Montréal a reçu de 47 cm (aéroport PET) à 54 cm(centre-ville) de neige et Québec 44 cm, mais les régions de la Réserve faunique des Laurentides et des communautés de la Gaspésie ont reçu près du double. Les quantités les plus importantes se sont retrouvées le long d'une ligne qui va juste au nord-ouest de Montréal vers la région entre Québec et le Saguenay puis vers la Gaspésie. Une seconde zone importante a effecté l'Estrie près de la frontière des États-Unis et la Montérégie. Parmi les stations qui ont rapportés le plus de neige au cours de la tempête : Lac Saint-Denis a reçu 80,5 cm, Mont-Apica 80,2 cm, Lac-Jacques-Cartier (Réserve faunique des Laurentides) 69,9 cm, Ouimet (Gaspésie) 76,2 cm, Saint-Éleuthère (Kamouraska) 74,2 cm et Upton (Montérégie) avec 72,6 cm.
La neige et les vents ont formé des congères atteignant par endroit le second étage des maisons et les routes sont devenues impraticables. Seules les motoneiges et quelques personnes s'aventurant en ski de fond ou en raquettes à neige pouvaient circuler. Les écoles ont été fermées, les déplacements routiers, ferroviaires et aéronautiques ont été interrompus, les activités économiques grandement dérangées et la vie sociale s'est résumée à rester à la maison en famille. De nombreux bris par les vents violents, comme des toitures emportées, sont signalés et les bris aux fils de transport de l'électricité ont privé de courant certaines régions jusqu'à 10 jours. On dénombre trente morts à la suite de la tempête, la plupart de malaises cardiaques en déneigeant, dont 17 dans la région de Montréal.
Le Métro de Montréal roulant sous terre n'a pas été affecté par la tempête et les autorités de la ville ont décidé de le laisser en fonction au cours de la nuit du 4 au 5 mars pour aider aux déplacements. C'était la première fois que le Métro roulait ainsi 24 heures sur 24 et cela ne s'est reproduit que le 31 décembre 1999 pour le passage du millénaire. Les autobus étaient immobilisées par centaines en surface et les occupants durent attendre des heures pour être rescapés par des motoneigistes ou bien ils ont dû se réfugier dans les maisons avoisinantes. Dans la partie Est de la ville de Montréal, encore agricole à cette époque, des chauffeurs d'autobus ont été abrités à la ferme. L'entraide a été importante partout au Québec et plusieurs anecdotes ont été rapportés de gens venant en aide aux personnes isolées par la neige.
Les journaux suspendirent leur parution durant deux jours. Le Club de hockey Canadien a dû reporter une de ses rencontres au Forum ce qui constituait une première en plus d’un demi-siècle. Les camions de déneigement de la ville de Montréal ont dû effectuer jusqu'à 500 000 chargements afin de déblayer les rues embourbées. Des quantités proportionnelles à leur réseau routier ont dû être enlevées dans les autres villes. Les automobiles stationnées ou abandonnées le long des rues ont rendu ce travail plus long car les employés devaient les repérer en plongeant des perches dans la neige avant le passage des souffleuses à neige.
Coïncidence, le même jour que la tempête, le Premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, se marie avec Margaret Sinclair. Il n'a cependant pas eu à craindre le mauvais temps car cela s'est passé sous le ciel plus clément de Vancouver.