Les Saïmiris sont les 5 espèces de petits singes du genre Saimiri.
Quelques espèces de primates, comme le Gélada d’Éthiopie et le Mandrill du Gabon, affectionnent la vie en vaste communauté. Un tel comportement se retrouve aussi chez le saïmiri (genre Saimiri), le plus grégaire des singes du Nouveau Monde. Il évolue en troupes de 30 à 70 membres, certaines incluant parfois plusieurs centaines individus. Ce gabarit léger de moins d’un kilo illustre bien les avantages alimentaires et sécuritaires liés au grégarisme. De nombreux éclaireurs facilitent le repérage des aliments. Les guetteurs détectent la présence des prédateurs (rapaces) et poussent des cris aigus en cas de danger imminent. Ces cris d’alarme servent également pour signaler l’intrusion d’une bande rivale sur le site d’alimentation.
Cette pile électrique ne s’arrête presque jamais et mérite bien son surnom de singe-écureuil. C’est un régal pour l’observateur … mais pas pour le scientifique qui veut l’étudier, surtout lors des longues migrations saisonnières ! Il marche, court, saute à tous les niveaux de la forêt en ordre dispersé et les membre s’activent de façon désynchronisé. Le saïmiri se déplace sur quatre pattes dans la canopée et se déplace par bonds dans les strates inférieures. Il urine sur ses pieds et ses mains à la fois pour améliorer son « grip » (pouvoir accrochant) et pour déposer son odeur.
Le groupe largement déployé inspecte feuille par feuille chaque arbre en quête d’arthropodes. Le saïmiri capture ses proies à la vitesse de l’éclair et rate rarement sa cible. Lors de la saison humide, ce maître insectivore est suivi à la trace par divers oiseaux, comme l’opportuniste milan bidenté (Harpagus bidentatus) et les grimpars (famille des dendrocolaptidés), qui profitent du dérangement occasionné par la troupe pour gober les insectes qui s’envolent. Les dents fines du saïmiri et son intestin court sont faits pour croquer et digérer les insectes et les petits fruits mûrs (figues). Le nectar constitue une nourriture d’appoint importante chez ces primates.
Le saïmiri a une fourrure grise à olivacée avec des teintes noires et dorées. Sa petite tête ronde caractéristique présente un masque oculaire blanc et un museau noir. C’est pour cette raison que les Allemands le surnomment le « petit singe à tête de mort ». La longue queue verdâtre est noire sur sa moitié terminale et plus touffue à son extrémité : elle est préhensile chez les enfants mais ne l’est plus à l’âge adulte. Le mâle diffère peu de la femelle sauf au niveau des dents, le mâle ayant des canines supérieures longues, effilées et sillonnées, séparées par un large diastème alors que celles des femelles sont plus courtes et séparées par un diastème étroit (le dimorphisme sexuel affecte aussi les canines inférieures et les prémolaires inférieures). Svelte et gracile, actif et curieux, agile et malin, le saïmiri possède le plus gros cerveau pour un être vivant, proportionnellement à sa taille, et sa boîte crânienne est allongée (dolichocéphalie). À la naissance, du fait d’une période de gestation étendue, le petit pèse 17% de son poids adulte et son développement cérébral est déjà bien avancé.