Moteur avec cylindres en W - Définition

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Le moteur à cylindres en W est, à l'origne, une variante du Moteur avec cylindres en V qui comporte 3 bancs de cylindres. Ce type de moteur a principalement été utilisé dans le domaine de l'aviation. Le Napier Lion, utilisé sur les Supermarine de la Coupe Schneider et sur différentes voitures de record, est le moteur en W le plus connu.

Par extension, on appelle actuellement moteur à cylindres en W une variante du Moteur avec cylindres en V où chacun des blocs du moteur en V n'est pas constitué de cylindres strictement alignés, mais placés en quinconce, formant ainsi une sorte de V dans chaque branche du V principal, le tout formant un W.

Avantages

  • Réduction supplémentaire de la longueur par rapport au moteur en V standard.

Inconvénients

  • Un peu plus large
  • Coût

Utilisation

Quelques voitures récentes de prestige utilisent cette architecture:

Histoire des moteurs en W

Il était une fois un coupé, la Volkswagen Corrado, dans laquelle un constructeur voulait installer un 6 cylindres pour lui donner plus d'allure. Ce coupé était une traction avant à moteur transversal conçue autour d'un 4 en ligne. On ne pouvait donc pas y placer un 6 cylindres conçu selon les règles de l'art, c.-à-d. un V6 ouvert à 60° ou un 6 en ligne. Le constructeur ambitieux ne se laissant pas démonter par ce détail, repris une architecture de moteur conçu longtemps avant lui et utilisé par Lancia, en conçevant un V6 ayant un angle très fermé de 15° et les cylindres disposés en quinconce.

Le VR6, tel est son nom, était aussi compact qu'un 4 cylindres en ligne. Mais de par son architecture, il ne présentait pas la même régularité de fonctionnement qu'un V6 de conception classique. Rappelons qu'un moteur en V ayant N cylindres doit avoir un angle d'ouverture de 360°/N pour avoir une bonne régularité cyclique, ce qui est le cas pour les V Boxer, mais pas pour les V6 Mercedes à 90° obtenus en tronçonnant un V8 ! De plus, la compacité du VR6 avait pour conséquence des tubulures d'admission à la forme torturée, d'où des pertes de chaleur plus importantes que pour un 6 cylindres traditionnel.

Bref, aux yeux d'un ingénieur, ce moteur à l'architecture inhabituelle souffrait d'une malformation de naissance...

Plus tard le constructeur manifesta plus d'ambition et voulut installer un 8 cylindres sous le capot d'une berline dite moyenne supérieure, la Passat. Les concepteurs prirent donc 2 VR6, amputèrent chacun de 2 cylindres et de son vilebrequin, et les greffèrent sur un vilebrequin commun pour obtenir une chose qu'il nomma W8 et qui était en réalité un double VR4 (pour s'appeler W8, il aurait fallu que ces frères siamois fussent attachés par le carter et non par le vilebrequin).

Toujours plus ambitieux, ce constructeur conçut une berline de prestige, la Phaëton. Comme il voulait la doter d'un moteur noble, et qu'il était sans doute touché par une rémission passagère, il lui donna un vrai V8 conçu par Audi... Mais les vieux démons revinrent vite le hanter, et quand il voulut la doter d'un 12 cylindres, il reprit, devinez quoi, 2 VR6 et refit la même opération. D'ailleurs ce constructeur avait déjà satisfait ses instincts en créant le VR5...

Cette berline ne se vendit guère (elle reste malgré tout au catalogue du constructeur, malgré le retrait du marché américain en 2006). Alors, notre constructeur acheta un nom prestigieux, Bentley, et réutilisa la base et le moteur de sa grosse berline, la Phaëton, pour en faire un coupé, la Continental GT. Bien que gavée par 2 turbocompresseurs et en dépit de son étiquette Bentley, la chose reste un double VR6...

Comme cela ne suffisait toujours pas à satisfaire l'ambition de notre constructeur, il racheta un nom encore plus prestigieux : Bugatti. Que fit Volkswagen pour motoriser sa nouvelle voiture, la Veyron ? Il prit à nouveau 2 VR6. Sans doute pris de remords, il renonça à les tronçonner et leur greffa 2 cylindres supplémentaires afin d'en faire des VR8 avant de les transformer en frères siamois et de nommer "W16" la chose qui en est résulté.

Conclusion : le W16, en dépit de son étiquette "Bugatti", n'est qu'un descendant d'un moteur dont l'architecture résulte d'un compromis technique destiné à caser un 6 cylindres sous le capot d'une voiture populaire ("Volkswagen", en allemand)...

Rajouts : Si ce moteur a des lacunes de conception, pourquoi développait-il 175 Cheveaux en 1991 ? Pourquoi VAG s'accharnerait-elle sur une conception déficiente ? Oui, les moteurs en VR fonctionnent sous des températures supérieures à la moyenne, ils développent une bonne puissance et ce sont des moteurs extrêmement fiables.

En conclusion, il est beaucoup moins coûteux de partir à zéro que de travailler sur un moteur mal conçus..

Et à partir de 2006, AUDI va commencer à abandonner ses moteurs traditionnels en V pour les remplacer par des VR6 3.2 et 3.6 qui donnent beaucoup plus d'agrément que leurs V6 FSI à angle conventionnel.

Ces moteurs ont une base forgée en sortant de l'usine, assez rare à l'époque.

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