Buron - Définition

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Introduction

Burons de la Fumade (commune de Saint-Jacques-des-Blats) près du Puy Griou

Le buron est un bâtiment en pierre, couvert de lauze, que l'on trouve sur les « montagnes », pâturages en altitude que les éleveurs de vallée possédaient et exploitaient de façon saisonnière en Auvergne et en particulier sur les plateaux de l'Aubrac, les monts du Cantal et les Monts Dore. Ils servaient à abriter la fabrication du fromage : le cantal, le laguiole ou fourme d'Aubrac, le saint-nectaire lors de l’estive (de mi-mai à mi-octobre), et à loger les buronniers.

Apparition et évolution du terme

Fonctionnement des burons décrit dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.
Buron en pierres maçonnées sous toiture de chaume à quatre pans au Mont-Dore (Puy-de-Dôme). En ruine à l'époque du cliché, il représente l'« ancien type » de buron par rapport aux édifices en pierres maçonnées sous toiture de lauses ou d'ardoises.

Selon Marcel Lachiver, il existe deux appellations :

  • fogal ou fougal est le nom parfois donné aux cabanes qui servaient de burons dans les montagnes du Massif central parce qu'elles comportaient un foyer;
  • mazuc/masuc ou masut/mazut, dans l'Aubrac, est le nom de huttes construites avec de fortes perches de hêtres recouvertes de mottes de terre ou de gazon, huttes où l'on préparait le beurre et le fromage.

Dans le Forez, on trouve le terme jas; un groupement de jas formant une jasserie.

Pour Léonce Bouyssou, longtemps directrice des archives départementales du Cantal, on trouve au XIIIe siècle le terme général de « cabana » puis celui de « fogal » indiquant la présence d'un foyer, puis surtout celui de « mazuc », et parfois « trap ». Le mot français « buron » apparaît dans les textes dans la première moitié du XVIIe siècle et se trouve alors indifféremment employé avec ceux de « mazuc » ou « fogal » qu'il va éliminer dans le Cantal vers la fin du siècle (du moins dans les actes écrits). Au XVIIe siècle, la carte de Cassini utilise le mot « buron » vers Aurillac et Murat, mais « vacherie » vers Allanche.

Les premiers mention de burons sur le plateau d'Aubrac apparaît avant 1700. Celles de « burons emmotés », précise Laurent Fau, apparaissent fréquemment à partir de cette époque. Ainsi le bail des Fontanilles stipule en 1717 « que le fermier aura liberté d'aller dans le bois d'Aubrac, après avoir averti les gardes, pour ramasser le bois nécessaire pour faire des burons, parcs, clayes et cabanes pour le service de la montagne ». Il s'agit donc d'édifices où le bois était employé.

Par la suite, le terme « buron » désigne des édifices maçonnés, avec cheminée et toiture de lauzes, construits par des équipes de maçons et de charpentiers au XIXe siècle pour le compte de gros fermiers ou de propriétaires urbains.

Selon Maurice Robert, les termes tra, chabano, mazuc désignent la même chose que buron.

La racine bur a donné en vieux français (XIIe ‑ XVe siècles) le mot buiron (m) signifiant « cabane ».

L'application du terme « buron » à tous les bâtiments d'estive des massifs d'Auvergne est une commodité de géographes, alors qu'il reste d'autres noms vernaculaires employés par les paysans.

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