Trichotillomanie - Définition

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Introduction

Trichotillomanie
Classification et ressources externes
CIM-10 F63.3
CIM-9 312.39
DiseasesDB 29681
MedlinePlus 001517
eMedicine derm/433  ped/2298

La trichotillomanie est un trouble caractérisé par l’arrachage compulsif de ses propres poils et/ou cheveux, entraînant une alopécie manifeste à la partie du corps touchée.

Étymologie

Le mot vient des termes grecs « trich » (cheveux), « tillo » (tirer) et « mania » (impulsion). Il fut utilisé pour la première fois en 1889 dans une étude de cas par le dermatologue français Hallopeau.

Causes

Les études n'ont pas encore montré de cause certaine.

Une mutation génétique impliquée dans la trichotillomanie aurait été identifiée mais cette piste reste à explorer.

Souvent la trichotillomanie apparaît après un traumatisme (arrachage focalisé, elle prend alors la fonction de focaliser l'attention consciente pour éviter les pensées anxiogènes), mais elle peut également commencer sans raison (arrachage automatique).

Il existe de nombreuses interprétations psychodynamiques puisque les cheveux sont associés à la féminité et la trichotillomanie est beaucoup plus présente chez les femmes.

La trichotillomanie peut être épisodique ou continue, d'intensité variable. La trichotillomanie est un comportement impulsif donc les sujets ne peuvent s'empêcher de toucher et d'arracher leurs cheveux (ou poils). Ils peuvent connaître des périodes sans rien arracher puis avoir une soudaine reprise inexpliquée.

Le stress (d'où l'expression populaire "avoir envie de s'arracher les cheveux" lorsque l'on se trouve dans une situation particulièrement désagréable), l'angoisse ou l'ennui peuvent provoquer des crises : le trichotillomane ne peut s'empêcher d'arracher pendant un certain laps de temps (de quelques minutes à quelques heures) où il est dans un état second, est comme dans une bulle et ne fait que cela. Il est très difficile pour un trichotillomane de sortir d'une crise.

Les cheveux, les cils, les sourcils et les poils de barbe sont le plus souvent concernés mais tous les poils du corps peuvent l'être (bras, jambes, poitrine). Certaines personnes, en particulier les enfants, peuvent aussi arracher les poils d’autres personnes ou d’animaux de compagnie. Souvent, les sujets atteints de trichotillomanie jouent et/ou ingèrent les poils arrachés (trichophagie).

La trichotillomanie est parfois considérée comme un TOC mais ce comportement, même s'il est compulsif, procure du plaisir (ce qui augmente la difficulté à arrêter), donc n'est pas tout à fait un TOC (des arguments neurologiques semblent aller dans ce sens). En réalité, certains auteurs s'accordent pour considérer que la trichotillomanie présente tous les critères d'une addiction comportementale (persistance du comportement malgré les conséquences psychologiques et sociales, plaisir lié à l'arrachage, existence de craving, pensées anticipatoires, soulageantes et permissives autour de l'arrachage...).

Prévalence

Il apparaît que l'épidémiologie de la trichotillomanie est extrêmement complexe à estimer. Ceci s'explique par plusieurs raisons. Tout d'abord, peu de trichotillomanes consultent spécifiquement pour ce trouble, et beaucoup d'entre eux ont plutôt tendance à consulter les dermatologues que les psychiatres. De plus, la trichotillomanie est fréquemment un symptôme accompagnant un trouble psychiatrique et pas forcément le trouble lui-même. Et enfin, il se trouve également que la définition même de la trichotillomanie et ses critères ne sont pas très bien précisés.

Tout ceci fait que l'épidémiologie de la trichotillomanie est extrêmement variable selon les études, les auteurs et les critères utilisés.

La trichotillomanie était d'ailleurs considérée comme assez rare jusqu'aux années 1990. Toutefois, le fait que les médias se soient intéressés à ce trouble semble avoir poussé les individus à consulter beaucoup plus qu'auparavant, provoquant une petite envolée des statistiques. Certains auteurs estiment la prévalence de la trichotillomanie chez les adultes d'au moins 18 ans à environ 1 cas pour 200 personnes.

Les estimations actuelles suggèrent que 3,5 % des femmes et 1,5 % des hommes aux États-Unis ont un épisode de trichotillomanie significatif au cours de leur vie.

La majorité des trichotillomanes commencent à tirer pendant l’enfance ou l’adolescence mais d'autres peuvent commencer à tout âge. Il semble que les très jeunes enfants sont davantage concernés, mais qu'ils peuvent plus facilement arrêter.

Actuellement, on considère que la trichotillomanie est relativement répandue. Ce trouble serait assez commun et toucherait, selon les études, environ 1 à 2% de la population.

Flessner et al. (2008) rapportent quant à eux une prévalence de 0,6% de la population générale. De plus, cette fréquence passe à 13 à 15% de la population si l'on considère les cas de trichotillomanie moins sévère, c'est à dire n'aboutissant pas à une perte de cheveux ou de poils significative.

On considère généralement que la trichotillomanie touche en grande majorité les femmes (environ 90% des cas), toutefois ce fait est à relativiser, les hommes pouvant plus facilement invoquer une calvitie naturelle ou se raser, et les femmes étant plus facilement disposées à consulter pour ce problème.

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