Trouble obsessionnel compulsif - Définition

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Épidémiologie

Pouvant apparaître pendant l'enfance ou à l'âge adulte avec une prévalence entre 1,5 et 2,5 %, le TOC est considéré comme la 4e maladie mentale la plus fréquente. Il atteint aussi bien les hommes que les femmes.

Il existe des formes familiales, ainsi que chez des vrais jumeaux, faisant supposer une participation génétique.

Une cause infectieuse, impliquant un mécanisme immunologique, est également évoquée (infection à streptocoques) mais aurait un faible rôle statistiquement.

Les TOC dans les médias

Cinéma

  • Le film Pour le pire et pour le meilleur met en scène Jack Nicholson dans le rôle d'un écrivain asocial atteint de TOC.
  • Le film Trust me met en scène un personnage violent atteint de TOC. Il s'agit du père du héros, un ancien militaire, qui souffre d'une obsession axée sur le rangement et la propreté.
  • Le film Les Associés, dans lequel Nicolas Cage souffre de troubles obsessionnels et est montré dans des compulsions au cours desquelles il doit ouvrir et fermer une porte trois fois de suite avant de pouvoir la franchir.
  • Le film Aviator raconte l'histoire vraie d'Howard Hughes. Une attention particulière est portée aux rituels de Hughes, notamment celui du lavage des mains et de son obsession de contamination qui l'a mené à finir ses jours isolé, avec le désir de se mettre à l'abri des microbes.

Théâtre

  • La pièce de théâtre TOC TOC de Laurent Baffie : six patients sont dans la salle d'attente d'un neuro-psychiatre à la renommée internationale, spécialiste dans le traitement des TOC. Il ne consulte en France qu'une fois tous les 2 ou 3 ans, et ne voit jamais le même patient 2 fois. Coprolalie, arithmomanie, nosophobie, TOC de vérification, palilalie... les TOC s'entassent, se bousculent et se mélangent avec beaucoup d'humour dans le cabinet du docteur.

Télévision

  • La série télévisée Monk, met en scène Adrian Monk, un détective souffrant de troubles obsessionnels compulsifs. Ce trouble psychologique lui a coûté son poste de détective à la brigade criminelle de la police de San Francisco. Suite au meurtre de sa femme, Monk est traumatisé et il développe une peur excessive des microbes, du vide, de la foule et de tout le reste, ce qui ne facilite pas ses enquêtes.
  • Dans la série télévisée Esprits criminels, l'épisode 2 de la saison 1, intitulé Par feu et par flammes (titre original : Compulsion), met en scène les agissements d'une jeune étudiante pyromane atteinte de TOC centrés sur le symbolisme du chiffre 3.
  • Dans la saison 3 de la série Scrubs apparaît, le temps de quelques épisodes, le docteur Kevin Casey. Ce médecin souffre de plusieurs TOCs. Il ressent le besoin de recommencer son entrée dans l'hôpital qu'il juge ratée. Il répète continuellement son nom quand il se concentre. Il a la phobie des microbes, se lave les mains pendant des heures après une intervention et lave ensuite le savon. Il refuse par ailleurs d'utiliser les toilettes de l'hôpital, préférant rentrer chez lui quand le besoin s'en fait sentir.
  • L'émission de télé réalité Secret Story, a fait découvrir Nadège, atteinte de TOC. Elle souffre d'obsessions d'ordre et de symétrie.
  • Dans le téléfilm diffusé sur TF1, Le Monsieur d'en face, le personnage d'Yves Rénier est atteint de TOC. Il est surtout obsédé par le rangement et ne sort jamais de chez lui.

Traitements

L'évaluation de l'efficacité des traitements est essentiellement subjective. Elle peut être aidée par l'utilisation d'échelles ou de scores, l'une d'entre elles étant l'échelle de Yale-Brown.

Traitements cognitifs, comportementaux et pharmacologiques

La prise en charge des TOC repose sur une intervention conjointement ou non à la prescription d'un traitement pharmacologique :

  • Psychothérapie cognitivo-comportementale : Il s'agit de l'approche la plus souvent recommandée pour le traitement de ce trouble. Elle repose sur l'exposition répétée et contrôlée aux stimuli anxiogènes, permettant ainsi au patient de reconnaître le caractère transitoire de l'anxiété et la non sédation par son comportement de TOC. Son efficacité est démontrée mais elle peut être mal tolérée, du fait de l'anxiété générée, obligeant à arrêter la thérapie. Le taux de rechute est faible par rapport au traitement médicamenteux.
  • Psychopharmacologie d'antidépresseurs, de type inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS). Ce sont les traitements médicamenteux préconisés. Des anormalités dans les parties du cerveau, notamment un déséquilibre du sérotonine et dopamine, pourraient contribuer aux TOCs. Des études ont démontrés un niveau anormal de l'activité du dopamine et sérotonine dans les cerveaux des individus atteints par TOC. Ces dysfonctionnements pourraient être classifiés comme un hyperfonctionnement dopaminergique dans le cortex prefrontale ainsi qu'un hypofonctionnement sérotonergique dans le basal ganglia. Le sérotonine est vu comme un régulateur important de l'anxieté. Il semble que les récepteurs du sérotonine des personnes souffrant du TOC pourraient être sous stimulés.

Ils nécessitent parfois une posologie supérieure à celle utilisée dans les épisodes dépressifs. Le délai d'apparition des effets thérapeutiques peut atteindre trois mois. La réponse n'est parfois que partielle. Les formes résistantes peuvent être améliorés par l'ajout d'un neuroleptique comme l'halopéridol ou le rispéridone. Chez l'enfant, le traitement médicamenteux semble avoir une efficacité limitée.

Dans les cas sévères, c'est l'association des deux traitements qui est la plus efficace.

Autres traitements

  • Traitement de l'angoisse par anxiolytiques. Ils sont peu efficaces dans les TOC et peuvent entraîner une dépendance ou modifier la personnalité de manière plus ou moins importante.
  • La cure psychanalytique n'a pas réussi à prouver son efficacité dans le traitement de cette pathologie. Considérés comme une expression de la névrose obsessionnelle, les symptômes du TOC traduisent, selon cette approche, un conflit intrapsychique ou une culpabilité interne et ne constituent donc pas une pathologie à part entière.
  • La psychochirurgie sous forme de stimulation cérébrale profonde par des électrodes implantées dans le noyau sous-thalamiques a été testée avec des résultats prometteurs comme méthode de traitement des formes très graves de TOC non améliorées par les méthodes thérapeutiques classiques. Ces résultats sont pour le moment marginaux et il restent à confirmer par des études plus nombreuses, avec des catamnèses plus longues au vu de la sévérité du traitement et de ses inconvénients.
  • La prise de cycloserine D semble augmenter l'efficacité des thérapies comportementales mais ce résultat reste préliminaire.

Aides

  • Auto-documentation par le patient sur le sujet des TOCs :
    • prendre conscience de sa maladie.
    • rationalisation des faits du patient.
    • mettre en avant le côté rationnel par rapport au côté sens/sentimental/non rationnel.
    • différenciation rationnelle par le patient entre ses comportements normaux/modérés et la manifestation des TOCs.
    • le patient arrive à différencier les pensées obsessionnelles et les pensées normales donc il a plus de contrôle pour pouvoir court-circuiter les schémas de raisonnements obsessionnels et donc diminuer l'emprise des TOC. (ex : différenciation entre la culpabilité normale et le sentiment de culpabilité exagéré qui handicape le patient dans ses moindres actes.
  • le sport et/ou les relations sexuelles apportent un effet apaisant sur le patient.
  • les occupations constructives telles que la motivation et la concentration sur le travail ou les loisirs, laissent moins de temps pour les comportements obsessionnels.
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