Place Fontette - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Les grandes opérations d'urbanisme de l'époque classique

Projet du Palais de Justice, 1788. Fonds normands (BM Caen)
Tramway de la ligne 2 vers 1902

En 1752, Louis XV nomma le baron de Fontette intendant de la Généralité de Caen. S’inscrivant dans le courant de rénovation urbaine du XVIIIe siècle en France, le représentant du roi, très au fait des questions d’urbanisme, décida d’aérer la ville. Il participa au réaménagement de la place Saint-Sauveur dont les anciennes bâtisses médiévales avaient été détruites pour permettre aux classes les plus aisées de construire de beaux hôtels particuliers sur un nouvel alignement. Moins présente dans l’esprit des Caennais d’aujourd’hui et pourtant tout aussi voire plus importante que le réaménagement de la place Saint-Sauveur, la création de la place Fontette fut une vraie révolution dans le dispositif urbain de la cité.

L'intendant décide en effet de créer une nouvelle entrée à l'ouest de la ville. Il fait raser les remparts et combler les fossés. Il en profite pour proposer en 1755 un arrangement réglant le conflit qui oppose l'abbaye aux Hommes et la ville au sujet de la propriété des terrains situés entre les murailles de la ville et celles de l'abbaye. La ville reconnait la propriété de l'abbaye sur les terrains situés entre la tour Chastimoine et la porte Saint-Étienne ; mais en contrepartie, une rue rectiligne est percée en 1756 depuis la place des Petites Boucheries à travers les jardins de l’Abbaye aux Hommes afin de détourner le trafic de la rue Saint-Martin. La partie sud de ce nouvel axe, qui est appelé chemin neuf, puis rue Saint-Benoît (actuelle rue Guillaume-le-Conquérant depuis 1825), est lotie par les moines de Saint-Étienne, tandis que la partie nord est lotie par la ville. Au bout de cette nouvelle voie, on aménage une place octogonale, nommée place Fontette à partir de 1763. Les rues Saint-Pierre et Écuyère sont alignées et élargies afin de permettre un accès direct et rapide au centre de la ville. Dans la rue Écuyère, des lucarnes datées de 1750 et des agrafes de style rocaille permettent de relier ces travaux au règne de Louis XV.

À l'emplacement des anciens fossés, on éleva deux pavillons d'entrée : au sud, celui des moines achevé en 1758 (4 place Fontette) et, au nord, celui de la ville terminé 15 ans plus tard (2 place Fontette). En 1777, le Ministère de la Guerre décida de transformer ce dernier en caserne pouvant recevoir 200 hommes (afin de mettre l'armée à l'écart de la population mais tout en la maintenant à proximité en cas d'émeute). Les deux pavillons devaient être à l’origine reliés par un arc de triomphe ; le projet, trop coûteux, fut abandonné.

À partir de 1783, on éleva le palais de justice de Caen au nord de la place. La façade ne fut achevée qu'aux environs de 1809. En 1840, les colonnes, trop fragiles, doivent être restaurées ; en 1847, le perron en granit de Vire et les grilles sont installés ; enfin en 1849, deux bas-reliefs de Léon Falconnier sont installés sur la façade principale.

Page générée en 0.254 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise