Anthropophagie - Définition

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Interprétations psychologiques

Chez certaines tribus anthropophages, boire le sang et manger la chair de leurs ennemis était un moyen de s'approprier leur force.

Le délire anthropophagique est une conviction psychotique : boire le sang de l'homme rapprocherait l'anthropophage du divin.

En contact avec les peuples amérindiens, les explorateurs ont cherché à expliquer les motivations des tribus cannibales. Dans son Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, Jean de Léry explique que « plus que par vengeance et pour le goût (…), leur principale intention est, qu'en poursuivant et rongeant ainsi les morts jusqu'aux os, ils donnent par ce moyen crainte et épouvantement aux vivants ».

L'anthropophagie est généralement considérée comme un acte de folie dans les sociétés occidentales. Il est perçu aussi chez certains peuples comme un acte d'humiliation pour la personne dépecée et sa famille.

L'anthropophagie peut également être vue dans certains cas comme une volonté de s'approprier une partie de quelqu'un, à compter que l'anthropophagie ne nécessite pas forcément de meurtre. Ce n'est pas de la démence dans tous les cas de figure, l'anthropophagie peut être aussi nécessaire pour la survie.

Accusations de cannibalisme

Assez fréquemment, des accusations d’anthropophagie ont été portées contre tel ou tel groupe, afin de le discréditer ou de le rendre inhumain ; les sources relatant des comportements anthropophagiques sont à prendre avec prudence.

Les témoignages francs et arabes d'anthropophagie des Croisés cités par Amin Maalouf dans Les croisades vues par les Arabes sont soit circonstanciés soit écartés par les historiens :

En effet, si Amin Maalouf cite le chroniqueur franc Raoul de Caen : À Maarrat, les nôtres faisaient bouillir des païens adultes dans des marmites, ils fixaient les enfants sur des broches et les dévoraient grillés, l'historiographie ne considère pas Raoul de Caen comme une une source fiable : on le voit notamment quand il déclare que les Croisés se sont trouvés face à une "statue de Mahomet" dans le temple de Salomon

Le romancier libanais cite aussi la "Chronique anonyme de la première croisade" : Les Francs s'attardèrent à Maarrat un mois et quatre jours. […] Il y eut là des nôtres qui manquèrent du nécessaire […] Alors, ils ouvraient les cadavres, parce que, dans leurs ventres, on trouvait des besants cachés. Ou bien, ils en découpaient la chair en morceaux, et ils la faisaient cuire pour la manger, mais l'historien René Grousset, dans son "Histoire des Croisades", fait remarquer que les actes incriminés étaient commis sur des cadavres (ils ouvraient les cadavres) par les Tafurs, bandes de Ribeauds affamés (Il y eut là des nôtres qui manquèrent du nécessaire).

Selon Grousset et aussi selon Xavier Yvanoff dans son "Anthropologie du Racisme: essai sur la genèse des mythes racistes ", constatant la terreur que cet acte avait engendré chez leurs adversaires, les chefs croisés en firent courir le bruit : Bohémond de Tarente, voulant brûler les espions musulmans introduits dans son camp, donna l'ordre de le faire sur des broches afin de faire croire qu'ils seraient dévorés. Il y eut donc selon les historiens des cas isolés d'anthropophagie de survie suivie de propagande, d'intox, destinée à terroriser l'adversaire

Pendant la révolte du papier timbré, les soldats de Louis XIV, selon madame de Sévigné, auraient mis un enfant à la broche. Il est par ailleurs vraisemblable que les personnages d'ogres mangeant des enfants dans les contes tels que Le Petit Poucet de Charles Perrault étaient inspirés par les individus ou groupes anthropophages qui sévissaient dans les forêts européennes au moment des famines. Cependant, de telles accusations ont toujours été portées contre ceux que l'on voulait combattre afin de les diaboliser, et ce depuis l'Antiquité. Ainsi les premiers Chrétiens étaient-ils accusés de manger des enfants vivants, et diverses sectes combattues par le régime ont toujours subi les mêmes accusations.

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