Le château possède un donjon du XIVe siècle qui est l'un des plus larges donjons de France. Celui-ci possède trois salles octogonales. Le donjon comprenait deux étages voûtés reliés par un escalier à vis encore existant. Le premier étage faisait huit mètres de haut jusqu’à la clef de voûte (qui a été conservée et qui se trouve prés du puits) il était pavé de carreaux sur lesquels on pouvait voir les armes des seigneurs d’Escoussan, des éléments floraux et formes géométriques. Les voûtes étaient peintes et recouvertes d’un semis de léopards d’or sur fond de gueule (couleur rouge), partie des armoiries de cette famille. Sur toutes les nervures de voûtes étaient peints les blasons des familles collatérales qui se sont succédé. Au rez-de-chaussée se trouve la salle des gardes munie d’une énorme cheminée à l’intérieur du mur, d’un évier en pierre à l’intérieur d’une cavité d’archère. Au premier étage subsistent des archères cruciformes (appelés aussi meurtrières) sous des sortes de niches. On peut y observer deux fresques datant de la construction du donjon ; l’une représente saint Michel tenant une balance dans la main gauche et une lance dans la droite. Sa tête est nimbée et ses cheveux ondoyants. Le démon, comme d’habitude, cherche à la faire pencher de son côté ; mais la lance de l’archange, dirigée vers lui, le renverse et les bonnes œuvres de l’âme, jugée par le tribunal de Dieu, l’emportent sur les mauvaises. L’autre fresque représente saint Pierre qui tient les clefs du paradis. Avec le temps, les autres fresques qui ornaient les murs sous les différentes voûtes du château ont disparu. Le deuxième étage constituait le logement du seigneur et de sa famille ainsi que de ses invités. Cette salle n’était pas voutée. Une grosse poutre avec un solivage (chevron) recevait probablement un étage sous toiture ou une terrasse suivant l’époque. À ce niveau, une grande fenêtre gothique trilobée a été aménagée vers la fin du XIVe siècle. A l’intérieur, des bancs de pierre. Une cheminée gothique, très belle et assez rare, a été placée à l’intérieur d’un mur. Au XVIe siècle, comme à l’étage inférieur une nouvelle cheminée a été édifiée et une grande ouverture percée.