Château de Montal (Lot) | |
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Nom local | Château de Montal |
Période ou style | |
Type | renaissance |
Protection | Inscrit MH 1909 |
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Latitude Longitude | |
Pays | France |
Région historique | Quercy |
Région | Midi-Pyrénées |
Département | Lot |
Commune française | Saint-Jean-Lespinasse |
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Le château de Montal situé en France au cœur de la vallée de la Bave sur la commune de Saint-Jean-Lespinasse, dans le département du Lot, région Midi-Pyrénées.
Le château de Montal est de style Renaissance. Il est composé de deux ailes encadrant la cour d'honneur et possède trois tours rondes et une tour carrée. Les toitures sont revêtues d'ardoise selon la mode en vigueur lors de leur restauration. Il est classé au titre des monuments historiques le 14 juin 1909.
Un château appelé "repaire Saint-Pierre" , est acquis en 1494 par Robert de Balzac au moment de son mariage avec Antoinette de Castelnau-Caylus. Robert de Balsac est seigneur d'Entragues, chambellan de Louis XI et sénéchal d'Agenais. Il a accompagné en 1495 le roi Charles VIII en Italie où il a été nommé gouverneur de Pise.
La construction a été décidée par sa fille Jeanne de Balzac d'Entraygues, qui avait épousé en 1496 Amaury II de Montal, seigneur de Laroquebrou, dont le nom est resté au château. Entre 1519 et 1534, elle transforma la demeure médiévale préexistante dans le style renaissance. Jeanne, veuve d'Amaury II de Montal depuis 1510, perdit également son fils aîné Robert en 1523 au cours des guerres d'Italie. Ainsi s'explique selon la légende la devise inscrite au fronton : "Plus d'espoir". Ces multiples deuils ont influencé l'organisation des bustes sculptés en façade où apparaissent Amaury (ou Amalric), Jeanne, leurs deux fils Dordet et Robert, leur fille Nine et son époux François de Scorailles.
En 1771, le comte Jean-Jacques de Plas de Tanes acquit le château et la seigneurie. Son fils Antoine épousa une fille de la noblesse germanique qui tint à y imposer l'étiquette due à son rang. Ils ne parvinrent guère à se faire aimer et, devenu veuf, Antoine de Plas de Tanes ne réussit pas à nouer des liens plus solides avec le voisinage. Il fut député de la noblesse aux États généraux, mais dut abandonner son domaine quand commença la Révolution. Le château fut proposé sans succès à la vente en janvier 1793 et servit d'auberge. Il fut restitué au comte à son retour, mais n'étant plus meublé ni habitable, le château fut cédé à un cousin de Plas de Curemonte. La fille de ce dernier épousa un Boni de Lavergne, puis le fils de ce couple vendit à un banquier de Saint-Céré. La veuve de ce dernier vendit en 1858 au marchand de biens Macaire du Verdier. Ce dernier démonta en 1880et mit en vente les décors sculptés, portes, lucarnes et cheminées..., sauf l'escalier qui était réservé à une vente ultérieure, soit 120.000 tonnes de pierres qui furent acheminées jusqu'en gare de Saint-Denis-lès-Martel, pour être vendues à Paris lors de deux ventes aux enchères. Cette vente du 30 avril 1881 ne rapporta que 142 000 francs et une bonne partie des pierres restèrent pendant vingt dans les caisses des vendeurs. L'enlèvement de l'escalier d'honneur aurait signifié la destruction complète de l'édifice, c'est ce qui sauva ce chef d'œuvre de stéréotomie et de l'art de la sculpture Renaissance en Quercy. Une deuxième vente a lieu le 11 décembre 1903 mais ne fut pas plus profitable aux vendeurs. Le château ne fut finalement vendu qu'en 1908 à l'industriel et esthète Maurice Fenaille.
« Si Montal n’avait été dévasté, et si, par un retour inespéré de la fortune, il ne s’était pas trouvé un homme de goût et de cœur, jaloux de reconstituer ce joyau architectural, Montal ne connaîtrait peut-être pas la notoriété dont il jouit maintenant. »
Entre 1908 et 1913, Maurice Fenaille entreprit la restauration du château de Montal. Grâce à ses relations et à sa fortune, il retrouva, acheta ou fit réaliser des copies, des éléments dispersés dans le monde et le garnit de mobilier d'époque. Le 13 septembre 1913, en présence du président Raymond Poincaré et d'Anatole de Monzie, il fit don du château réhabilité à l'État français avec usufruit pour lui et ses trois filles. Cette donation permis de réinstaller trois bustes qui avaient été achetés par le musée du Louvre dans les ventes de 1881 et 1903. Le musée de Kensington donna une lucarne. Le musée de Lyon rendit le buste de Robert de Balzac et le musée de Berlin celui de Jeanne de Balzac contre paiement d'une indemnité. Certaines pièces achetées par des collectionneurs privés, en France et aux États-Unis, ne purent être récupérées. Maurice Fenaille en fit faire des copies... en attendant.
En 1943, le tableau de La Joconde sera caché au château de Montal jusqu'à sa réinstallation au Louvre en juin 1945.
Depuis le 1er octobre 2006, le château de Montal est sous la responsabilité du Centre des monuments nationaux. Il est ouvert à la visite.
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