La méthode de Cardan, proposée par Jérôme Cardan dans son ouvrage Ars Magna publié en 1545, est une méthode permettant de résoudre toutes les équations du troisième degré.
Cette méthode permet de mettre en place des formules, appelées formules de Cardan, donnant en fonction de p et q les solutions de l'équation :
Elle permet de prouver que les équations de degré 3 sont résolubles par radicaux. Seules les équations de degré 1, 2, 3, 4 sont génériquement résolubles par radicaux, c’est-à-dire que seules ces équations possèdent des méthodes générales de résolutions donnant les solutions en fonction des coefficients du polynôme en utilisant seulement les quatre opérations habituelles sur les nombres rationnels, et l'extraction des racines nièmes.
Considérons l'équation
On calcule le discriminant
(Remarque : Il existe aussi la notion de "discriminant écriture réduite" en posant p = 3p' , q = 2q' et
Si l'on part de l'équation générale
Dans ce qui suit, on suppose p et q réels - bien que la méthode soit valable aussi s'ils sont complexes.
L'équation possède alors une solution réelle et deux complexes. On pose
La seule solution réelle est alors
L'équation possède alors deux solutions réelles, une simple et une double :
L'équation possède alors trois solutions réelles. Toutefois, il est nécessaire de faire une incursion dans les complexes pour toutes les trouver (voir ). Les solutions sont les sommes de deux complexes conjugués
La forme réelle des solutions est obtenue en écrivant jku sous la forme trigonométrique, ce qui donne :
Les trois exemples ci-dessous ne sont présentés que dans le but d'illustrer la méthode générale. Il va de soi que dans chacun de ces cas particuliers, diverses astuces spécifiques simplifieraient la résolution.
Considérons par exemple l'équation
Si on se place dans
Soit à résoudre l'équation :
Posons
Posons alors z = u + v. On obtient 54(u + v)3 + 90(u + v) + 95 = 0, qui s'écrit :
La condition de simplification sera donc 162uv + 90 = 0, c’est-à-dire
u3 et v3 sont donc les racines de l'équation :
Les deux racines de cette équation sont
En reportant dans z = u + v on obtient :
Et en reportant dans
Considérons l'équation
Par translation
On obtient (u + v)3 − 3(u + v) + 1 = 0, qui s'écrit :
La condition de simplification sera donc 3uv − 3 = 0, c’est-à-dire :
On a donc :
u3 et v3 sont donc les racines de l'équation :
Les deux racines de cette équation sont :
Les trois couples (u,v) vérifiant
En reportant dans z = u + v on obtient :
d'où les solutions