentration importante dans l’eau, en faisant écran à la pénétration de la lumière et en fixant les sels nutritifs, réduisent le développement du phytoplancton qui constitue la nourriture des invertébrés filtreurs suspensivores, consommateurs primaires dans la chaîne alimentaire.
  • Impacts sur l’avifaune ; Lors des périodes de marée verte, les ulves couvrent des zones exploitées par les oiseaux en quête de nourriture. Ainsi, les passereaux peuvent plus difficilement accéder aux insectes habituellement présents dans le marais maritime et les limicoles aux coquillages fouisseurs et aux vers enfouis dans le sable. La prolifération des algues vertes peut donc représenter un facteur de diminution de l’accessibilité aux ressources alimentaires pour une partie des oiseaux, bien que cela reste non-démontré (Hull, 1984). Par contre, c'est un facteur pouvant favoriser l’hivernage de certains oiseaux d’eau en zone littorale (Le Mao et al., 2006), par exemple pour les bernaches cravant qui trouvent dans les algues vertes une source abondante de nourriture (Ponsero et al.,2009).
  • Asphyxie locale du milieu : Une forte biomasse algale immergée a pour conséquence de faire varier considérablement la teneur en oxygène dissout entre le jour et la nuit, pouvant nuire la nuit à la faune aquatique. Plus localement en haut estran, l’accumulation et la dégradation de volumes très important d’algues peuvent entraîner une anoxie dans la colonne d’eau et induire une mortalité importante de la faune A long terme, les assemblages benthiques pourraient être dominés par des espèces opportunistes et s’accompagner d’une diminution de la biomasse et de la richesse spécifique
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