La basilique Sainte-Anne-de-Beaupré est une église catholique située à Sainte-Anne-de-Beaupré dans la province du Québec. C'est un important lieu de pèlerinage près de Québec. Le principal rassemblement est celui du 26 juillet, fête de sainte Anne, patronne civile et ecclésiastique du Québec, et point culminant de la neuvaine.
En 1658, Étienne de Lessard, un des premiers colons, concède certaines terres en vue de la construction de la première chapelle de bois dédiée à sainte Anne, particulièrement vénérée en Nouvelle-France. Lors de la construction, la guérison d'un ouvrier a lieu, celle de Louis Guimont, attestée par l'abbé Thomas Morel. C'est le premier de nombreux témoignages.
Construite trop près du fleuve, la chapelle est endommagée par les marées et reconstruite en 1661 un peu plus à l'est, au pied de la côte, à l'emplacement actuel de l'ancien cimetière. Après quinze ans d'utilisation, ce nouvel édifice de colombage pierroté survit mal aux rigueurs du climat et est remplacé, en 1676, par une église de pierre. Agrandie et rénovée à plusieurs reprises, elle accueille des milliers de pèlerins pendant près de deux siècles.
Menacée de ruine, elle est démolie en 1876 et ses matériaux sont récupérés afin de construire l'actuelle chapelle commémorative érigée en 1878 sur le transept de l'église originale. Il s'agit de l'un des premiers efforts de conservation du patrimoine bâti au Québec.
L'ancienne église est remplacée officiellement par une nouvelle église plus spatieuse érigée au sud de celle-ci à partir de 1872 sous l'impulsion du curé Gauvreau, dernier prêtre séculier résidant. Les travaux de construction seront exécutés par l'entrepreneur Pampalon de Lévis, père du vénérable Alfred Pampalon, l'un des premiers rédemptoristes canadiens. Dès 1877, le cardinal Elzéar-Alexandre Taschereau ordonne aux Rédemptoristes de Baltimore, et ensuite de Belgique, de prendre en main le sanctuaire dont la popularité ne cesse de croître depuis l'arrivée du chemin de fer en 1881. Cette église sera officiellement consacrée en 1878 et recevra du pape Léon XIII le titre de basilique mineure en 1886, le deuxième temple catholique au nord du Mexique à porter ce titre (la cathédrale de Québec l'ayant reçu dès 1874).
En 1891, les Rédemptoristes érigent un nouveau monastère ainsi que la Scala Santa, une réplique en bois de l'escalier saint conservé à Rome. De plus, en 1896, le séminaire Saint-Alphonse ouvre ses portes.
La basilique, agrandie et achevée sous la direction du père Servais Paquay, rédemptoriste, sera détruite par un incendie le 29 mars 1922. De l'incendie sera préservée la statue colossale en bois représentant sainte Anne qui trône au sommet de la façade. Œuvre de Matthias Zens, sculpteur belge d'origine gantoise, elle sera réinstallée à une position similaire sur le nouvel édifice.
La construction de l'actuelle basilique débute dès 1923 sous l'impulsion initiale de l'architecte Maxime Roisin de Paris qui propose, dans la tradition Beaux-Arts, un monument de style néo-roman avec des proportions gothiques. Dans son travail, il sera assisté par l'architecte Louis-Napoléon Audet, de Sherbrooke, qui surveillera la construction et adaptera les plans au contexte nord-américain. Le gros œuvre sera terminé en 1962 par l'achèvement des flèches surmontant les beffrois tandis que la basilique sera officiellement consacrée en 1976 par le cardinal Maurice Roy. L'édifice demeure toutefois inachevé, comme en témoignent les nombreuses niches vides et corniches non sculptées.