Introduction
Le RQ-2 Pioneer est un drone développé en collaboration entre les États-Unis et Israël. Répondant à une demande de l’US Navy, c’est le premier drone tactique (TUAV) entré en service dans les forces armées des États-Unis.
Origine
Impressionnée par les résultats obtenus au début des années 1980 par l’armée israélienne avec ses drones, l’US Navy décida en 1985 de faire l’acquisition de systèmes similaires, initialement pour le réglage d’artillerie des croiseurs de la classe Iowa et pour les besoins tactiques de l’US Marine Corps. Une campagne d’essais comparatifs fut donc organisée entre le Pacific Aerosystems Heron et un drone développé par Israel Aircraft Industries en 1984 à partir du Scout. Ce dernier ayant été retenu IAI a constitué à Hunt Valley, dans le Maryland, une coentreprise avec AAI Corp, la Pioneer UAV, Inc.
Le Pioneer étant considéré comme un appareil intérimaire destiné à une évaluation opérationnelle préparant la définition d’un système spécifiquement américain, le programme n’a pas suivi les règles habituelles d’achat du département de la Défense. 9 systèmes complets (8 drones par système) furent achetés début 1986 pour environ 87,7 millions de dollars, sans dénomination officielle. C’est seulement en janvier 1997 que le département de la Défense des États-Unis créa la désignation Q pour identifier les drones, le Pioneer étant donc rebaptisé RQ-2A pour drone de reconnaissance 2.
Développements
- RQ-2A Pioneer : Première version fournie par Pioneer UAV, Inc, les livraisons débutant en juillet 1986. Très rapidement le programme a connu des difficultés, le processus de récupération des drones n’étant pas adapté et les systèmes électromagnétiques des navires américains générant de nombreuses interférences perturbant le système de contrôle du drone. Les accidents se multiplièrent donc (239 entre 1986 et 2002 selon une statistique de la FAA). Pour résoudre les nombreux problèmes de compatibilités et obtenir un équipement opérationnel l’US Navy dut finalement dépenser 50 millions de dollars pour amener ses 9 systèmes à un « niveau minimum acceptable ».
- RQ-2B Pioneer : L’utilisation satisfaisante du système Pioneer durant la première guerre du Golfe a finalement servi à pérenniser un équipement transitoire et le département de la Défense des États-Unis a approuvé la poursuite de son développement jusqu’en 2003, date prévue pour la mise en service de nouveaux systèmes. Outre l’achat régulier de pièces détachées pour maintenir la flotte de drones en service en état de vol, 30 drones supplémentaires ont été achetés durant l’année fiscale 1994 et livrés entre septembre 1995 et novembre 1996. Ces appareils dits de Configuration 2+ sont légèrement plus lourds, la capacité des réservoirs étant accrue. En novembre 1999 ont débuté les essais d’une nouvelle suite informatique (Version 11), l’avionique analogique d’origine étant remplacée par un équipement digital, couplé à un navigateur GPS et un système automatise de récupération du drone, utilisant soit un câble de freinage sut une piste classique soit un filet de récupération sur un navire. Cette version n’est donc plus assujettie à des contraintes visuelles pour l’atterrissage. Les essais ont été achevés en mai 2000. Entre temps le système Pioneer avait passé le cap des 20 000 heures de vol le 19 novembre 1999. Il semble que 33 RQ-2A aient progressivement été mis au standard RQ-2B.
- RQ-2C Pioneer : Il est apparu, en 2003, que le programme RQ-8 Fire Scout, devant remplacer le RQ-2 dans la Navy, serait beaucoup plus long que prévu. Il a donc été décidé une refonte de tous les RQ-2B en service, comprenant en particulier le montage du moteur rotatif UEL AR-741 équipant le RQ-7 Shadow, afin de prolonger la carrière des RQ-2 Pioneer de l'US Navy jusqu’en 2015.