Oppidum de Bibracte - Définition

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Découverte de Bibracte

La première mention de Bibracte dans l’histoire a été faite par César dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules concernant l’année -58. Celle-ci est à nouveau mentionnée en -52 lorsque que César s’interroge sur les intentions de ses alliés Éduens qui ont rejoint la révolte et couronnent Vercingétorix roi des Gaules à Bibracte. Celle-ci ne sera plus mentionnée. Des inscriptions d’époque annoncent que la capitale éduenne a reçu le nom d’Augustodunum (’’la citadelle d’Auguste’’), sous le règne de celui-ci ; ce nom donnera naissance à l’actuelle Autun.

À partir du XVIe siècle, naît un engouement chez les savants, les aristocrates et les hommes d’églises pour leur passé local qui conduit à poser la question de l’emplacement de Bibracte. Plusieurs thèses vont alors s’affronter. L’une veut situer Bibracte à Autun : la ville gauloise à l’emplacement de la ville gallo-romaine. Une autre à Beaune, défendue par l'érudit Hugues de Salins, une troisième thèse veut que la cité soit sur les pentes du Beuvrect ou Bevrect, aujourd’hui mont Beuvray. Cette dernière thèse s’appuie sur trois arguments majeurs. Tout d’abord, il y a une parenté entre les termes Bibracte et Beuvrect. Ensuite, cette hypothèse invoque une tradition transmise par des chroniques médiévales qui situaient la ville au Beuvrect. Ceci est conforté par l’existence d’une foire annuelle les premiers mercredi, jeudi et vendredi de mai et dont l’ancienneté est déjà relatée dans des textes du XIIIe siècle. Enfin, les découvertes de poterie, de monnaies et les observations du curé de Saint-Léger-sous-Beuvray en 1725 vont dans ce sens.

Carte France geo.png
Bibracte
Localisation de Bibracte sur l'actuel territoire français
46°55′22.81″N 4°2′14.72″E / 46.9230028, 4.0374222

D'une manière générale, c'est l'hypothèse d'Autun qui reçoit la plus grande approbation au début. D'ailleurs, Autun sera rebaptisée Bibracte après la révolution et cela pendant quelque temps. Il faudra attendre le XIXe siècle et les recherches de Jacques Gabriel Bulliot pour que la situation s'inverse en faveur du Mont Beuvray. En 1851, Bulliot décide de faire une communication au Congrès de la société française d'Archéologie sur une antique chapelle (La chapelle Saint Martin au Mont Beuvray) au sujet de la christianisation du pays éduen. Il retourne alors au Beuvray pour prendre d'autres notes. Il découvre ce qu'il pense être alors le talus d'un camp romain (en réalité un nemeton) au sommet du Beuvray près de la chapelle. Il se documente et envisage, contre l'opinion unanime de la Société éduenne, de situer Bibracte au Beuvray et non à Autun. La publication de son Essai sur le système défensif des Romains dans le pays éduen entre la Saône et la Loire dans lequel il expose ses convictions ne lui vaut que les sourires des membres de la société d'archéologie. C'est l'intérêt de l'empereur Napoléon III pour les batailles de la Guerre des Gaules qui va accélérer les choses. En effet, Bulliot va recevoir la visite d'un officier, nommé Stoffel, chargé par l'empereur d'effectuer des fouilles sur la victoire romaine contre les Helvètes. Bulliot lui fait alors part de ses convictions quant à la situation de Bibracte. L'officier lui porte peu d'intérêt, mais il confie à un autre membre de la Société éduenne, Xavier Garenne, la mission d'effectuer des sondages au Beuvray. Parallèlement, le propriétaire des terres, le vicomte d'Aboville effectue aussi ses propres recherches qu'il montre à l'archevêque de Reims, lui aussi membre de la Société éduenne, et ami de Bulliot (malgré leurs divergences sur la question de Bibracte). Intéressé par ces fouilles, ce dernier va en faire part à l'empereur. C'est ainsi qu'en 1867, Napoléon III missionne Bulliot pour des recherches au Beuvray en lui allouant des fonds.

Bulliot fouillera le site de 1867 à 1905, levant tous les doutes quant à la situation de Bibracte. Son neveu Joseph Déchelette, qu'il initie aux fouilles, continuera les travaux jusqu'en 1907 comparant Bibracte à d'autres sites d'Europe tels que Strakonice en Bohême, Manching en Allemagne et Velem-Zenst-Vid en Hongrie, ce qui fera de lui l'un des précurseurs dans l'unification culturelle du monde celte et de la civilisation des oppida.

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