Marée verte - Définition

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Introduction

Marée verte faisant suite à une pullulation d'ulves ( Ulva Armoricana, ici dans le nord-Finistère)

Le terme « marée verte » est le nom donné en France aux importants dépôts d'algues laissés par la mer sur la zone intertidale à marée basse, ou flottant entre deux eaux lorsque la mer monte.
Ce nom fait référence aux « marées noires » dont celle provoquée par l'Amoco Cadiz qui en 1978, a largement pollué les côtes du Finistère.
La putréfaction de ces algues, outre une mauvaise odeur et l'émission de gaz à effet de serre (méthane) peut occasionner des phénomènes de toxicité (via l'émission d'hydrogène sulfuré notamment).

La France n'est pas le seul pays touché. Le record semble avoir été en 2008 une accumulation d'algues (mélange d'algues filamenteuses Enteromorpha prolifera et d'ulves du genre Porphyra) sur environ 1/3 des 50 km² devant accueillir les compétitions de voile des JO en Chine orientale, sur le littoral de Qingdao où l'on trouvait de 7 à 3.140 petites ulves par litre d'eau de mer. 1.200 bateaux et plus de 10 000 personnes ont été appelés pour nettoyer ces algues qui formaient des tapis assez important pour bloquer les voiliers. 30 000 m de filets ont permis de collecter 170 000 tonnes d'algues en quelques jours début juillet 2008 alors que les régates devaient se dérouler du 9 au 23 août.

Histoire et géographie du phénomène

Ce phénomène est apparu discrètement en Bretagne dans les années 1960, puis s'est amplifié dans les années 1970, et s'aggrave régulièrement surtout en Bretagne-nord (environ 50 baies et anses ont été régulièrement touchées de 1997 à 2008, et l'été 2006, une campagne aérienne a repéré 79 sites dont 50 étaient des plages et 29 des vasières d'estuaires). 80 % des phénomènes massifs sont concentrés sur cinq grands sites). Dans le même temps, il est apparu dans d'autres régions européennes, et une augmentation des grandes efflorescences planctoniques et des phénomènes similaires (explosion de Cyanophycées en eaux douces) a aussi été observée ailleurs dans le monde, y compris localement en eau douce, par exemple dans les grands lacs en Amérique du Nord.

Le phénomène continue à évoluer ; par exemple dans le bassin d'Arcachon, une nouvelle espèce d'algue verte (Monostroma obscurum) est apparue vers 1988-1989 pour « exploser » les deux années suivantes. Elle pullule au printemps, mais perdure pour partie en automne et même en hiver.

Selon l'Ifremer, plus 80 000 m3 d'ulves ont été ramassés mécaniquement par les communes riveraines du littoral de la seule Bretagne-Nord en 1990. Ce ramassage ne peut que parer au plus urgent et n'est pas une solution à long terme. C'est à la source que doit être supprimée la pollution : l'objectif est une fois de plus la réduction du taux de nitrates dans les cours d'eau, ce qui implique un profond changement de pratiques agricoles. Et une fois entamées ces opérations, les marées vertes ne disparaîtront probablement qu'après un temps de réponse plus ou moins long, celui de la résorption par les écosystèmes du surplus de phosphore et de nitrates, et lorsque les nappes d'eau souterraine se seront renouvelées et que l'azote accumulé dans le sol aura été déstocké.

Conditions

Le développement des marées vertes n'est possible qu'avec des algues détachées de tout support, sinon, il y aurait un phénomène d'auto-ombrage. Ces plantes ont aussi besoin de configurations particulières (baies ensoleillées et peu profondes ou lagunes profondes de moins de 2 mètres) qui expliquent les caractéristiques géographique (voir [1] en Bretagne à titre d'exemple) et temporelles de ces marées. Ce sont les baies semi-ouvertes, pourvues d'un ou plusieurs cours d'eau, qui sont les plus sujettes à la prolifération incontrôlable de ces algues, par exemple les baies bretonnes de Lannion, baie de Saint-Brieuc et moindrement de Douarnenez ou plus tardivement de la rade de Brest.

En temps normal, le facteur susceptible de limiter leur développement semble être le manque d'azote. Mais en Bretagne, cet élément n'est plus un facteur limitant en raison des porcheries industrielles et des exploitations agricoles intensives qui en relâchent de grandes quantités dans le milieu naturel, Cet azote arrive à la mer essentiellement sous forme de nitrates qui contribuent à l'eutrophisation générale du littoral.

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