Calvitie: corrélation entre tonsure et maladies cardiaques

Publié par Adrien le 22/04/2013 à 00:00
Source: BE Japon numéro 646 (12/04/2013) - Ambassade de France au Japon / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/ ... /72832.htm
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"Les hommes au crâne dégarni ont, de façon significative, plus de chance de souffrir de maladie cardiaque que leurs pairs plus chevelus," rapporte The Daily Telegraph. Ce titre renvoie à une étude établissant un lien entre calvitie et cardiopathie coronarienne.

L'étude a été menée par des chercheurs de l'Université de Tokyo dirigés par le Professeur Kazuo Hara. Complètement indépendante, elle n'a fait l'objet d'aucun de financement externe. Elle a été publiée le 3 avril sur BMJ Open, qui est un journal en ligne libre d'accès et révisé par les pairs. Les chercheurs estiment que le risque de développer une cardiopathie coronarienne dans les 10 années ou plus est supérieur de 32% en moyenne pour les hommes chauves comparé à celui des hommes ayant encore tous leurs cheveux. Pour rappel, la perte des cheveux ou calvitie est un problème très commun en général héréditaire qui affecte 30 à 40% des hommes adultes (jusqu'à 80% au delà de 80 ans).

N'en perdez pas vos (derniers) cheveux pour autant, messieurs ! Si l'on ne peut pas faire grand chose contre la calvitie, il en est tout autrement du risque de maladie cardiaque. C'est là le message de la British Heart Foundation: "Il est plus important de maintenir une alimentation équilibrée que de surveiller un cuir chevelu en retrait". D'autant que cette étude met uniquement en évidence la corrélation entre calvitie et risque de cardiopathie coronarienne. Elle n'apporte aucune explication quant aux mécanismes biologiques impliqués. Et comme le signale le Professeur David Spiegelhalter, statisticien indépendant, rien dans cette étude ne permet de conclure à un rapport de causalité quelconque entre calvitie et risque de cardiopathie coronarienne.

L'étude a consisté en une méta-analyse de différentes études d'observation qui estimaient le lien entre la calvitie masculine (alopécie androgénétique) et la cardiopathie coronarienne. Les auteurs rapportent que plusieurs études avaient déjà mis en évidence une relation entre ces deux facteurs. Leur intention a donc été de combiner les résultats de plusieurs de ces autres études pour établir le risque global. Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de décès dans le Monde et la cardiopathie coronarienne représente plus de 40% de ces décès. Dans cette pathologie, les artères qui envoient le sang vers le coeur se rétrécissent à cause d'une accumulation de composés lipidiques sur les parois artérielles. L'afflux d'oxygène vers le coeur diminue pouvant d'abord provoquer des élancements douloureux appelés angines de poitrine, puis un arrêt cardiaque provoquant des dégâts irréversibles dus à l'arrêt de l'approvisionnement en oxygène.

L'étude s'est exclusivement intéressée au phénomène de perte de cheveux chez l'homme, excluant toutes études faisant cas d'un autre type de calvitie. Les cardiopathies considérées par l'étude regroupent la cardiopathie coronarienne, l'infarctus du myocarde, l'angine de poitrine, la cardiomyopathie et d'autres types de cardiopathie ischémique. Les résultats de l'étude donnent une valeur globale de l'augmentation de risque relatif de subir une cardiopathie coronarienne pour les hommes chauves, vis à vis des hommes ne perdant pas encore leurs cheveux. Les facteurs de risque connus tels que l'âge, le tabagisme et les antécédents familiaux ont été pris en compte. Des sous-études s'intéressant à des tranches d'âges particulières et un classement en fonction de la sévérité de la calvitie ont également été effectuées.

Cette étude a par ailleurs utilisé une version modifiée de l'échelle de Norwood habituellement utilisée pour qualifier la sévérité des calvities. Ici les groupes ont été défini comme tel:
- aucune calvitie
- calvitie frontale (retrait du cuir chevelu)
- vertex léger (raréfaction légère au sommet du crâne)
- vertex modéré
- vertex sévère

Sur 850 études seules 6 ont entièrement rempli les critères de la méta-analyse. Elles avaient été menées aux Etats-Unis, au Danemark et en Croatie entre 1993 et 2008 et comportaient 36 990 participants. Parmi elles, 3 étaient des études de cohorte et les 3 autres des études cas-témoins.

Les études de cohorte ont effectué un suivi d'une durée moyenne allant de 11 à 14 ans, grâce auquel une nette augmentation du risque de cardiopathie coronarienne a été mise en évidence pour les hommes ayant des calvities sévères par rapport à ceux n'ayant aucune calvitie. Les études cas-témoins ont montré des résultats comparables.

Les chercheurs ont également observé qu'une calvitie sévère du sommet du crâne entraîne une augmentation supérieure du risque. La calvitie frontale ne semble pas être liée de façon significative à l'augmentation de ce risque.

L'équipe conclue donc que la calvitie du sommet du crâne (tonsure) est clairement associée à une augmentation du risque de cardiopathie coronarienne, et que cette relation s'amplifie proportionnellement à l'augmentation de la sévérité de la calvitie. Cependant, avoir le front dégarni ou un simple retrait du cuir chevelu depuis le front ne présente aucune relation avec l'augmentation du risque. La relation biologique entre ces deux facteurs reste encore inconnue.
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