Bimaristan - Définition

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Déontologie Médicale

L'une des caractéristiques des hôpitaux musulmans de l’époque médiévale qui les distinguaient de leurs contemporains était leur niveau élevé de déontologie médicale. Les hôpitaux du monde islamique soignaient les patients de toutes religions, ethnies et de tous horizons, tandis que les hôpitaux employaient eux-mêmes souvent du personnel chrétien, juif ou appartenant à d’autres minorités. Les médecins musulmans avaient des obligations envers leurs patients, quels que soient leur richesse ou leur niveau social. Les règles éthiques des médecins musulmans ont d'abord été fixées au IXe siècle par Ishaq Ali bin Rahawi, qui a écrit le Adab al-Tabib (conduite du médecin), le premier traité consacré à la déontologie médicale. Il considérait les médecins comme les gardiens des âmes et des corps et il a écrit vingt chapitres sur divers sujets liés à l'éthique médicale, notamment:

  • Ce que le médecin doit éviter et ce dont il doit se méfier
  • Le comportement des visiteurs
  • La mise en œuvre des Remèdes par le médecin
  • La Dignité de la profession médicale
  • L’Examen médical
  • L'élimination de la corruption chez les médecins

Sur le plan professionnel, al-Razi (Rhazes) a introduit de nombreuses pratiques et des idées progressistes dans le domaine médical et psychologique au Xe siècle. Il a attaqué les Charlatans et les faux médecins qui parcouraient les villes et les campagnes pour vendre leurs panacées et « guérir ». Dans le même temps, il a averti que même les médecins les plus instruits n'avaient pas la réponse à tous les problèmes médicaux et ne pouvaient guérir toutes les maladies, ce qui est humainement impossible. Pour devenir plus efficaces dans leurs soins et mieux répondre à leur vocation, Razi conseillait aux praticiens de se tenir au courant de l'évolution des connaissances nouvelles en étudiant sans cesse des livres médicaux et à s’échanger des informations. Il a fait une distinction entre les maladies curables et les maladies incurables. Dans cette dernière éventualité, il a fait remarquer que dans les cas avancés de Cancer et de Lèpre, le médecin ne devrait pas être tenu pour responsable lorsqu’il n’obtenait pas la guérison. Pour ajouter une note humoristique, Razi exprimait sa compassion pour les médecins qui prenaient en charge le bien-être des princes, des nobles et des femmes, parce que ces patients n’obéissaient pas aux ordres de leur médecin, lorsqu’il leur prescrivait de restreindre leur alimentation ou de suivre un traitement médical, ce qui rendait difficile la tache difficile à leur médecin. Il a également écrit ce qui suit sur l'éthique médicale:

« Le médecin a pour objectif de faire le bien, même à nos ennemis, bien plus encore à nos amis et ma profession nous interdit de faire du mal à notre frère, car elle a été instituée dans l'intérêt et pour le bien-être de la race humaine et Dieu a imposé aux médecins le serment de ne pas composer de remède mortifère »

— al-Razi (Rhazes)

Drogues

Les premiers exemples connus de prohibition des drogues illicites ont été institués en vertu de la Charia qui interdit l'utilisation du Haschisch, la préparation du Cannabis comme drogue utilisée à des fins récréatives. Les Oulémas versés dans jurisprudence islamique médiévale (Fiqh), acceptaient cependant l'utilisation du haschisch pour les médicaments et les usages thérapeutiques et avaient admis que son "usage médical, même s’il entraînait un dérangement mental, devait être exempté" de toute sanction. Au XIVe siècle, le savant islamique Az-Zarkashi parle de "la licéité de son utilisation à des fins médicales, s'il est établi qu'il est prescrit dans l'intérêt du patient".

Selon Mary Lynn Mathre, avec "cette distinction juridique entre l’usage comme Psychotrope et les utilisations médicales du cannabis, les théologiens musulmans médiévaux (Kalâm ) sont loin de l'actuelle loi américaine."

Déontologie en Psychiatrie

La plupart des sociétés antiques et médiévales croyaient que les maladies mentales étaient causées soit par une possession démoniaque soit par une punition des Dieux, ce qui conduisait à une attitude négative envers la maladie mentale dans les sociétés Judéo-chrétiennes et gréco-romaines. D'autre part, l’éthique et la théologie islamique a professé une attitude plus favorable envers les malades mentaux, comme l'illustre la sourate 4 (An-Nisa) verset 5 du Coran:

« Les biens dont Dieu vous a gratifié ne les donnez pas à gérer à un aliéné mental : mais nourrissez et habillez le fou avec ces biens et dites lui des mots aimables »

— sourate 4 (An-Nisa) verset 5 du Coran

Ce verset coranique résume l’attitude de l'islam vis-à-vis des malades mentaux qui ont été déclarés inaptes à la gestion de leurs biens, mais doivent être traités avec humanité et être maintenus sous la surveillance d'un gardien, conformément à la loi islamique (charia). Cette compréhension positive de la Santé mentale a conduit par conséquent à la création des premiers hôpitaux psychiatriques dans le monde islamique médiéval du VIIIe siècle et au début de la compréhension scientifique des Neurosciences et de la Psychologie par les médecins et les psychologues musulmans du moyen âge qui ont découvert que les troubles mentaux étaient provoqués par un dysfonctionnement du cerveau humain.

Comité de lecture

La première description documentée d’un Comité de lecture est mentionnée dans l’ éthique du médecin rédigée par Ishaq Ali bin al-Rahwi (854-931) d'Al-Raha en Syrie qui décrit le premier examen par des pairs. Son ouvrage, et cela sera confirmé par les manuels médicaux arabes plus tardifs, recommande qu’un médecin rédige toujours une note en double exemplaire décrivant l'état de santé du patient à chaque visite médicale. Lorsque le patient est guéri ou est décédé, les notes du médecin sont examinées par un conseil médical local composé d'autres médecins qui analyseront la pratique du médecin d’après ses notes pour vérifier si ses prescriptions ont respecté les règles de bonne pratique des soins. Si leur avis se révèle négatif, le médecin pouvait être confronté à un Procès intenté par un patient victime d’un traitement inadapté.

Santé publique

Les cites islamiques avaient également mis en place les premiers services publics de Soins de santé. "L'extraordinaire prestation d’établissements de bain public, de systèmes complexes d’Assainissement et de drainage (plus vaste même que les fameuses infrastructures d’assainissement de la Rome antique), l'approvisionnement en eau douce et la constructions d’hôpitaux vastes et sophistiqués dans les villes, ont contribué à améliorer l'état de santé de la population générale. "Des tests de compétences ont également été effectués par les autorités médicales visitant les hôpitaux et les cliniques" pour réglementer, d'une manière ou d'une autre, les performances et les compétences de ceux qui dispensaient des soins médicaux et participaient à l’économie de la santé."

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