Considérons l'équation générale du troisième degré suivante :
En posant
où
On va maintenant poser
Cette équation se transforme aisément sous la forme suivante :
La condition de simplification annoncée sera alors
Nous obtenons finalement le système somme-produit des deux inconnues u3 et v3 suivant :
Les inconnues u3 et v3 étant deux complexes dont on connaît la somme et le produit, ils sont donc les solutions de l'équation du second degré :
Le discriminant de cette équation est
Il suffit alors d'associer les trois racines cubiques de u3 et v3 deux par deux de façon à obtenir trois couples (u,v) tel que
Enfin, on revient au premier changement de variable
Une polémique concernant la paternité de cette méthode existe.
On raconte que la méthode fut précédemment découverte par le mathématicien italien Tartaglia. À cette époque, les mathématiciens se lançaient des défis pour résoudre des équations du troisième degré et Tartaglia les résolvait toutes. Intrigué, Cardan lui a demandé s'il n'aurait pas trouvé des méthodes. Après s'être fait prier et avoir reçu l'assurance que Cardan ne les dévoilerait à personne, Tartaglia les lui confia. Quelle ne fut pas sa surprise de voir Cardan les publier en 1545.
On appelle désormais souvent ces formules les formules de Tartaglia-Cardan.
L'utilisation des formules de Cardan nécessite parfois l'utilisation de nombres complexes, même pour trouver des solutions réelles. En fait, les nombres imaginaires sont précisément nés à cette occasion.
Dans l'exemple z3 = 15z + 4 ou bien z3 - 15z - 4 = 0, on a p = - 15 et q = -4, donc :
Les nombres imaginaires sont nés.