L'ardoise est une roche métamorphique qui s'est formée dans de fortes conditions de pression et de température. Elle appartient à la famille des schistes dont elle se distingue par la qualité de son grain, très fin, et sa fissilité. Ces propriétés font qu'on peut l'utiliser comme matériau de couverture.
L'ardoise est résistante et sa couleur peut varier du blanc au noir, en passant par toutes sortes de gris, de rouges sombres et de verts. L'ardoise peut être droite (rectangulaire) ou en forme d'écaille. Son épaisseur varie de 3 mm à 9 mm. Entre 20 mm et 40 mm, il s'agit de lauze, autre schiste plus massif et moins plissé. La pose à l'ancienne est la pose au clou, fin XIXe siècle apparaît la pose sur crochet (l'ardoise est simplement appuyée en pied).
Le code minier, établi en 1810, a classé les ardoisières dans la famille des carrières (souterraines). Depuis 1946, les ardoisiers sont assimilés au statut de mineur.
Aux XVIIIe et XIXesiècles, les principaux centres de production de l'ardoise se situent en Anjou. Les mines ardoisières se développent à Angers, Combrée, La Pouëze, Noyant-la-Gravoyère, Saint-Barthélemy-d’Anjou, Trélazé, et Renazé en Mayenne angevine. On compte près de 2000 ouvriers qui font vivre plus de 6 000 personnes. Au fil des siècles, Trélazé s’affirme comme le centre le plus important, pour la quantité comme pour la qualité. Le gisement angevin fournit l’essentiel de la production française. Le maximum est atteint en 1905 avec 175 000 tonnes.
Autrefois, le département des Ardennes possédait également d'importantes exploitations (Fumay, Haybes, Rimogne, ...) qui ont toutes cessé leur activité à la fin du XXe siècle (1971).
On trouve aussi des bassins ardoisiers en Bretagne (ardoisières de Maël-Carhaix), en Corrèze (Allassac et Travassac), dans les Alpes et dans les Pyrénées.
On trouve de l'ardoise dans les départements suivants :
Numéro sur la carte | Département | Quelques sites |
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1 | Ardennes | Rimogne, Fumay, Haybes, Deville |
2 | Corrèze | Travassac (Donzenac) |
3 | Côtes d'Armor | Maël-Carhaix, Plévin |
4 | Finistère | Châteaulin, Saint-Goazec |
5 | Maine et Loire | Trélazé, Noyant-la-Gravoyère, La Pouëze |
6 | Mayenne | Renazé |
7 | Morbihan | Gourin |
8 | Hautes Pyrénées | région de Lourdes |
9 | Savoie | Saint-Julien-Mont-Denis |
10 | Tarn | Dourgne, Lacaune-Les-Bains |
Actuellement, le gisement le plus important en France se situe sur le territoire de la ville de Trélazé jouxtant Angers, en Maine-et-Loire. On y produit entre 15 et 20 000 tonnes d'ardoise par an au sein de deux exploitations souterraines.
Composition chimique moyenne de l'ardoise angevine (d'après Marty) :
Silice 50 %, Alumine 30,1 %, Oxyde de Fer 8 %, Magnésie 2,3 %, Potasse 3 %, Soude 1,3 %, Eau 3,3 % et Divers 2 %
L'ardoise angevine s'est formée il y a 460 million d'années, à l'ordovicien et est issue de la transformation d'argiles océaniques compactées, peu à peu métamorphisées en schiste très pur: c'est l'ardoise que nous connaissons.
L'extraction peut s'effectuer à ciel ouvert ou bien de manière souterraine. Certaines régions, Corrèze et Anjou, ont vu les deux techniques co-exister. Dans d'autres, comme dans les Ardennes, la Savoie, elle est ou fut exclusivement souterraine. Le principal facteur qui conditionne le mode d'extraction repose sur le pendage de la veine.
Ensuite, les blocs sont découpés en blocs proches des formats d'ardoises à fabriquer étape au cours de laquelle le fendeur veille à placer le longrain, qui correspond à la direction selon laquelle la roche a été plissée, dans le sens de la longueur de la future ardoise. Ensuite, vient l'étape du fendage qui consiste à diviser le bloc dans son épaisseur, en désolidarisant les feuillets de la roche. La dernière étape, la taille, consiste à donner à l'ardoise sa forme définitive.