Brasserie Mollard | |
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Informations | |
Localisation | Paris (Île-de-France) France |
Date d'ouverture | 1895 |
Détails techniques | |
Restaurants | 1 restaurant, 2 salles de séminaire |
Compagnies | |
Architecte(s) | Édouard-Jean Niermans |
Site officiel | mollard.fr |
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La brasserie Mollard est une des plus anciennes brasseries de Paris. Son décor est l’œuvre d’Édouard-Jean Niermans, architecte de l'Hôtel Negresco à Nice, l'Hôtel de Paris à Monte-Carlo et du Moulin Rouge.
Originaires de Savoie, Monsieur et Madame Mollard débarquent à Paris en 1867. Monsieur Mollard livre du charbon pendant que son épouse sert « sur le zinc » vins, bières et absynthe. Bien située devant la gare Saint-Lazare, la maison Mollard eut un succès considérable. Trente années après son arrivée, Monsieur Mollard pu entreprendre des travaux considérables et réaliser en modern style le plus bel établissement de Paris. À l’époque de l’Art nouveau, il confie la transformation de son établissement à l’architecte Édouard-Jean Niermans.
Il a été demandé aux ateliers de Sarreguemines de créer des pièces uniques ayant pour thème la vie autour de la gare Saint-Lazare à partir des mosaïques spécialement venues d’Italie. Ces pièces évoquent Deauville, Saint-Germain-en-Laye, ville d'Avray, l'entrée et la sortie de la gare Saint-Lazare, une «partie fine » de l'époque, sans oublier l'Alsace et la Lorraine, inévitables en cette année 1895.
Édouard-Jean Niermans - architecte qui réalisa entre autres Le Negresco à Nice, Angelina et les Folies Bergère - eut le contrôle de l'ensemble de la réalisation, fit lui-même les dessins des mosaïques, dessina les modèles des chaises, des tables, des appareils lumineux, des portemanteaux, et même du meuble de la caissière…
Cependant, après la guerre 14-18, l'essentiel de la clientèle Mollard avait disparu. L'affaire mourait doucement. Jugeant alors le décor trop démodé, et afin de relancer le restaurant, l'essentiel de la décoration fut alors caché derrière de la peinture et de grandes glaces, ce qui permit de conserver intacte la presque totalité du cadre pendant près de cinquante ans. Seule, la verrière centrale s'effondra en 1920.
Dès 1965, on décida de rechercher les anciennes décorations, d'enlever toutes les peintures et les grandes glaces : l'essentiel du décor avait été préservé. Toutes les grandes fresques de l'époque ont été restaurées, une seule a été perdue. Mollard a retrouvé son cadre de 1895 et son décor historique fait de tons vert d'eau, bleu roi, dorés, de marbres beiges et marrons sur les grandes colonnes et tout autour des mosaïques anciennes.
Sont cependant modernes le nouveau petit salon rose, intime et coquet ainsi que deux salons à part dits « les Jardins de L’Isly » prévus pour les séminaires et autres réunions .
Le 27 AOÛT 1837 marque le départ du premier train depuis l'Embarcadère, gare Saint-Lazare pour Saint-Germain en Laye. Le quartier Saint-Lazare n’était encore que la Banlieue parisienne. De 1865, et en 1895 le quartier pris la forme que l’on connaît aujourd’hui. Il se développe très vite : les bonnes affaires s'y négocient, et l'on y fait fortune, les transports se développent, les Grands magasins ouvrent…
En 1895, la maison Mollard créa l'évènement en devenant le restaurant le plus chic, et le rendez-vous de grand luxe le plus en pointe, dans le quartier le plus moderne qui soit à Paris. Le Gil Blas annonça l'ouverture de Mollard en 1895.
En 1928, Mollard fut racheté par la famille Gauthier, et de 1930 à 1934, l'établissement traversa la crise comme l'ensemble des commerces de l'époque, ce fut l'essor du Front Populaire et la marche vers la guerre. La guerre 39-40 ne changea guère l'activité, mais en revanche, sous l'Occupation, l'établissement permit à beaucoup d'habitants du quartier de survivre dans la pénurie ; chaque jour la queue s'allongeait devant la porte.
En 1945, la vie des affaires recommença, et la clientèle d'après-guerre de Mollard se composa essentiellement de Rouennais et de Havrais qui, reprenant leurs affaires parisiennes, devant la pénurie de bureaux, tenaient salon chez Mollard. Deux jours par semaine, ils recevaient les fournisseurs le matin et leurs clients l'après-midi, autour de tournées d'apéritifs. Mollard devint le rendez-vous des grands des affaires, le "Bureau".
Dans les années 55, Mollard redevint un restaurant à part entière et fit même courir tout Paris avec sa formule de l'Omelette Surprise: tout était servi à discrétion sur la table pour une somme de 10 Francs. Cette idée séduisit sans peine les Parisiens qui conservaient encore les mauvais souvenirs de tant d'années de disette, d'autant plus que l'un des seuls plaisirs d'alors était celui de la nourriture. La formule dura jusqu'à la fin des années 1960, et assura un succès incroyable à la maison Mollard. Puis, petit à petit, ce quartier d'habitations et donc assez animé le soir s'est transformé en un quartier d'affaires et de spectacles.
La brasserie fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 9 novembre 1989.