Toxicité des munitions - Définition

Source: Wikipédia sous licence CC-BY-SA 3.0.
La liste des auteurs de cet article est disponible ici.

Munitions militaires

On peut distinguer la toxicité des armes chimiques (faites pour être toxique) et celle des munitions dites "conventionnelles" qui contiennent aussi des toxiques.

Munitions chimiques : Pour les obus non explosés trouvés après 1918, les démineurs redoutent toujours une fuite des gaz de combat qu'elles peuvent contenir.
Ces produits sont encore actif dans la plupart des cas, même près de 100 ans après l'armistice de 1918 (fin 1918, 1/3 environ des obus qui sortaient des chaînes de fabrication étaient des munitions chimiques !). Les toxiques présents dans ces obus sont surtout les « Clark I » ( chlorure de diphénylarsine ) et « Clark II » ( cyanure de diphénylarsine ) que les démineurs trouvent dans les obus dispersés dans les sols agricoles, urbains et forestiers, notamment dans les obus allemands « à croix bleue ». Les Français ont inventé et utilisé la vincennite (mélange de trichlorure d’arsenic, tétrachlorure d’étain, trichlorométhane (chloroforme) et d’acide cyanhydrique.
Toujours durant la première guerre mondiale, des composés organiques halogénés ont été utilisés comme toxiques de combats : ce sont par exemple le bromacétone, le sulfure d'éthyle dichloré (dit ypérite) et le trichloronitrométhane (ou chloropicrine). Des étaient ajoutés dans les munitions dont le chlorobenzène, tétrachlorure de carbone ; ils sont également toxiques.Hanslian Rudolf, Der chemische Krieg. Berlin, Mittler, 1927, p. 411). la plupart de ces produits sont toxiques à faible, voire à très faible dose De nombreux autres toxiques (neurotoxiques notamment) ont été développés ensuite, mais ils ne semblent que très rarement avoir été utilisés. Certaines de ces munitions peuvent aussi avoir été jetées dans l'environnement.

Munitions dites « conventionnelles » : elles sont sources de risque de pollution chronique ou aiguë.
À titre d'exemple :

  • chaque obus muni de sa douille contient deux amorces contenant chacune deux grammes de fulminate de mercure, soit un gramme de mercure toxique pur).
  • Tous les explosifs nitroaromatiques présentent une toxicité pour l'homme ou l'environnement et laissent des résidus toxiques qui contamineront l'environnement après leur détonation. (C'est un fait utilisé par les enquêteurs pour identifier les explosifs et leur provenance après un tir ou une explosion).Le nitrotoluène, le nitrobenzène et le nitrophénol, et moindrement le nitroanisol et de nitronaphtaline ont été utilisés dès la première guerre mondiale.
  • L'explosif le plus commun en 1914-1918 était l'acide picrique qui est toxique. L'enveloppe (chemise) des munitions et en particulier des obus est très robuste, mais non éternelle. L'oxydation des obus entraine la formation de picrates très instables (explosif) qui rendent ces obus de plus en plus dangereux avec le temps.
  • Les douilles étaient quant à elles remplies de nitrates (qui sans être toxique lorsque présent à faible dose, pose à des doses plus importantes de graves problèmes environnementaux dont eutrophisation voire dystrophisation des milieux)
  • Le cuivre, le cadmium, le zinc, le plomb, l'antimoine, en étaient des composants ou contenus classiques des munitions conventionnelles. Beaucoup d’obus allemands de la période 14-18 contenaient un fumigène à base d’arsenic pour permettre aux artilleurs de mieux repérer le point d’impact de l'obus et régler leur tir. L'arsine a été très utilisée dans les obus chimiques. Ce sont des polluants majeurs aux doses où ils sont présents dans ces munitions. De plus la toxicité de ces produits est synergiquement exacerbée.

Le mercure des amorces de munitions militaires est surtout lié à la période 14-18 et 39-45 en Europe, dont en Allemagne, Belgique et France (surtout dans la Zone rouge (séquelles de guerre) pour la France) et localement dans les autres pays en conflit, y compris sous la mer en Baltique.

D’autres pays dont le Viêt-Nam, le Laos et des pays du Moyen-Orient ont souffert et souffrent encore de graves séquelles de guerre liées aux munitions non explosées, ou aux munitions immergées.

Page générée en 0.084 seconde(s) - site hébergé chez Contabo
Ce site fait l'objet d'une déclaration à la CNIL sous le numéro de dossier 1037632
A propos - Informations légales
Version anglaise | Version allemande | Version espagnole | Version portugaise