Protection des oiseaux - Définition

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Introduction

L'extinction de la Rousserolle obscure de Laysan fut causée par la destruction de son habitat

La protection des oiseaux est un champ de la biologie de la conservation qui traite des espèces d'oiseaux menacées. Des déclins des populations, voir d'extinction, ont été observés pour plusieurs espèces depuis les années 1850 pour de multiples raisons. Les gouvernements, et de nombreuses associations caritatives, travaillent à la protection des oiseaux de diverses manières, comme la loi, la protection et la restauration des sites, et l’élevage de populations captives dans la perspective de leur réintroduction.

Les efforts menés par les différents partenaires ont permis en 2004, que seize espèces d’oiseaux qui auraient disparu sans mesures conservatoires, soient toujours existantes.

Techniques de conservation

Les scientifiques et professionnels de la conservation ont développé de nombreuses techniques de protection. Celles-ci ont eu des succès divers.

La multiplication en captivité

La multiplication en captivité (conservation ex-situ) a été employée dans beaucoup d’exemples de sauvegarde des espèces en voie d’extinction. L’objectif principal est d’établir une population viable dans les zoos ou les centres de reproduction, afin de préparer une réintroduction future dans le milieu naturel. Les populations en captivité sont également une assurance de pérennité pour les espèces sauvages en voie d’extinction ou interviennent comme dernier recours si la conservation dans le milieu naturel est impossible. La multiplication en captivité a permis de sauver un certain nombre d’espèces de l’extinction ou de réintroduire des espèces disparues dans un lieu précis, on peut citer par exemple celui du Condor de Californie dont l’espèce déclina jusqu’à moins de trente individus ou celui de la réintroduction du Vautour fauve dans les Causses. Dans le but de sauver le Condor de Californie, la décision fut prise en 1985 de capturer tous les individus quand la population sauvage tomba à 9 condors. Le dernier condor volant en liberté fut capturé en 1987. En 1992, les premiers condors élevés en captivité furent réintroduits dans la nature en Californie, alors que la population captive s'élevait à 52 individus. Le programme de reproduction a permis de remonter la population de 22 individus en 1987 à 273 en 2005 et à 299 en avril 2008. Un exemple encore plus impressionnant est celui de la Crécerelle de Maurice, qui est passée de seulement quatre individus en 1974 à 800 en 2006. Des problèmes de diversité génétique se posent cependant.

Réintroduction et déplacements (délocalisations)

La réintroduction de populations captives à des fins de multiplication peut avoir lieu afin de préserver le niveau des populations sauvages des espèces en danger. Ces réintroductions peuvent avoir pour objectif la création de nouvelles populations ou la réintroduction d’espèces éteintes dans le milieu sauvage. Les réintroductions permirent de faire passer les populations sauvages de la bernache néné (bernache de Hawaii) de 30 oiseaux à plus de 500. La crécerelle de Maurice a été réintroduite avec succès suite à un programme de multiplication en captivité. Les réintroductions peuvent être très difficiles et échouent souvent si leur préparation est insuffisante, car les individus nés en captivité perdent les aptitudes liées à la connaissance de la vie sauvage. Elles peuvent également échouer si les causes à l’origine du déclin n’ont pas été traitées. Les tentatives de réintroduire l'Étourneau de Bali dans son milieu naturel a échoué car le braconnage continuait.

Des espèces totalement éteintes dans le monde sauvage ont été réintroduites, comme le paon vert (Pavo muticus) de Tenasserim en Malaisie. Cependant, dans certains cas, une sous-espèce inadéquate fut réintroduite et il existe toujours une controverse pour savoir quelle fut la forme utilisée : malaisienne, javanaise ou de Tenasserim. Il est possible que les oiseaux choisis pour les dernières réintroductions ne correspondent pas à l’espèce d’origine. Des articles dans la presse locale avaient en effet prétendu faussement que la forme malaisienne éteinte était génétiquement identique à la forme sauvage vivant à Java, alors que les deux sous-espèces sont en fait génétiquement différentes. Les images des oiseaux prises près du zoo de Melaka ne correspondent à aucune de ces deux formes, au lieu de cela les oiseaux semblent identiques à une sous-espèce plus mate, le Paon vert P. m. Spicifer. Malgré cela, les images ont été identifiées comme celle d’une sous-espèce en danger, voire éteinte connue sous le nom de paon vert de Tenasserim, qui est cousine du Spicifer. Les tests ADN, effectués en comparaison avec des peaux conservées dans les musées, ont cependant montré que les oiseaux réintroduits correspondaient à des oiseaux qui vécurent là, de telle sorte que soit le Spicifer/Tenasserim fut aussi retrouvé en Malaisie, soit les deux formes furent employées lors de la réintroduction.

Les délocalisations visent à introduire des populations d’espèces menacées dans des habitats appropriés qu’elles ne peuplent pas encore. Il y a plusieurs raisons de le faire : la multiplication des populations offre une garantie en cas de désastre, et, dans beaucoup de cas les populations originales sont menacées dans leur habitat habituel. Une délocalisation célèbre fut celle du kakapo de Nouvelle-Zélande. Ces grands perroquets incapables de voler ne pouvaient pas faire face aux prédateurs introduits dans leur dernier habitat sur l’île Stewart. Ils ont été déplacés vers de plus petites îles au large qui avaient été vidées des prédateurs. A partir de là, un programme de redressement est parvenu à maintenir et au final à augmenter leur nombre.

Protection de l’habitat

La destruction de l’habitat est la menace la plus sérieuse pour la plupart des espèces d’oiseaux. Les organisations de conservation et les organismes gouvernementaux travaillent à la protection des zones naturelles. Ceci passe par l’achat de zones de conservation particulièrement importantes, leur mise en réserve ou leur déclaration comme parc national ou zone protégée. Ceci comprend aussi l’établissement d’une législation empêchant les propriétaires fonciers d’entreprendre des pratiques foncières préjudiciables, ou en les payant pour qu’ils n’en entreprennent pas. Les objectifs de protection des habitats (pour les oiseaux et autres animaux et plantes menacés) entrent souvent en conflit avec d’autres intérêts, tels que ceux des propriétaires fonciers et des entreprises, qui voient ces restrictions comme préjudiciables à leurs activités. Les plans de protection d’un habitat crucial pour la chouette tachetée d’Amérique du Nord nécessitent la protection de grands secteurs de forêt primaire à l’ouest des États-Unis. Ces plans furent contestés par les compagnies forestières arguant que cela occasionnerait du chômage et des profits en baisse.

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