Révolution copernicienne - Définition

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Suites de la révolution copernicienne

Naissance de la science moderne et autonomie de la science

La controverse ptoléméo-copernicienne a vu s'affronter les points de vue des scientifiques (astronomes, mathématiciens et physiciens) et des théologiens avec des tensions sans précédent, au sujet de l'interprétation des Écritures saintes, et des passages cosmologiques de la Bible. Le cas de Galilée en particulier a montré que les scientifiques avaient besoin d'une certaine autonomie par rapport aux autorités ecclésiastiques pour effectuer leurs recherches. La révolution copernicienne a vu ainsi, avec la naissance de la science moderne, apparaître le principe d'autonomie de la science.

Changement de configuration du savoir

Le philosophe Michel Foucault, dans les mots et les choses, identifie un changement dans la configuration du savoir (épistémè), qui s'est produit selon lui entre le milieu du XVIIe siècle (époque de Descartes et Pascal) et 1825 environ.

Rejet de la métaphysique par les idéologies

Après cette période de mise en doute de la métaphysique, la période qui suivit la Révolution et l'Empire vit l'émergence de philosophies matérialistes, quelquefois franchement idéologiques.

Dans les années 1820, au XIXe siècle, et dans la première moitié du XXe siècle s'est développée la doctrine du saint-simonisme, du nom de Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (en abrégé Saint-Simon, à ne pas confondre avec le duc de Saint-Simon, le célèbre mémorialiste de Louis XIV).

Le comte de Saint-Simon prétendait remplacer Dieu par la loi universelle de la gravitation. Dans sa lettre d'un habitant de Genève à ses contemporains (1803), il fit référence à Isaac Newton, comme le symbole du scientifique idéal, élevant une sorte de culte aux scientifiques.

Cette doctrine connut un certain succès, sous la forme de la philosophie des réseaux, selon Pierre Musso.

La doctrine de Saint-Simon inspira un certain nombre d'idéologies matérialistes, comme le positivisme (Auguste Comte), le marxisme, ...

Auguste Comte parla d'une loi des trois états, faisant passer l'humanité de l'âge théologique, à l'âge métaphysique, puis à l'âge positif. Il est intéressant de rapprocher cette loi des trois états des bornes chronologiques indiquées par Michel Foucault:

  • Le milieu du XVIIe siècle correspond aux méditations métaphysiques (ou méditations sur la philosophie première) de Descartes (1641),
  • L'année 1825 correspond à la mort de Saint-Simon.

Selon Auguste Comte, l'astronomie était la première science à parvenir à l'état positif.

Repentance de l'Église

Lors de la conclusion des travaux de la commission d'étude de la controverse ptoléméo-copernicienne en 1992, l'Église a officiellement reconnu ses erreurs dans l'affaire Galilée.

Le cardinal Poupard, président de la commission, a déclaré :

« C'est dans cette conjoncture historico-culturelle, bien éloignée de notre temps, que les juges de Galilée, incapables de dissocier la foi d'une cosmologie millénaire, crurent, bien à tort, que l'adoption de la révolution copernicienne, par ailleurs non encore définitivement prouvée, était de nature à ébranler la tradition catholique, et qu'il était de leur devoir d'en prohiber l'enseignement. Cette erreur subjective de jugement, si claire pour nous aujourd'hui, les conduisit à une mesure disciplinaire dont Galilée « eut beaucoup à souffrir ». Il faut loyalement reconnaître ces torts, comme vous l'avez demandé, Très Saint-Père. »

Le pape a déclaré dans son discours lors de la conclusion des travaux de la commission :

« Ainsi la science nouvelle, avec ses méthodes et la liberté de recherche qu'elle suppose, obligeait les théologiens à s'interroger sur leurs propres critères d'interprétation de l'Écriture. La plupart n'ont pas su le faire.
Paradoxalement, Galilée, croyant sincère, s'est montré plus perspicace sur ce point que ses adversaires théologiens. « Si l'écriture ne peut errer, écrit-il à Benedetto Castelli, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent, et de plusieurs façons ». On connaît aussi sa lettre à Christine de Lorraine (1615) qui est comme un petit traité d'herméneutique biblique. »
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