Durant le mois de juillet se déroule la fête du temple ou Râthayâtra - parfois nommée Gundichayâtra d'après le nom du temple où se termine la procession le Gundicha Mandir ou Ghoshayâtra, la procession des chars à Purî. Remontant au Xe ou XIe siècle, la fête des chars est soit la commémoration de l'épisode des Purana où Arjuna enlève Subhadra, la sœur de Krishna dans un char, soit une réminiscence des temps bouddhiques du Kalinga où étaient célébrés les trois joyaux du bouddhisme : le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Le Râthayâtra offre d'ailleurs quelque ressemblance avec la Perahara, la fête où la relique de la dent de Bouddha conservée à Kandy, au Sri Lanka, est portée en procession sur un éléphant dans les rues de la ville, ce qui conforte l'identification de Dantapura à Purî.
Les festivités commencent par la construction des trois grands charriots, le troisième jour de la quinzaine lumineuse de Baisakha (le troisième jour après la nouvelle lune en mai), suivi du bain cérémonial le jour de pleine lune de Jyestha (juin - juillet) et la fête, proprement dite, débute le deuxième jour de la quinzaine lumineuse d'Ashadha et se termine avec le voyage de retour des divinités après un séjour d'une semaine au temple de Gundicha.
Le cortège divin, connu sous le nom de « Pahandi Bije », commence lorsque les déitiés sortent du temple pour être installées sur leur chariot, accompagnées par le rythme des cymbales et des tambours et par les chants dévotionnels. Une fois en place dans leur charriot respectif, accompagnées de leurs véhicules Garuda, Basudeva et Jayadurga, de leurs conducteurs Daruka, Matali et Arjuna, de leurs drapeaux Trailokyamohini, Umnani et Nadambika, le râja de Purî exécute le Chhera Pahanra - l'époussetage des charriots - avec une balayette dorée, puis commence la partie la plus importante de la cérémonie, la traction des charriots par les dévots sur la Bada Danda ou grand-rue, sur environ trois kilomètres, en direction du temple de Gundicha, Balabhadra en avant, suivie de Subhadra tandis que Jagannâtha ferme la route. L'épreuve de la traction des charriots est censée effacer tous les péchés et permettre la réalisation de tous les vœux.
Le Râthayâtra n'est pas complet sans le voyage de retour des déités au temple principal, le Bahudayâtra, qui a lieu dix jours plus tard et se déroule de manière identique.