René Descartes | |
Philosophe et Scientifique | |
Époque Moderne | |
René Descartes, d'après Frans Hals. | |
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Naissance | 31 mars 1596, La Haye en Touraine, Royaume de France |
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Décès | 11 février 1650, Stockholm, Suède |
École/tradition | Rationalisme, inspirateur du Cartésianisme |
Principaux intérêts | épistémologie, métaphysique, physique, optique, mathématiques, morale, psychologie, biologie |
Idées remarquables | Cogito, doute méthodique ou hyperbolique, morale par provision, dualisme de l'âme et du corps |
Influencé par | Platon, Scepticisme, Anselme, Scolastique, Nicolas de Cues, Suárez, Bacon, Montaigne, Mersenne |
A influencé | Arnauld, Pascal, Nicole, Locke, Spinoza, Malebranche, Leibniz, La Mettrie, Kant, Fichte, Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Bergson, Guéroult, Sartre, Levinas, Alquié, Merleau-Ponty, Jean-Luc Marion |
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René Descartes, né le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine (localité rebaptisée Descartes par la suite) et mort à Stockholm dans le palais royal de Suède le 11 février 1650, est un mathématicien, physicien et philosophe français. Il est considéré comme l'un des fondateurs de la philosophie moderne : il théorise le cogito, fondant ainsi le système des sciences sur le sujet connaissant face au monde qu'il se représente. En physique, il est considéré comme le fondateur du mécanisme, et en mathématiques, de la géométrie analytique. Toutefois, certaines de ses théories ont par la suite été contestées (théorie de l'animal-machine) ou abandonnées (théorie des tourbillons ou des esprits-animaux). Sa pensée a pu être rapprochée de la peinture de Nicolas Poussin pour son caractère clair et ordonné.
Sa méthode philosophique et scientifique, exposée à partir de 1628 dans les Règles pour la direction de l'esprit, puis dans le Discours de la méthode en 1637, affirme constamment une rupture par rapport à la scolastique enseignée dans l'Université. Elle se caractérise par sa simplicité (Descartes la résume en peu de règles, quatre en tout dans le Discours de la méthode) et prétend rompre avec les interminables raisonnements scolastiques. Elle prend pour modèle la méthode mathématique, cherchant à remplacer la syllogistique aristotélicienne utilisée pendant tout le Moyen Âge.
Descartes se rallie au système cosmologique copernicien qui a révolutionné la science, à l'instar de Galilée ; mais, par peur de la censure, il « avance masqué » (larvatus prodeo), diluant ses idées nouvelles sur l'homme et le monde dans ses pensées métaphysiques, qui révolutionneront à leur tour la philosophie et la théologie. L'influence de Descartes sera déterminante sur tout son siècle : les grands philosophes qui lui succèderont développeront leur propre philosophie par rapport à la sienne, soit en opposition (Hobbes, Pascal, Spinoza, Leibniz), soit en accord (Arnauld, Malebranche).
Descartes affirme un dualisme radical entre l'âme (la res cogitans, la pensée) et le corps (la res extensa, l'étendue). Il radicalise sa position en refusant d'accorder la pensée à l'animal, le concevant comme une « machine », c'est-à-dire un corps dépourvu d'âme. Cette théorie sera critiquée à l'époque des Lumières, notamment par Voltaire, Diderot et Rousseau.