La prise en charge de la bronchiolite est essentiellement symptomatique.
La désobstruction rhinopharyngée, consistant en un nettoyage du nez et du circuit nez/sinus/arrière gorge est primordiale. Elle doit être réalisé plusieurs fois par jour, avec du sérum physiologique envoyé avec une pression suffisante dans les fosses nasales, narine par narine, nourrisson couché sur le dos, la tête tournée sur le côté. L'utilisation du mouche bébé est moins efficace.
Il faut veiller à apporter une hydratation et une alimentation suffisante et adaptée à la fièvre et à la polypnée, qui augmentent légèrement les besoins.
Il faut assurer la suppression du tabac dans l'environnement. La chambre de l'enfant doit être correctement aérée et la température maintenue sous 19°C.
Dans les formes graves l'hospitalisation est de mise avec oxygénothérapie, alimentation entérale ou parentérale, voire la ventilation assistée.
Les sirops contre la toux et les médicaments sédatifs ne sont pas indiqués car la toux doit être respectée. Les mucolytiques et les mucorégulateurs n'ont pas d'indication per os. Les mucolytiques peuvent être dangereux en nébulisation, parfois responsables d'un bronchospasme.
Les corticoïdes, bronchodilatateurs bétamimétiques, antihistaminiques et antibiotiques n'ont pas d'efficacité sur la durée ou la sévérité de la maladie.
Les antibiotiques ne sont utilisés que dans les rares complications bactériennes. Il faut alors choisir un antibiotique efficace contre les 3 germes les plus fréquemment rencontrés (Haemophilus influenzae, Streptococcus pneumoniae et Moraxella catarrhalis).
Le Palivizumab est un anticorps monoclonal dirigé contre le virus respiratoire syncytial. Il est efficace dans la prévention de la bronchiolite mais son coût, très important, le réserve à certains enfants particulièrement fragiles. Il n'a pas d'efficacité curative démontrée, de la même façon que pour les autres traitements antiviraux.
En France, à la différence de la pratique aux États-Unis, la kinésithérapie respiratoire est préconisée selon un consensus (Anaes 2000 et institut national de prévention et d'éducation pour la santé 2003). La technique est celle de l'augmentation du flux expiratoire (AFE lente) avec toux provoquée. Cette technique n'a cependant pas été évaluée sur l'évolution de la maladie. Elle peut cependant être responsable d'effets indésirables comme des fractures de côtes (1/1000 enfants traités). Certains estiment que le recours systématique à la kinésithérapie respiratoire n'est pas justifié.
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Les techniques utilisant la percussion et les vibrations ont été évaluées mais n'apportent pas la preuve de leur efficacité. Par contre aucun effet indésirable n'a été recensé en utilisant ces techniques.
La surveillance de l'enfant et de sa respiration doit être attentive.
Il n'existe pas, pour l'instant, de vaccination efficace contre le virus respiratoire syncytial.
Important: la kinésithérapie doit avant tout permettre une surveillance de l'enfant afin d'éviter un encombrement bronchique avec risque de surinfection. Elle aide à la ventilation: lutte contre l'hypoxémie. Elle permet également de maintenir des voies respiratoires extra-thoraciques perméables à l'air: désobstruction rhinopharyngée possible si absence de congestion des fosses nasales. Attention: Les manœuvres respiratoires ne doivent pas majorer l'état inflammatoire des bronches. Il est important de noter qu'il est inutile de comprimer l'enfant de manière excessive. Il est également illusoire de tenter de récupérer les expectorations de l'enfant: Ne pas introduire le doigts dans la gorge de l'enfant, cela ne ferait que déclencher un réflexe de vomissement ainsi qu'une salivation excessive. Salive filante souvent prise pour une expectoration bronchique. Enfin, éviter de se donner en spectacle devant les parents : inutile de faire subir à l'enfant une séance de manœuvres respiratoires si l'auscultation pulmonaire se révèle sans particularités et si la sonorité de la toux reste normale. Ne pas tenter d'obtenir des sécrétions pulmonaires qui n'existent pas.