Toxicité des munitions - Définition

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Le cas du plomb

Durant les guerres, certaines zones ont reçu un grand nombre de balles de plomb provenant des cartouches de fantassins et des obus à balles (jusqu'à un million d'obus tirés par jour à Verdun).
Les amorces de la presque totalité des milliards de munitions tirées depuis 150 ans étaient constituées de fulminate de mercure, puis d'Azoture de plomb. Elles ont pu - localement - contribuer à polluer le sol et les écosystèmes.

En 2004, des analyses réalisées à l'initiative de l'ONF et portant sur 90 échantillons de foies de sangliers provenant de la forêt de Verdun (anciens champs de bataille et polémosylvofacies) ont montré que 11% des échantillons contenaient une teneurs en plomb supérieure à la norme européenne concernant les substances indésirables pour les animaux d'élevage (jusqu'à 12 fois le seuil autorisé...).

Sur ces mêmes zones (les forêts sont des lieux chassés et ont souvent été concernées par les guerres) ou ailleurs, à chaque saison de chasse, et lors de chaque guerre (ou lors d’exercices en extérieur), ce plomb s’est accumulé dans l’environnement. Le plomb des grenailles de chasse et de ball-trap s'est accumulé sous des formes dangereuses pour les oiseaux d’eau et leurs consommateurs dans les forêts, sur leurs lisières, dans les champs et surtout dans les zones humides, dont le nombre et la surface a par ailleurs beaucoup diminué, forçant les oiseaux à s'y concentrer.

Plusieurs cas sont à différentier concernant leurs causes et impacts :

  1. Les munitions d’exercice. Elles concernent surtout des terrains militaires (champs de tir..) et des zones circonscrites.
  2. La grenaille de plomb issue du ball-trap (elle est a priori la plus facile à localiser, à inerter et éventuellement à récupérer);
  3. Les munitions de guerre, dispersées, munitions non explosées ; Dans cette catégorie figure le cas particulier des munitions chimiques ;
  4. Les stocks de munitions de guerre non utilisées ou récupérées lors du désobusage ou du déminage. ce sont souvent des munitions enfouies ou immergées. Si elles sont anciennes, en raison de leur corrosion et du risque d'explosion (ou de fuites s'il s'agit d'armes chimiques), elles sont difficiles à déplacer, démanteler et à recycler ;
  5. Les munitions de chasse à balle ou à grenaille de plomb, de bismuth ou d’autres métaux toxiques très présentes dans toutes les zones humides très chassées, assimilables à des déchets toxiques et/ou dangereux en quantité dispersées, difficiles à récupérer.
  6. Les balles issues de munitions de guerre et autres billes de plomb dispersées par les obus Shrapnel; Ces munitions sont difficiles à récupérer.

L'accumulation de ce plomb peut encore être source de saturnisme chez les animaux sauvages (et donc probablement chez les consommateurs de gibier vivant ou ayant antérieurement vécu sur des zones à risque), des décennies ou siècles plus tard.

Munition de tir sportif, et d'entrainement en salle

La récupération des projectiles est aisée en salle (balles et/ou diabolos de carabine ou pistolet à air comprimé), mais parfois plus délicate lorsque le projectile se pulvérise sur une surface dure (tirs sur cibles métalliques) ou en extérieur . Par ailleurs, les ogives semi-blindées comportent à leur base une surface non protégée qui, sous l'influence de la chaleur et de la pression de l'explosion de la charge propulsive tend à se vaporiser ou à disperser de fines particules de plomb et d'autres substances toxiques. D'où la nécessité impérative d'un nettoyage efficace et régulier des salles de tir.
Des risques existent donc pour la santé. Ceux-ci peuvent être quelque peu atténués par l’usage généralisé de munitions alternatives. Les systèmes d’aération à flux laminaire sont efficaces pour protéger le tireur, mais que deviennent les vapeurs nocives généralement non filtrées et envoyées à l’extérieur ? Aux États-Unis, l'USEPA et la National Rifle Association préconisent la récupération et le recyclage du plomb dans les centres de tir (Sever, 1993). La fonte du plomb pour recyclage n’est cependant pas sans risque, ni sans produire des déchets toxiques.

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