Sur les zones de nourrissage, cet oiseau peut se présenter seul ou en petits groupes, mais il peut y avoir des rassemblements de ces oiseaux dans les zones riches en nourriture.
Sur les sites de nidification, les albatros à sourcils noirs se réunissent en colonies denses.
Oiseau silencieux en vol, il peut faire entendre des grognements rauques lors de disputes pour de la nourriture. Sur les sites de nidification, il peut se manifester par des sortes de cancanements (voir une vidéo où cet oiseau vocalise).
Du fait de la grande longueur de ses ailes, le vol battu est rapidement épuisant pour cet oiseau qui, comme la grande majorité des oiseaux ayant une grande envergure, utilise les courants ascendants, la vitesse du vent et la résistance de l'air pour décoller et réaliser du vol plané. Ceci explique sa répartition dans les zones où les vents sont forts, et le fait que les jours sans vent, on le trouve essentiellement flottant sur l'eau. Par conséquent, cet oiseau décrit en vol de grands cercles, montant et descendant, et battant rarement des ailes. Pour décoller, il est obligé de courir contre le vent sur une grande distance en terrain plat, mais il est plus facile pour lui de se laisser tomber d'une hauteur (falaise par exemple) s'il en a la possibilité.
Cet albatros se nourrit de poissons, de poulpes et calmars, de crustacés et de méduses. Il est aussi charognard à l'occasion, il est ainsi attiré par les déchets de poissons rejetés par les bateaux de pêche. Opportuniste, il lui arrive de voler des appâts, ce qui les met en danger d'être pris au piège d'une palangre (voir le paragraphe Statut et préservation).
Comme tous les procellariidae, cet albatros possède une glande de dessalage de l'eau lui permettant de rejeter le sel excédentaire au niveau des narines. Ceci lui permet de boire l'eau de mer.
Les adultes peuvent commencer à se reproduire à 7 ans, mais peuvent procréer au moins jusqu'à 35 ans. Un Albatros à sourcils noirs peut vivre jusqu'à plus de 47 ans, voire jusqu'à 60 ans. Ils sont monogames à vie.
Les couples retournent au mois de septembre toujours au même endroit sur le même nid. Ce dernier (souvent un simple monticule de terre) a été construit dans une zone venteuse permettant un décollage relativement aisé (bord de falaise ou à défaut, sommet de falaise ou rivage possédant suffisamment de place pour prendre son élan avant de décoller). Les albatros nichent en colonies parfois très denses (jusqu'à plusieurs milliers de couples aux îles Falkland).
Le seul et unique oeuf, pondu en octobre dans un nid constitué d'une coupelle de boue séchée, sera couvé par les deux parents pendant deux mois. L'oisillon restera au nid fort longtemps, jusqu'à fin mars ou début avril, moment où il prendra son envol.
La principale menace pour l'Albatros à sourcils noirs est le développement de la pêche industrielle (qui a un impact sur la raréfaction des proies) et de ses techniques (filets dérivants et palangres géants) dans tous les océans du Sud. Cet albatros est une des victimes les plus courantes de ces techniques dans l'hémisphère Sud, principalement de la palangre (certaines font 130 km de long et possèdent plusieurs milliers d'hameçons).
De fait, l'Albatros à sourcils noirs a été classé par l'IUCN dans la catégorie EN (en danger), et justifie cela par une estimation du déclin sur les trois générations à venir de sa population de 65 % sur les principaux sites de nidification, et de 50% sur son aire de répartition totale.
Il est de plus protégé par la Convention de Bonn (CMS), qui a classé cet oiseau en annexe II, et il figure en annexe I de l'ACAP (Agreement on the Conservation of Albatrosses and Petrels). Dans le même ordre d'idée, certaines des îles neo-zélandaises et chiliennes qui lui servent de sites de nidification ont été classées réserves naturelles. Mais la préservation de cette espèce devra passer par une révision des techniques de pêche.
De nombreux états ont émis des timbres à l'effigie de cet oiseau: Aitutaki en 1981, l'Argentine en 1983 et 1986, le Chili en 1991, l'île Christmas en 1977 et 1978, les îles Falkland en 1960, 1975, 1984, 1985 (Falkland Islands Dependencies), 1990, 1995, 2002, 2003, 2004, 2006 et 2007, les Terres australes et antarctiques françaises en 1968 et 2007, la Grenade en 1998, la Namibie en 2007, les îles Pitcairn en 1981, la Dépendance de Ross en 1994, la Géorgie du Sud-et-les Îles Sandwich du Sud en 1999 et 2006, la Tanzanie en 1998 et enfin l'Uruguay en 2004 (voir la liste de ces timbres dans les liens externes ci-dessous).