De nombreuses études ont montré que le rutoside était capable de piéger les radicaux libres, d’être doté d’une puissante activité anti-oxydante, d’avoir des effets anti-inflammatoires, d’avoir des propriétés anticancéreuses et de réduire la cytotoxicité de la lipoprotéine LDL (le mauvais cholestérol) oxydé. L’activité anti-oxydante du rutoside est du même ordre de grandeur que celle du quercétol, elle est moindre que celle du myricétol et supérieure à celle du kaempférol. :
Myricétol > Quercétol, Rutoside > Kaempférol
Sawa et als.(1999) ont montré que la puissante activité de piégeur de radicaux libres in vitro du rutoside pourrait jouer un rôle dans la protection contre quelques cancers.
Une étude de Koda et als. (2008)a établi que le rutoside avait un effet protecteur contre les déficits de mémoire spatiale induite chez le rat par la perte de cellules pyramidales de la région CA3 de l’hippocampe.
Seule une petite fraction (17%) du rutoside est absorbée dans l’intestin grêle, le reste (83%) passe dans le colon où il est métabolisé. Le rutoside y est d’abord déglycolisé en quercétol. Les bactéries de la microflore du colon clivent aussi le rutoside et le quercétol en acides phénylacétiques (acide 3,4-dihydroxyphénylacétique 3,4DHPAA, acide 3-hydroxyphénylacétique 3HPAA), ainsi qu’en formate, acétate, butyrate, etc. et divers produits intermédiaires tel le phloroglucinol. La bactérie fécale responsable du clivage du rutoside a été identifiée comme étant Eubacterium ramulus.
Une fois absorbés, ces métabolites sont conduits par le sang dans le foie et les reins où ils subissent une méthylation et une glucuronisation.
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Les métabolites en acides phénylacétiques ont une moindre activité anti-oxydante que les composés dont ils sont issus. De plus, seul le 3,4DHPPAA montre une activité antiproliférative sur les cellules du cancer du colon et de la prostate..
De nombreuses études épidémiologiques ont montré que la consommation régulière de fruits et légumes riches en flavonoïdes était clairement liée à une diminution des risques de maladies cardiovasculaires, neurologiques et cancéreuses. L’identification des principes actifs permettra de passer de la diététique aux utilisations thérapeutiques. Mais pour l’instant, la majorité des études étant des tests biochimiques in vitro ou des études de pharmacologie animale, les essais chez l’homme trop rares ne permettent pas d’établir la réelle efficacité clinique des composés flavonoïques.
Une étude de Bamigboye et Hofmeyr (2006) a montré que la prise de comprimés de rutoside par des femmes enceintes pouvait améliorer les symptômes associés aux œdèmes des membres inférieurs et aux varices. Une réduction de l’œdème de la patte a aussi été obtenue chez la souris souffrant d’arthrite septique. L'efficacité du composé pourrait provenir d'une inhibition de la production de NO par les macrophages et de la prolifération des lymphocytes T.
Une étude pilote a montré les effets bénéfiques de la prise orale de rutoside et d’acide ascorbique sur le purpura progressif pigmenté.
Jean Bruneton résume les utilisations thérapeutiques du rutoside, seul ou associé (esculoside, citroflavonoïdes, acide ascorbique, etc.) en quatre types d’emplois :
Rutoside et dérivés sont parfois associés à des alcaloïdes (ex. : vincamicine) dans des spécialités proposées pour améliorer certains symptômes au cours du déficit intellectuel pathologique du sujet âgé ».
Le rutoside est utilisé dans les industries chimique, cosmétique et d'aliments pour animaux comme pigment naturel et conservateur alimentaire.