La Vélorution (jeu de mot mêlant vélo et révolution) est un mouvement dont l'un des buts est de promouvoir l'utilisation des moyens de transports personnels non polluants (bicyclette, patin à roulettes, planche à roulettes). Tous les derniers vendredis du mois dans la plupart des pays (et tous les premiers samedis du mois dans quelques villes françaises), ces véhicules viennent dans les grandes villes afin de se réapproprier la route, le temps d'une manifestation au moins.
En France, des associations « vélorutionnaires » ont été créées pour défendre les droits des cyclistes (la première à Toulouse en 2004), dans différentes villes. Le plus souvent, il s'agit de collectifs qui agissent en liaison avec les associations existantes, mais ce n'est pas toujours le cas. Bien souvent le terme Vélorution est confondu avec la masse critique (qui est la manifestation). La plupart des collectifs et associations à l'origine de la Vélorution sont à l'origine de la création d'ateliers mutualisés d'entretien, réparations, récupérations de bicyclettes, que les associations antérieures refusaient de mettre en œuvre (réseau FUBICY).
La première Vélorution en France a été organisée au début des années 70 par les Amis de la Terre à Paris contre un projet d'autoroute qui devait longer la Seine et traverser la capitale d'est en ouest. Jean-Jacques Pauvert publie Le Manifeste vélorutionnaire des Amis de la Terre et de la Fédération des usagers des transports en 1977. La manifestation réunit plus de 10 000 cyclistes. Tout au long des années 70, ce terme va être repris pour des actions cyclistes. La revue écologiste S!lence en fait son titre de une en mars 1983.
La paternité du terme est controversée. Elle est souvent attribuée à Aguigui Mouna, André Dupont de son vrai nom, qui fait sa campagne en tant que non-candidat à l'élection présidentielle de 1974, à bicyclette, « Je suis un cyclodidacte, la vélorution est en marche ».
Aux États-Unis, en 1992 à San Francisco 52 personnes participent à une vélorution qu'il nommeront d'abord commute clot (grumeau de navetteurs) puis ensuite critical mass (masse critique). L'idée est alors reprise de faire des manifestations à date régulière partout dans le monde.
Par la suite, de nombreuses personnes rejoignent le mouvement. On estime qu'il y aurait des vélorutions dans plus de 325 villes.
Les objectifs de la Vélorution sont nombreux et non définis strictement, de par sa constitution. Chaque collectif décide des valeurs et des objectifs à faire passer par ces manifestations. Cependant, plusieurs objectifs se détachent, notamment une plus grande place et une meilleure reconnaissance des vélos, et plus généralement une bataille contre le monopole des véhicules individuels motorisés, les voitures, scooter et motos.Quelques groupes de Vélorution reprennent des revendications communes avec le cyclisme urbain : code de la rue, réaménagement de l'espace, prise en compte du vélo à tous les niveaux, local, régional et national.
Vélorution s'attaque en plus à des symboles forts : le Lisbonne-Dakar (ex-Paris Dakar), le salon de l'auto, de la moto, la sur-consommation. Vélorution participe à des luttes communes pour les écoquartiers à Paris, pour le climat, pour le réseau vert à Paris. Vélorution fait vivre en France la Manifestation internationale cyclo-nudiste en juin, et organise chaque 22 septembre (en hommage à l'ex-« journée sans voiture ») des vélorutions giratoires en tournant autour des plus grandes places des villes de France.
Le mouvement vélorution existe dans plusieurs villes de France, à Angers, Avignon, Bordeaux, Brest, Cherbourg, Chambéry, Grenoble, Lille, Lyon, Montpellier, Nancy, Nantes, Nice, Paris, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Étienne, Strasbourg, Toulouse, Tours et Vannes. Chaque collectif est autonome, et accessible depuis le site vélorution.