Tracel de Cap-Rouge | |
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Pays | Canada |
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Ville | Québec |
Coordonnées | |
Franchit | la rivière du Cap-Rouge |
Fonction | pont ferroviaire |
Type | Pont à chevalets |
Longueur | 1 016 m |
Largeur | ? m |
Hauteur | 52 m |
Matériau | acier |
Construction | 1906-1908 |
Listes | |
Ponts remarquables • les plus longs • suspendus • à haubans • en arc • romains • cantilever | |
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Le tracel de Cap-Rouge, situé dans le quartier de Cap-Rouge à Québec (Québec), est un grand viaduc ferroviaire, du type pont à tréteaux (ou aussi pont à chevalets), achevé en 1908, encore en service.
Le mot français tréteau (anc. fr. trestel), issu du bas-latin transtillum (une "traverse"), passé en anglais sous la forme trestle, est devenu en français du Québec tressel ou plus couramment tracel, pour désigner un pont à tréteaux.
Les ponts à tréteaux (ou ponts à chevalets) sont très présents sur tout le continent américain, au point de symboliser les exploits des constructeurs de chemins de fer du XIXe siècle. Ils sont très connus dans le monde entier, grâce au cinéma qui exploite toutes les possibilités de spectacles vertigineux et d’acrobaties qu’ils peuvent suggérer. Ils ont d’abord existé en bois, puis sur tréteaux de fer extrêmement grêles et économes de matière, comme le fut le pont de Kinzua dans sa première version (1882), et souvent ensuite renforcés ou convertis en acier au début du XXe siècle. C’est à cette ultime génération de ponts élaborés, faisant appel aux nouvelles techniques du rivetage à chaud, des poutres en treillis et du fonçage à l’air comprimé qu’appartient le tracel de Cap-Rouge.
Le lit de la rivière étant particulièrement meuble, il a fallu recourir à la coûteuse et difficile technique du fonçage par caissons pressurisés pour établir des fondations solides sous les chevalets principaux.
Les ouvriers travaillaient dans des conditions très difficiles dans une chambre métallique sous pression, lestée par du béton : le caisson s'enfonçait peu à peu, verticalement, dans la vase et le sol alluvionnaire, à mesure que les ouvriers retiraient la matière boueuse. Deux tubes verticaux reliaient la chambre de travail aux sas situés en surface, l’un réservé à l’accès du personnel, l’autre pour l’évacuation des déblais.
Cette méthode est très semblable à celle pratiquée dans le même temps (1907) pour les travaux de passage sous la Seine de la ligne 4 du métro de Paris entre les stations Cité et Saint-Michel, et comparable à celle du fonçage des pylônes du pont de Brooklyn, un quart de siècle plus tôt.
Les documents d’époque montrent comment chaque rivet chauffé à blanc était lancé verticalement à l’aide d'une pince : un collègue attrapait au vol le rivet dans un entonnoir métallique avant de le renvoyer encore plus haut, à la pince, vers un autre ouvrier, et ainsi de suite, jusqu’à l’acheminer vers le lieu d'utilisation, où le rivet était posé à coups de masse : ce périlleux exercice demandait à coup sûr force et adresse.